Vu sur Pro Liturgia par Quaerere Deum 2017-06-06 22:08:48 |
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Mardi, 6 juin 2017. La Pentecôte peut être l’occasion de s’interroger sur les mouvements charismatiques.
Ces mouvements, dont les lointaines racines sont à chercher dans le courant “Revival” initié par John Wisely au XVIIIe siècle, ont pour caractéristique de s’appuyer sur une totale confiance en l’Esprit ainsi que sur la recherche de signes qui doivent manifester la proximité du divin. Ces signes sont essentiellement la glossolalie (le parler en langues) et les guérisons et le but ultime que se proposent d’atteindre les charismatiques, c’est la conversion, le retour à la foi qui change la vie.
Le “phénomène charismatique” s’inscrit dans un double mouvement : d’une part la fin d’un catholicisme d’attachement à la doctrine et de respect des institutions (ce qui n’est pas pour déplaire au pape François dont le tempérament religieux est fortement teintée de sentimentalisme latino-américain), et d’autre part la manifestation de formes de sociabilité propres à la plupart des mouvements voulant pratiquer une “religion de conversion”.
Pour les évêques de diocèses où les vocations se font rares, le “phénomène charismatique” est une aubaine : il permet, à l’occasion de grand rassemblement, de faire croire que la foi chrétienne n’est pas totalement morte, en dépit des églises vides, et que des jeunes catholiques savent encore s’engager pour dire leur foi. C’est pourtant ici que le catholique peut se faire prendre au piège. Car les conversions qui peuvent se faire au cours de ces grands rassemblements ne sont pas l’illumination de la certitude du salut : le catholique, en effet, reçoit la certitude de la Foi de son baptême et non de joyeuses manifestations collectives. Il s’agit là d’un point fondamental trop souvent occulté par l’importance donnée à l’émotion religieuse dans nombre de groupes rattachés aux mouvements charismatiques et pour lesquels les célébrations eucharistiques ne sont plus qu’un spectacle, pieux, certes, mais qui fait sortir du sacré pour entrer dans la mise en scène.
A force de faire croire que l’émotion religieuse entretenue par ces mises en scène peut remplacer une religion de l’observance par une religion du cœur accueillant, à force de penser que cette religion du cœur accueillant peut se passer du don de la Vérité divine pour n’être plus qu’à l’écoute de l’Esprit qui “rend heureux ensemble”, ne tend-on pas un piège à la foi ? Derrière l’apparente ouverture aux autres, les fidèles ne risquent-ils pas de se refermer sur eux-mêmes pour ne plus être à l’aise que dans leurs seuls groupes d’appartenance ?
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