Cette obsession du pape régnant qui se méfie de l'ascèse et de la pénitence traduit un type de catholique plus "rationaliste" par opposition à ceux qui sont plus prophétiques, plus spiritualistes, plus portés sur le "triomphalisme" de la foi (pas de leurs personnes).
On est dans l'approche, c'est logique, du catholicisme "éclairé" des Lumières au XVIIIe : assagi, prêt aux compromis avec le Siècle, persécutant saint Louis-Marie Grignion de Montfort, se moquant d'un saint Benoît Labre, avec un Loménie de Brienne plus grand seigneur à la moralité casuiste que prélat, détestant les ordres contemplatifs "inutiles" etc.
Quand on reprend la vie du saint Padre Pio, on voit au XXe l'alternance entre papes "semi-rationalistes" (les vrais "pélagiens" de sensibilité) et les papes mystiques ou spirituels : Pie XI, Jean XXIII et Jean-Paul I (comme évêque bien sûr le Padre était mort en 1978) ont persécuté plus ou moins fortement le saint capucin (ou ses disciples) pour cette raison, ils auraient tous pu souscrire aux propos du pape François.
Ils ont tous eu tort ... pourtant c'étaient de grandes figures catholiques.
A l'inverse, Paul VI comme Jean-Paul II (comme prêtre déjà puis évêque) ont cru au rayonnement spirituel du Capucin : l'histoire laïque et sainte leur a donné raison. La postérité des disciples le montre : le fr. Manelli est un disciple du Padre Pio avec d'autres qui ont pour beaucoup montré une fécondité spirituelle remarquable.
Bien sûr les failles existent dans les nouveaux (pas tant) instituts : l'épouvantable Macial Maciel a battu tous les records. Les ordres et congrégations plus anciens sont-ils sans faille ? L'histoire de la Société de Jésus, au hasard, est-elle comme un long fleuve tranquille ne charriant que sainteté et exemples en tout point admirables ?
Que nenni comme chacun sait.
A sa naissance l'illustre Compagnie était-elle si pondérée, si peu ascétique, si méfiante envers la pénitence, si douillette et pépère ?
Pas que je sache bien au contraire ! Si François avait été Paul III, il aurait interdit ou volpisé ce nouvel institut exalté avec des jeunes gens qui prient et étaient prêts à tout dans les années 1530-1550 ... Paul III a béni et reconnu l'institut, l'histoire lui a donné raison.
Entre l'imprudence aveugle et la prudence qui se fait timorée et paralysante, il faut un juste milieu qu'il appartient à la hiérarchie, en premier les évêques comme indique le pape à bon droit, de trouver un équilibre délicat.
Il reste que les Ecritures invitent à ne pas enfouir nos talents par simple amour de la "sécurité".
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