Bonjour et bon dimanche à la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X.
Voici, pour ainsi dire, la question que je me pose depuis le début de l'année 2007, c'est-à-dire depuis que j'ai commencé à prendre conscience, on ne peut plus tardivement, de l'ampleur et de la portée de la part de dangerosité pour la foi catholique, ou de la part de fragilisation de la foi catholique, qui est située à l'intérieur de l'inclusivisme périphériste ad extra qui sévit, au moins depuis la fin des années 1970, dans le cadre du dialogue interreligieux.
En effet, que vaut une amoris laetitia sans veritatis laetitia, avant tout à l'intérieur de ce qui est situé au carrefour de la religion et du théologal, et pas seulement à l'intérieur de ce qui est situé au croisement de la morale et des sacrements ?
Oui, vraiment, que vaut une amoris laetitia sans veritatis laetitia, éclairée et orientée par l'Ecriture, par la Tradition, mais aussi par le Magistère, notamment pontifical, dès lors que ceux qui en ont la charge acceptent de résister à la tentation de s'en remettre, et de le soumettre, à une attitude à la fois conciliatrice et rénovatrice, que ce soit sous couvert de "dialogue" interreligieux ou sous couvert de "discernement" intra-ecclésial ?
Où est donc la place laissée, depuis bientôt quarante ans, par le "dialogue" interreligieux et par le "discernement" intra-ecclésial, à la professio fidei et à la veritatis confessio, au sein-même de l'Eglise catholique ?
Qui ne voit l'intérêt de ce que souhaite ou suggère le cardinal Brandmuller, à savoir, en substance, la publication d'une profession de foi par chaque Pape, au début de son pontificat, pour préciser ou rappeler, d'une manière nourrissante et fortifiante, ce qu'est vraiment la foi catholique ?
A contrario, qui ne voit que le christianisme catholique contemporain fonctionne de plus en plus à l'hémiplégie ou à la schizophrénie, l'exhortation au dialogue post-missionnaire ayant pris la place de l'exhortation à la conversion, et l'exhortation au discernement post-orthodoxe ayant pris la place de l'exhortation à la prise en compte, pensée et vécue, du Catéchisme de l'Eglise catholique ?
Les chrétiens, en général, et les catholiques, en particulier, ont-ils "le droit" de sacrifier la veritatis laetitia sur l'autel de l'amoris laetitia, même si c'est dans le cadre du "discernement évangélique dans la miséricorde vers les périphéries" ?
Bon dimanche.
Scrutator.