QUATRIÈME DEGRÉ
(...) 21.Enfin, si ce dernier moyen était inutile, et que le coeur des frères, qui s'étaient offensés, demeurât inflexible, on leur interdisait toute nourriture jusqu'à ce qu'ils se fussent parfaitement réconciliés; et quelquefois même on chassait impitoyablement ces moines opiniâtres du monastère et de la société des frères.
22. Or cette discipline, si régulière et si louable, n'était pas stérile, comme on peut en juger : elle produisait de grands biens et procurait de grands avantages; car la plupart des frères faisaient les plus grands progrès et dans la vie active et dans la vie contemplative, et, remplis de lumière et de discernement, ils étaient d'une modestie parfaite et d'une humilité profonde. Aussi voyait-on dans ce monastère un spectacle tout céleste, et bien capable d'exciter la plus grande admiration. On voyait des vieillards, sur le visage de qui éclatait une majesté vénérable, accourir, comme de simples enfants, pour recevoir les ordres du supérieur, et faire consister toute leur gloire et tout leur bonheur à les exécuter avec une scrupuleuse exactitude et une soumission entière.
23. Pénétré de respect pour des moines qui avaient passé jusqu'à cinquante ans dans les exercices constants de l'obéissance, je ne puis un jour m'empêcher de leur demander de quelle consolation ils avaient joui dans la pratique si pénible et, si gênante de cette vertu. Or, les uns me répondirent que par la pratique de l'obéissance ils étaient descendus si avant dans l'humilité, qu'ils avaient été heureusement exempts de tout autre combat, et qu'ils avaient continuellement goûté les douceurs d'une paix profonde; et les autres m'avouèrent que par là ils avaient eu le bonheur d'en venir au point de ne pas éprouver la moindre peine ni le moindre trouble au milieu des injures et des outrages.
24. Parmi ces hommes respectables et dignes d'une éternelle mémoire, j'ai encore remarqué certains vieillards dont la tête était blanchie par les années, et qui ressemblaient plutôt à des anges qu'à des hommes. Or, ces vieillards, conduits et dirigés par l'esprit de Dieu, sanctifiés par les efforts continuels de leur bonne volonté, étaient arrivés au plus haut degré d'innocence, de simplicité et de sagesse; car, alors que les fourbes présentent deux faces : une qui paraît et qu'on peut voir, et une autre qui est cachée et invisible, l'homme ami de la simplicité ne présente, lui, qu'une seule et même face, et se manifeste tel qu'il est. Ces vieillards étaient encore bien loin d'annoncer l'affaiblissement de la raison et de montrer la moindre chose qui portât le caractère de cette puérile légèreté qui fait que, dans le siècle, les vieillards se font si souvent mépriser. (...)
Source : Livres-mystiques.com
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