Bonjour Miserere,
A. Tout d'abord, une question candide : pourquoi ce texte réapparaît-il quatre ans après ? Sommes-nous en possession d'un élément nouveau, qui n'aurait pas été à notre disposition, au mois de janvier 2014 ?
B. Et ensuite, une remarque critique : d'après Jean Greisch,
- d'une part, c'est " la manière dont Rahner détermine le rapport philosophie-théologie qui débouche sur le thème du "chrétien anonyme" ", presque comme si tout homme était en puissance, un philosophe, et presque comme si tout philosophe était, en puissance, un chrétien,
- d'autre part, à partir de sa conception des relations entre la philosophie et la théologie, Rahner formule trois recommandations, dont celle-ci : "le christianisme a pour mission historique de libérer le potentiel philosophique contenu dans les cultures non occidentales".
(Source : "Balthasar, Rahner, deux pensées en contraste" (page 85), ouvrage paru aux éditions Bayard, dans la collection Théologia, en 2005.)
C. A partir de là, on est peut-être en droit de se poser les questions suivantes :
- suffit-il qu'il y ait en tout homme une aspiration générale à la connaissance et à la compréhension de l'identité et de la vocation spirituelles de l'homme, une aspiration, dans la sagesse, à la connaissance et à la compréhension de la sagesse, pour que tout homme soit un philosophe en puissance ?
- suffit-il que tout philosophe en puissance se pose vraiment la question de l'identité et de la vocation spirituelles de l'homme pour qu'il se mette ainsi en condition et en mesure de découvrir, presque par lui-même, l'antichambre de la réponse divine à cette question humaine ?
- suffit-il que ce philosophe en puissance adhère à presque n'importe quelle religion, ou à presque n'importe quelle tradition croyante, pour que sa recherche personnelle de la réponse divine à sa question humaine soit "canalisée" dans la "fécondité", même quand ce n'est pas dans une direction explicitement et spécifiquement chrétienne ?
- et l'assignation au christianisme de cette "mission historique" : contribuer à la libération du potentiel philosophique, du potentiel de sagesse, contenu dans les cultures non occidentales, ne revient-elle pas à assigner au christianisme à la fois un contournement d'une partie des modalités (la mission), et un détournement d'une partie de la finalité (le salut) de la religion chrétienne ?
Bonne journée.
Scrutator.
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