C’est pourtant le pape Léon XIII qui écrivait dans l’encyclique Apostolicæ Curæ : “La pensée ou l’intention, en tant qu’elle est une chose intérieure, ne tombe pas sous le jugement de l’Église.” Mais s’agissant de l’intention de “l’évêque” anglican consécrateur, le pape ajoutait que l’Église “doit en juger la manifestation extérieure”. Il faut distinguer.
Donc, votre question n’appelle pas toujours une réponse certaine.
Quand l’Église canonise un pape, tel que saint Pie V ou saint Pie X, c’est en particulier sa conduite en tant que pape qu’elle canonise : ce qui explique par exemple l’enquête qu’elle a menée concernant la conduite de Pie X vis-à-vis des modernistes. De même, quand l’Église promulgue un dogme, cette promulgation présuppose inévitablement la légitimité du pape régnant : un fidèle ne peut donc pas plus douter de la légitimité de Pie XII que de l’Assomption de la Sainte Vierge. En revanche, j’ai été étonné d’apprendre (N.M. et J. Daly en ont discuté sur le F.C.) que l’Église n’a jamais jusqu’ici tranché la question de savoir quel était le vrai pape pendant le grand schisme d’Occident, ni même s’il y en avait un !
D’où l’attitude généralement prudente des théologiens en ce domaine, bien résumée par Cajetan :
“Si quelqu’un, pour un motif raisonnable, tient pour suspect la personne du pape et refuse sa présence et même sa juridiction, il ne commet pas le délit de schisme, ni n’importe quel autre, pourvu qu’il soit prêt à accepter le pape s’il n’était pas suspect.” (Thomas Cajetan, Commentariumin II-II, q. 39, a. 1.
V.
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