Si l'on sortait enfin du patriotisme cher à Macron; si l'on pouvait seulement sortir de la vision nationaliste de la Grande Guerre! Grande Guerre? Pourquoi "grande"? Longue, trop longue, parce que meurtrière... 1 million et demi de soldats fauchés dans des circonstances qui frisèrent l'impensable - c'est cela qu'on peut appeler une "boucherie héroïque" - des régions entières ravagées, une situation sociale irrémédiablement chamboulée - les femmes partent au travail, à l'usine, pour remplacer les hommes qui se battent sur le front. Les monuments aux morts sont là pour témoigner de la saignée qui marqua le moindre des villages de France.
Qu'auraient dit de ce conflit Péguy et Alain-Fournier s'ils n'avaient pas disparu dès les premières semaines des combats? Qui peut affirmer qu'ils n'auraient pas témoigné ou apporté leur contribution à la manière de Louis-Ferdinand Céline, auteur de Voyage au bout de la nuit, qui n'est pas autre chose qu'un voyage au bout de l'Enfer? La déshumanisation, la guerre totale; et il faudrait qualifier tout cela d'héroïsme; de la sauvagerie à l'état pur, ni plus ni moins. Devant toutes ces horreurs, en face de toutes ces souffrances inutiles - par exemple, l'offensive du Chemin des Dames décidée par Nivelle et aux résultats plus que contestables, ne serait-ce que 200 000 morts du côté français en moins de six mois, ce n'est pas rien - comment ne pas comprendre la réaction pacifique de Jean Giono dans Le grand troupeau, le procès du bellicisme par Blaise Cendras? Comment ne pas comprendre les actes désespérés des mutins de 1917? Savez-vous que des Bretons qui ne parlaient pas français ont été passés par les armes parce qu'ils ne comprenaient pas les ordres qu'on leur transmettait? Merci Clémenceau, le Père la Victoire; merci le boucher, le jusqu'au boutiste, celui qui voulait la peau de l'Autriche-Hongrie. C'est cela une guerre juste? "Heureux ceux qui sont morts pour leur terre charnelle " et non pour une nouvelle cause révolutionnaire.
un lien pour faire le tour de ces quelques écrivains morts sur le champ de bataille ou qui en revinrent à jamais transformés
Non, la guerre n'est pas une partie de plaisir, surtout pas les conflits des deux derniers siècles, conflits dans lesquels la France issue de la Révolution a une large responsabilité.
Pour Doncoeur, je recommande l'ouvrage de Dominique Avon, Paul Doncoeur s.j., un croisé dans le siècle (le Cerf, 2001), le chapitre 2, intitulé Prêtre, défenseur de la terre de France.
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