sur les rapports entre prostitution (des deux sexes) et consommation de drogue.
Si vous avez bien raison de les souligner, il me semble que vous inversez le schéma.
D'abord il faut distinguer, et vous le faites, ceux pour qui la drogue est un piment supplémentaire dans leur vie de puissants, de nantis ou de simples jouisseurs (yuppies dans les années 80 et leurs équivalents aujourd'hui, certains caïds et mafieux, on pense au film "Scarface" , les milieux de la mode, du rap, du rock, de la techno, de la pseudo culture bobo ... ecclesiastiques de haut rang donc, etc. ) où la cocaïne est reine, avec désormais en plus les drogues de synthèse "récréatives" (extasy etc. ) , accessibles aussi aux classes moyennes et même au prolétariat (le rail ou la pilule de fin de semaine dans les milieux des jeunes ouvriers en Angleterre, aux Pays-Bas, en Belgique et probablement ailleurs ) , et pour lesquels la prostitution et les filles faciles ne sont qu'une consommation supplémentaire. J'avoue n'avoir que peu de compassion pour eux, même s'ils en méritent certainement.
Les distinguer dis-je de ceux que j'appellerais les damnés de la drogue, les zombies accros aux stupéfiants les plus durs et destructeurs, l'héroïne bien sûr, chère en soi mais coupée à tout et n'importe quoi de façon à toucher toutes les bourses et élargir la clientèle, les méthamphétamines destructrices à court terme et surtout le crack, "héroïne du pauvre" , dont la première dose équivaut souvent à une sentence de mort très proche, un an, deux au mieux. Misérables parmi les misérables, et qui souvent ne se prostituent d'abord que pour avoir leur dose quotidienne, voire horaire tant le crack est une abomination addictive. Ceux-là ne consomment pas pour s'encourager à se prostituer, mais se prostituent pour consommer, même si ensuite leur état second les aide à se prostituer pour la dose suivante et ainsi de suite, on voit bien le cercle mortel dont il est infiniment difficile de se sortir. Je ne sais où je lisais tout récemment un reportage sur la journée de quelques-uns de ces pauvres hères en Seine-saint-Denis, c'est édifiant, si j'ose dire, on parle je crois de plus de dix passes par jour ...
Ceux-là sont essentiellement des victimes, de la drogue, des dealers et d'eux-mêmes, ils ont abdiqué tout choix à la différence de la première catégorie dont je parlais, et sont à mon sens bien à plaindre, méritent nos prières et notre aide pour les associations qui tentent réellement de les sortir de là. Et encore, j'ai près de moi l'exemple d'un homme qui sevré jeune de l'héroïne pour laquelle il s'est prostitué a compensé le reste de sa vie par l'alcool, dont il a fini par mourir avant ses cinquante ans, mais ce n'est pas au liseurs du FC que j'expliquerai à quel point nous parlons ici de structures de péché et de mort presque impossibles à briser, et qui menacent potentiellement tous nos jeunes, toutes catégories sociales confondues.