Bonjour et merci, BK.

Je cite :

"L’avenir de l’Académie

9. Nous devons, avant tout, habiter la langue et les histoires des hommes et des femmes de notre temps, en insérant l’annonce évangélique au sein de l’expérience concrète, comme nous l’a indiqué le Concile Vatican II avec son autorité."

A. Le pape François ne sait donc pas que le Concile Vatican II en général, et que Gaudium et spes, en particulier,

- font autorité, en vue de la consensualisation avec telle vision dominante de l'homme et du monde de ce temps,

mais

- ne font pas autorité, en vue de l'évangélisation explicite et spécifique vers les hommes et les femmes de ce temps ?

B. Ne devons-nous pas, "avant tout", nous interroger sur les raisons pour lesquelles Gaudium et spes en général, et la deuxième partie de Gaudium et spes, en particulier, font autorité, en vue de cette consensualisation, mais ne font pas autorité, en vue de l'évangélisation, ainsi que sur les moyens de remédier à cette absence ou à ce déficit d'autorité évangélisatrice ?

C. Par ailleurs, les chapitres II et IV de la deuxième partie de la constitution pastorale Gaudium et spes, qui sont consacrés, respectivement, à "l'essor de la culture" et à "la vie de la communauté politique", sont rédigés d'une manière telle qu'il est vraiment difficile de considérer que leur contenu fait vraiment autorité et de prendre vraiment appui sur eux pour avoir un regard et tenir un discours faisant vraiment autorité.

D. A ma connaissance, Gaudium et spes ne critique, d'une manière contrariante ad extra, ou, en tout cas, d'une manière explicite et spécifique,

- ni la confusion contemporaine entre civilisation et divertissement, alors que cette confusion a commencé à apparaître, en Europe occidentale, au moins dès 1945 ou, en tout cas, dès le début des années 1950,

- ni le collectivisme communiste et l'individualisme hédoniste,

- ni la conception libérale de la dignité, de la liberté, du bonheur, de la morale, etc.

- ni la conception socialiste de la justice, de l'égalité, du progrès, de la société, etc...

E. Or, pourquoi donc une constitution pastorale qui ne dénonce, d'une manière claire et ferme, ni cette confusion, ni le collectivisme, ni l'individualisme, ni telle conception libérale, ni telle conception socialiste, devrait-elle faire autorité, ou, si l'on préfère, comment donc une constitution pastorale qui ne dénonce, d'une façon claire et nette, aucun de ces obstacles à l'évangélisation, en appelant chacun d'entre eux par son nom, pourrait-elle faire autorité ?

F. En d'autres termes, comment évangéliser, quand on tient un discours qui tend à réduire le christianisme à un humanisme, comme c'est le cas dans la deuxième partie de Gaudium et spes, et quand on ne dénonce pas les courants de pensée et d'action qui font obstacle, dans l'esprit et dans la vie des hommes et des femmes, à la disponibilité et à la responsabilité, au contact et au moyen de l'Evangile ?

G. L'erreur qui a été commise par les hommes d'Eglise, dans les années 1960-1970, n'est-elle pas actualisée, aujourd'hui, par l'erreur qui est commise par les hommes d'Eglise qui veulent bien, officiellement, évangéliser, mais sans préciser ou rappeler quels sont les fondements et quel est le contenu de chacun des courants de pensée et d'action qui font particulièrement obstacle à la prise en compte et à la mise en oeuvre de l'Evangile du Ressuscité ?

H. Ainsi, comment voulez-vous que tel positionnement, officiellement évangélisateur, mais qui n'incite pas souvent à dire, d'une manière courageuse et dissensuelle, à la fois oui, bien sûr, à Jésus-Christ, ET non, bien sûr, à la mentalité libérale-libertaire et au mondialisme progressiste, fasse vraiment autorité, d'une manière effectivement évangélisatrice ?

Bonne journée.

Scrutator.

Soutenir le Forum Catholique dans son entretien, c'est possible. Soit à l'aide d'un virement mensuel soit par le biais d'un soutien ponctuel. Rendez-vous sur la page dédiée en cliquant ici. D'avance, merci !