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Pas de parallèle possible
par Peregrinus 2018-02-04 11:13:00
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Il me semble qu'il n'est pas possible de tirer un tel parallèle.

L'affaire des évêques anciens constitutionnels non rétractés est maintenant assez bien connue, elle a été exposée aussi bien par André Latreille dans son ouvrage sur le cardinal Fesch que par Bernard Plongeron.

En voici les principaux traits.

La convention du 26 messidor an XI, ou Concordat du 15 juillet 1801, ne dit pas un mot du clergé jureur. En revanche, il prévoit une nouvelle circonscription ecclésiastique, ce qui implique largement un remaniement de la hiérarchie.

Bonaparte annonce alors au Saint-Siège qu'il a l'intention de nommer plusieurs anciens jureurs aux nouveaux évêchés concordataires. Pie VII fait part de sa répugnance et charge son légat le cardinal Caprara d'écarter ces ecclésiastiques.

Lorsque Caprara s'aperçoit qu'il ne fléchira pas Bonaparte, il s'emploie à éviter le pire en écartant du moins les chefs du parti constitutionnel, notamment Grégoire, et rappelle qu'il faut que tous les ecclésiastiques nommés aux évêchés adhèrent aux jugements du Saint-Siège sur les affaires de France.

Le 30 mars 1802, Bonaparte annonce la nomination de quarante-cinq évêques, dont douze anciens jureurs. Il faut noter aussitôt qu'aucun de ces douze évêques n'est nommé au siège qu'il avait envahi pendant la Révolution. Caprara, auquel le temps manque, finit par accepter un moyen terme : il se contentera d'une rétractation verbale des intéressés en présence de deux témoins.

L'abbé Bernier, ancien aumônier des armées vendéennes, nommé évêque d'Orléans, certifie alors à Caprara qu'il a obtenu cette rétractation verbale.

Ce n'est qu'après que l'institution canonique a été donnée aux évêques que la supercherie a été découverte, lorsque certains de ces évêques, notamment Dominique Lacombe, ancien intrus de Bordeaux, nommé à Angoulême, ont nié avoir consenti à quelque rétractation que ce soit.

Rome a donc été mise devant le fait accompli ; Pie VII a été proprement consterné, mais il était trop tard. Le pape n'en a pas moins refusé de donner le moindre signe de communion à ces prélats jusqu'à décembre 1804-janvier 1805, lorsqu'au terme de discussions mouvementées, les anciens constitutionnels qui de leur propre mouvement n'avaient fait aucune rétractation (entre-temps, Mgr Primat, archevêque de Toulouse, et Mgr Leblanc de Beaulieu, évêque de Soissons, avaient exprimé leur repentir) ont accepté de signer une formule par laquelle ils se soumettaient aux jugements du Saint-Siège et de l'Eglise.

Il reste bien sûr qu'à bien des égards le Concordat était un coup de force sans précédent dans l'histoire de l'Eglise. Mais jamais Pie VII n'aurait accepté la substitution d'intrus non rétractés à des évêques fidèles.

Peregrinus

     

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