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(Marie à Paris) 24 mai : Mémoire de Marie Auxiliatrice
par XA 2018-05-24 16:56:49
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Philippe Bornet est médecin et ancien journaliste à Valeurs actuelles. Il est notamment l’auteur de Sanguis Christi chez Guy Trédaniel (2007) avec le Pr Gérard Lucotte, et de L’Évangile selon saint Métro chez Via Romana (2015).
Il a publié en janvier dernier aux éditions Via Romana « Marie à Paris », un Guide qui vous permettra de visiter ou de revisiter diverses églises parisiennes tout au long de l’année liturgique, au gré des fêtes mariales.

En ce mois de mai, « mois de Marie », le Forum Catholique est heureux de pouvoir vous proposer avec l’aimable autorisation de son auteur la lecture de trois chapitres de ce livre.

Après le 13 mai, nous continuons par celui consacré à la Mémoire de Marie Auxiliatrice. Prochaine publication : le 31 mai.

Merci à Philippe Bornet d’avoir bien voulu accepter cette publication. XA

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Marie à Paris
éditions Via Romana

Chapitre 12 :
24 mai, Mémoire de Marie Auxiliatrice
A Saint-Jean-Bosco

79 rue Alexandre-Dumas
Paris 20ème


Le patronage Sainte-Anne, créé en 1845, rue de la Roquette, par les Conférences Saint Vincent de Paul fut repris en octobre 1921, par les Salésiens. Le cardinal Verdier qui s'intéressait aux secteurs déchristianisés de Paris, et lança les chantiers du Cardinal, vint bénir lui-même la première pierre, en mars 1933. L’église qui fut bâtie entre 1933 et 1937, en style art déco, et fut bénie le 10 octobre 1937, comportait une crypte, consacrée à sainte Anne. L'architecte Rotter s’était inspiré de Perret et de son église du Raincy. Aujourd’hui encore, jamais retouchée avec son mobilier d’origine, elle garde une grande cohérence artistique.

L’église possède, dans son transept gauche, un autel à Marie Auxiliatrice. Marie en reine couronnée, robe rouge, manteau bleu, porte son fils, lui-même couronné, et tient, de l’autre main, un sceptre.

Le culte de Marie Auxiliatrice des Chrétiens, est rendu à la Vierge depuis longtemps mais connut un regain de ferveur, lorsque la flotte chrétienne mit en déroute les Turcs, à la bataille de Lépante, en 1571, aux cris de « Vive Marie ». Le pape Pie V qui avait connu par révélation la victoire, avant l’arrivée d’aucun messager, ordonna d’utiliser l’invocation Maria Auxilium Christianorum, ora pro nobis. Marie auxiliatrice des chrétiens, priez pour nous.

Jean III Sobieski, philosophe et commandant en chef de l’armée polonaise, fut élu roi de Pologne en 1674. En 1683, seul à répondre à l’appel du pape Innocent XI, il vola au secours des troupes impériales, entra à Vienne en ruine, assista à la messe et s’écria : « Avec la protection de la Sainte Vierge, marchons avec confiance à nos ennemis et nous aurons la victoire ». Victoire étonnante remportée contre 130 000 Turcs avec seulement 80 000 hommes, qui sauva toute l’Europe. Les Ottomans le surnommèrent le Lion de Pologne et le pape Sauveur de Vienne et de la civilisation occidentale.

Pie VII, prisonnier de Napoléon à Fontainebleau, fit le vœu d’honorer tout particulièrement Marie sous ce vocable, s’il parvenait à retrouver son trône à Rome, où il put finalement rentrer un 24 mai, après un retour triomphal. Le culte de Marie Auxiliatrice se répandit ainsi à Rome et à Turin.

Orphelin de père à deux ans, Jean Bosco fut élevé par sa mère. Prêtre en 1841, il se préoccupa très tôt d’accueillir les jeunes ouvriers déracinés par la recherche du travail dans les villes. Il fonda l’oratoire Saint-François de Sales, un patronage qui assurait une formation professionnelle, en 1850. Puis encore les Filles de Marie-Auxiliatrice et la Pieuse Union des coopérateurs salésiens.

Saint Jean Bosco résolut d’étendre, en l’honneur de Marie Auxiliatrice, une église au Valdocco, quartier de Turin qui manquait d’églises. Le pape Pie IX approuva fort ce projet et envoya un don équivalent à cinq cents francs de l’époque. Somme déjà rondelette qui permit l’achat du terrain. L’architecte Spezia traça le plan d’une église en forme de croix latine. Au début des travaux, don Bosco disposait de nombreuses promesses qui ne furent pas tenues et de quarante centimes en caisse. Don Bosco commanda pourtant le début des fondations. Puis vint le moment de payer les salaires… Don Bosco repensa à une personne de sa connaissance qui avait commencé une neuvaine pour guérir de sa maladie.
Confinée au lit par une toux fébrile, la dame lui demanda quelle œuvre de charité il lui recommandait.
-Si vous voulez, faites une offrande pour la future église de Notre-Dame Auxiliatrice.
-Bien volontiers, si seulement je peux remettre le pied par terre.
Au huitième jour de la neuvaine, don Bosco revint prendre de ses nouvelles, non sans quelque anxiété.
-Mais Madame est sortie, fit la servante en lui ouvrant la porte ! Elle est allée deux fois déjà à l’église pour rendre grâce.
Sa maîtresse revint peu après, toute joyeuse.
-Tenez, dit-elle, voici ma première offrande et elle lui remit cinquante napoléons d’or qui représentaient exactement la somme dont don Bosco avait besoin.
Le bruit de la guérison se répandit si rapidement que les dons se mirent à affluer.
L’église fut achevée en juin 1868.

