En ce qui concerne l'exemple que j'avais pris du vicaire général élu sede vacante par un chapitre métropolitain et exerçant sur les évêques suffragants la juridiction métropolitaine, il me semble qu'il est fondé tout simplement sur la distinction des pouvoirs d'ordre et de juridiction. Le fonds de ce dernier pouvoir appartient à l'unité, qui le partage entre les différents ministres.
Cet exemple ne porte pas atteinte à la juridiction des évêques pour deux raisons.
1° Comme l'explique bien Journet (L'Eglise du Verbe incarné, vol. 1, Editions Saint-Augustin, 1998, p. 70), la juridiction peut exister chez ceux qui sont privés du pouvoir d'ordre épiscopal, mais trouve alors en d'autres son sujet ultime et définitif. C'est ainsi que de simples prêtres peuvent avoir autorité sur des évêques.
2° Des canonistes de tendances très diverses, aussi bien le cardinal de Luca, conseiller d'Innocent XI, que le canoniste de Louvain Van Espen, très peu suspect d'ultramontanisme débridé, ont expliqué que la juridiction épiscopale retourne sede vacante au chapitre par droit de non-décroissement : le chapitre étant comme presbytère de l'évêque reconnu par les conciles un seul corps avec lui, il possède solidairement avec le prélat la juridiction, quoique celle-ci soit exercée par l'évêque seul du vivant de celui-ci.
La juridiction du métropolitain peut donc retourner à son chapitre en attendant qu'un successeur lui ait été donné.
En ce qui concerne la FSSPX, qui est à l'origine de cette discussion, il me semble précisément que ses évêques étant sans mission, ils ne succèdent à personne et peuvent donc, dans cette zone grise canonique où malheureusement ils se trouvent encore, être soumis à des prêtres du second ordre en attendant qu'il soit mis bon ordre à la situation canonique de la Fraternité.
Peregrinus
Soutenir le Forum Catholique dans son entretien, c'est possible. Soit à l'aide d'un virement mensuel soit par le biais d'un soutien ponctuel.
Rendez-vous sur la page dédiée en cliquant ici.
D'avance, merci !