La mémoire de ma plus belle leçon de catéchisme donnée par un vieil Hindou.
Merci pour ce sermon Saint Père. Je pense que vous êtes un apostat, mais je pense que parfois, Dieu vous utilise pour nous remettre sur les rails.
Vous dites : «Chacun de nous a sa propre Galilée», là où Jésus s’est manifesté pour la première fois, «là où nous l’avons connu et nous avons eu cette joie, cet enthousiasme de le suivre.» «Pour être un bon chrétien, il est toujours nécessaire d’avoir le souvenir de cette première rencontre avec Jésus». C’est ce que le Pape appelle, «la grâce de la mémoire», qui «nous donne la certitude, au moment de l’épreuve.»
J'ai beaucoup aimé Jean-Paul II, mais lors de la première rencontre des JMJ à Cestochova en Pologne, est aussi ma première expérience de coma éthylique. Donc puisque j'étais aux JMJ, évidemment que j'étais catholique (dans un milieu très moderne ceci dit). Ensuite, je suis parti en Inde au mouroir de Mère Térésa que j'ai rencontré à maintes reprises. Mais ce n'est ni le pape, ni la Sainte mère Teresa qui m'a donné mon véritable premier cours de catéchisme. C'est un très vieil hindou du mouroir qui ne connaissais absolument rien au christianisme.
Je l'aimais beaucoup, son nom était Mutti Lahl Dash, je l'ai maintenu en vie durant 2 mois, puis je suis parti 15 jours au Sikkim, au nord de l'Inde, et lorsque je suis revenu, il était sur les lits de devant, vers la porte = très prêt de la mort. Je m'en suis occupé plus que tout autre, il me fallait 3/4 d'heure pour lui faire ingurgiter la moitié d'une assiette, et lorsqu'il eu repris de forces, il s'assit difficilement sur le bord de son lit et me demanda : « Mais pourquoi vous m'aimez autant ? »
Question difficile, alors je suis allé au plus simple : « Ecoute Mutti, mon Dieu m'a dit que ce que je faisais au plus petit ou au plus pauvre des hommes, c'est comme si je le faisait à Lui. J'aime mon Dieu, tu es un intouchable, un des plus pauvres, alors si je le fais à toi, c'est comme si je le faisais à mon Dieu ».
Réponse très très dubitative : « Quoi ? Mais quel Dieu peut-il dire une chose pareille ? »
Il y avait un grand crucifix sur la porte du mouroir, et je lui montre : « C'est lui ! »
Réponse totalement désabusée : « Quoi ? C'est lui ton Dieu ??? Mais il est crucifié, il est mort ! Quel est le Dieu qui a réussi à le tuer ? »
Eh bien c'est les hommes.
Lui, catégorique : « Non, les hommes sont incapables de tuer un Dieu ! C'est impossible ! »
Alors je lui raconte l'aspect sacrificiel de la manoeuvre, le pardon de Jésus sur la croix pour ses bourreaux, son sang divin qu'il a accepté de faire couler pour nettoyer nos péchés, pour nous racheter, pour nous sauver, une acceptation volontaire de ce martyre par amour pour nous.
Et je voyais qu'à chaque épisode supplémentaire que je racontait, il était de plus en plus éberlué. Il faut savoir que les dieux hindou sont particulièrement cruels. Alors à la fin de mon explication, ce brave Mutti n'a pu que dire : « Je n'aurai jamais cru qu'un Dieu pareil puisse exister ! »
Ensuite, il était très troublé, mais je l'avais remis un peu d'aplomb, il était retourné sur les lits de derrière, et chaque dimanche, lorsque le prêtre venait célébrer la messe dans le mouroir, il m'appelait pour que je l'aide à marcher jusqu'au devant du prêtre. Et il restait là, éberlué par ce Dieu, totalement stupéfait par Jésus-Christ, le fils de Dieu, qui a donné sa vie pour nous.
C'était ma plus grande leçon de catéchisme, nous avons tous l'impression en occident que c'est normal que Dieu donne sa vie pour nous, mais à travers le regard de Mutti Lahl Dash, j'ai tout à coup compris que ça n'était pas naturel du tout, et que nous avions LE Dieu, le meilleur, le seul, le vrai. Alors certes, ce n'est pas ma première expérience avec Dieu comme le dit le Saint Père, mais c'est mon expérience la plus significative.
Avant cela, j'étais croyant, mais j'étais croyant par transmission..., il a fallut un païen pour que je me rende compte que notre Dieu SURPLOMBE tout le reste.