En 1883, don Bosco vint à Paris pour collecter des dons pour ses maisons de Paris et de Lille. Il logeait chez l’habitant et recevait dans un appartement prêté par les sœurs du Sacré-Cœur. Le matin, il célébrait sa messe à Notre-Dame des Victoires et multipliait les conférences : chez les Assomptionnistes, à la Madeleine, à Auteuil, à Saint-Sulpice, chez les Lazaristes, à Saint-Augustin, au Gros-Caillou… Lorsqu’il sortait par les rues, il était sans arrêt abordé par des Parisiens qui lui demandaient un conseil, une bénédiction ou découpaient subrepticement une partie de sa soutane ! Il rentra à Turin, muni des fonds dus à la générosité des Parisiens.

« En se consacrant… à la jeunesse la plus besogneuse… (on) tend à réduire le nombre des garnements et des vagabonds… à maintenir dans la société l’ordre, la tranquillité et la paix », disait-il.
En 1887, il tomba malade. En janvier 1888, l’archevêque de Paris vint lui demander sa bénédiction.
Don Bosco mourut le 31 janvier 1888. Canonisé par Pie XI en 1934.

Les vitraux de l’église racontent cette histoire.
Dans le chœur : Songe des neuf ans de Jean Bosco, apothéose de saint Jean Bosco reçu au ciel par Marie, la mère de Jean Bosco l’instruisant (noter le parallèle avec sainte Anne instruisant la Vierge à gauche).
Les vitraux du transept gauche décrivent La fondation des sœurs salésiennes, montrent saint Jean Bosco et saint Dominique Savio canonisé en 1955, le Sermon à Saint-Sulpice en 1883 et Un songe de saint Jean Bosco.
Dans le transept droit: Don Bosco reçu au ciel par Pie X et François de Sales, canonisation et dernière maladie.
Saint Jean Bosco possède un autel avec sa statue en marbre.


Au 109 de la rue Saint-Jacques, le monastère Saint-Michel abrita une autre servante de Marie Auxiliatrice, la bienheureuse Marie-Thérèse de Soubiran.
Marie-Thérèse de Soubiran naquit le 16 mai 1834, à Castelnaudary. Elle reprit d’abord un projet ancien de son oncle chanoine, inspiré du béguinage qu’elle alla étudier à Gand en Belgique. Ce projet consistait à grouper des femmes désirant rester célibataires pour se consacrer à Dieu, mais sans entrer dans un ordre religieux.
Le chanoine finança la première opération.
Mais Marie-Thérèse se détacha du projet initial et quitta Castelnaudary pour Toulouse en 1864. Elle proposait aux jeunes travailleuses cours du soir, prières et détente. Ce fut la naissance de « Marie-Auxiliatrice ». Les Constitutions furent approuvées par le pape Pie IX, le 19 décembre 1868.
En 1870, sœur Marie-Thérèse se réfugia en Angleterre par peur de la Commune. Son assistante en France, la trouvait trop timorée, puis, petit à petit, lui retira le contrôle de sa congrégation. En 1874, Marie-Thérèse démissionna et quitta Marie-Auxiliatrice dans un dénuement complet. Elle fut alors recueillie par les religieuses de Notre-Dame de Charité. A la fin de sa vie, la nouvelle supérieure la battait froid. Marie-Thérèse mourut le 7 juin 1889.
Mais une nouvelle supérieure de Marie-Auxiliatrice renoua avec la vocation initiale de la congrégation.
Réhabilitée dès 1891, Marie-Thérèse fut béatifiée par Pie XII en 1946.
Il était juste que son nom fût associé à celui de saint Jean Bosco.

Saint Jean Bosco priait ainsi Marie Auxiliatrice :

Ô Marie, Vierge puissante, vous êtes la grande et illustre protectrice de l’Eglise ; vous êtes l’aide merveilleuse des chrétiens, vous êtes terrible comme une armée en ligne de bataille. Vous qui seule avez détruit toutes les hérésies dans le monde entier, protégez-nous dans notre détresse, dans notre lutte et dans notre défense difficile contre l’ennemi ; et, à l’heure de notre mort, accueillez nos âmes au Paradis. Amen.

« Terrible comme une armée en ligne de bataille » : voilà un saint qui nous change des médailles sulpiciennes et des bondieuseries à la guimauve.



Le livre peut être commandé directement auprès des éditions Via Romana en cliquant ici.

     

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