Bonjour Diafoirus,

1. A la suite de Nicolas STEEVES, qui est l'auteur d'un livre récent, "Grâce à l'imagination", paru aux éditions du Cerf, considérons la typologie des modèles de foi qui permet de distinguer les modèles suivants :

- le modèle de foi cognitif ou propositionnel (Saint Thomas) : "Dieu apparaît comme un enseignant dont les déclarations doivent être acceptées sur son autorité" ;

- le modèle de foi transcendantal (Rahner) : "Dieu est un illuminateur ; il illumine l'esprit de ceux qui luttent dans l'obscurité" ;

- le modèle de foi fiducial (Luther) : "Dieu est un bienfaiteur miséricordieux auquel on peut se fier, du fait qu'il garde ses promesses" ;

- le modèle de foi affectif ou expérientiel (Schillebeeckx) : "Dieu est un amant qui touche le coeur de ceux qui le cherchent" ;

- le modèle de foi obédientiel : "Dieu est un souverain respecté dont la parole est un commandement" ;

- le modèle de foi pratique : "Dieu est le grand émancipateur qui donne la force à ceux qui luttent contre l'injustice et l'oppression" ;

- le modèle de foi personnaliste : "Dieu est la source de vie bénie à jamais qui attire d'autres à sa propre gloire en les rendant capables d'y participer".

2. Je me demande vraiment si l'on veut encore accorder la place qui lui revient au modèle de foi cognitif ou propositionnel, mais aussi au modèle de foi obédientiel, dans le catholicisme contemporain, depuis le milieu du XX° siècle.

3. Je crois au contraire que l'apparition, sur le devant de la scène, du modèle de foi transcendantal, a ouvert un boulevard

- d'une part, au modèle de foi fiducial et au modèle de foi affectif ou expérientiel,

- d'autre part, au modèle de foi pratique et au modèle de foi personnaliste,

pour ne pas parler du modèle de foi "consensualiste fraternitaire" qui semble vraiment constituer le modèle de foi de certains "catholiques postmodernes".

4. Il y a une autre manière de dire une chose complémentaire : dans bien des formations, dans bien des professions, on prend souvent appui sur des référentiels de connaissances ou de compétences, pour identifier des besoins en formation, pour s'approprier des supports de formation, pour exercer ou évaluer des compétences, pour pouvoir aller du connu à l'inconnu, mais force est de constater ceci : dans le catholicisme contemporain, on se méfie énormément des exposés organiques, des référentiels schématiques ou synthétiques, voire du Catéchisme de l'Eglise catholique et du Compendium du Catéchisme.

L'ignorance des connaissances inspirées par Dieu et des commandements institués par Dieu serait-elle devenue "une grâce" ?

Ici.

Ici..

Bonne journée.

Scrutator.

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