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Canon de la messe luthérienne classique (très classique), à Berlin, tout chanté (et bien chanté).
Très "digne", orienté (comme toujours pour le "Abendmahl", le service de communion), chasuble gothique, pieux, "beau" si l'on veut, tout ce que vous voulez, sauf l'essentiel.
Voyons le détail.
Préface et Sanctus, en allemand bien entendu, le latin étant réservé pour les occasions vraiment très spéciales, une prière du canon, puis, attention, on agite les cloches, 3:25, c'est le récit de l'institution, oui on l'appelle comme-ça : Einsetzungsworte, suivent après les paroles, je ne dirai pas de la consécration, 3:50, puis l'élévation, et notez-bien, seulement après celle-ci, la génuflexion (4:06 - 4:10), de même pour le calice (4:57 - 5:04), suit (cela ne vous dit-il rien ?) l'invocation Geheimnis des Glaubens, ou Mysterium fidei, mais décalé de sa place originale au milieu de la consécration, pour permettre l'acclamation du peuple (5:12).
Le dogme lutherien prétend que la présence réelle (à laquelle ils croient, contrairement aux réformés) se réalise, non point par le prêtre agissant in persona Christi et prononçant les paroles de la forme du sacrement, mais seulement par la foi exprimée des fidèles présents, ainsi donc, il faut seulement génuflecter après l'élévation (qui permet aux présents de formuler leur foi, d'abord de façon interne, individuelle), et le "mystère de la foi" ne se realise complètement qu'après, à l'acclamation collective. Avant il n'y a pas de présence réelle.
Bref, je vous laisse à vos conclusions.
Suit le Pater à 7:00, chanté ensemble, avec l'embolisme.
Pax 8:00.
Intéressant encore la communion (après l'Agnus Dei 8:55 chanté en allemand aussi et à genoux devant la présence devenue réelle par l'acclamation), à partir de 10:00, distribuée à genoux, sur la langue, et séparément, quoique sub utraque specie.
Tout cela est très luthérien, et c'est parfaitement hérétique.