Je vous soumet cette réflexion de Jean Madiran paru en 1984 dans le Journal Présent.

Pourquoi le catéchisme

Voici les « observations complémentaires » faisant suite aux « trois connaissances nécessaires au salut » .

Toute pensée et toute action, à moins de n'être qu'opportunisme et comédie, se règlent sur des principes immuables, s'inspirent de leur vérité, s'éclairent à leur lumière.

Les principes les plus fondamentaux sont contenus dans la loi de Dieu, révélée aux hommes par Dieu lui-même. Y croire est un don de Dieu qui s'appelle la foi.

Mais y croire globalement ne suffit pas.
Il faut encore apprendre à connaître le contenu de la foi par l’étude et la méditation.

# # # # # #

La loi de Dieu se lit dans l'Ecriture sainte, que l'on appelle couramment l'Evangile, par une manière de parler qui consiste à nommer « la partie pour le tout ». Les quatre « évangiles » ne sont en effet qu'une partie de l’« Ecriture », qui comprend l'« Ancien » et le « Nouveau Testament ».

Disons néanmoins « l’Évangile » en ce sens usuel et large, pour désigner l'ensemble de la « bonne nouvelle » révélée par Dieu : cette bonne nouvelle est l'annonce d'un salut éternel pour les hommes et des moyens qui leur sont offerts pour parvenir à ce salut.

Tous les actes et toutes les pensées de la vie de chaque jour, pour n'être pas finalement stériles, s'inspirent de l'espérance de ce salut surnaturel et se règlent sur les conditions à remplir pour être sauvé.
Le résumé de ces vérités essentielles est contenu dans le catéchisme.

# # # # # #

Le seul Évangile est celui de Jésus-Christ, transmis, présenté, interprété par l'Eglise qu'il a fondée pour cela.

Personne, fût-il évêque, ne peut lire l’Évangile sans connaître le catéchisme. Personne, fût-il hiérarque dans l'Eglise, ne peut lire l’Évangile sans l'Eglise : sans le guide de l'enseignement permanent et universel de l'Eglise, résumé dans le catéchisme romain.

L’Évangile n'est pas livré à l'interprétation de chacun selon son humeur ou ses lumières propres. Il n'est pas livré non plus aux inventions subjectives, arbitraires et provisoires d'hommes d'Eglise qui veulent « s'ouvrir au monde » et « construire le socialisme ». Le catéchisme romain est l'indispensable vade-mecum de chaque chrétien, son point fixe au milieu du déluge universel de la subversion, de l'apostasie, de la décomposition.

Il faut apprendre : apprendre ce que l'Eglise en tant que telle a toujours enseigné.
Il ne s'agit pas de l'inventer. Il ne s'agit pas de le « réformer ». Il s'agit de retrouver, de le garder, de le maintenir, de le cultiver de le transmettre.
C'est la seule assurance sur l'avenir. C'est le seul avenir que nous puissions connaître en toute certitude. Ce que I’ Eglise a toujours enseigné, c'est à coup sûr ce que, à travers et au-delà de ses propres crises, même effroyables, elle enseignera toujours.
Ce que l'Eglise a toujours enseigné, il s'agit de mieux l'apprendre. Il ne s’agit pas de le perfectionner, mais de nous perfectionner nous-mêmes en l'apprenant.

►« Il y a des gens qui veulent perfectionner le christianisme, disait Péguy. C'est un peu comme si l'on voulait perfectionner le nord, la direction du nord. Le malin qui voudrait perfectionner le nord. Le gros malin.»
« Il ne s’agit pas de perfectionner. Il s'agit de tenir, de garder le point fixe.»
« Le nord est naturellement fixe ; le christianisme est naturellement et surnaturellement fixe. Ainsi les points fixes ont été donnés une fois pour toutes dans l'un et l'autre monde, dans le monde naturel et dans le monde surnaturel. Et tout le travail, tout l'effort est ensuite de les garder, de les tenir. Loin de les améliorer au contraire.»

# # # # # # #

Il faut apprendre — il faut rapprendre le catéchisme, pour acquérir ou pour ranimer les connaissances nécessaires au salut, et pour en vivre.
Il faut l'apprendre, ou le rapprendre, pour être en mesure de ne pas se laisser tromper par les fariboles tristes des prêtres recyclés, par les sournoiseries brutales des mauvais prêtres frais émoulus, par les mises en scène des prêtres saltimbanques de la radio-télé.

Il faut l'apprendre pour être capable de reconnaître les prêtres fidèles, les aider et les défendre.
Il faut apprendre le catéchisme parce qu'il est la base, le centre, le guide non seulement pour l'unique nécessaire qui est surnaturel, mais encore pour le surcroît qui est temporel.

Car le catéchisme est la base de toute éducation intellectuelle et morale, de toute formation civique, de toute action culturelle, de toute activité sociale et politique. En effet c'est dans le catéchisme romain que se trouve l'énoncé certain de la loi naturelle et son explication : c'est dans le catéchisme que se trouvent l'énoncé et l’explication du Décalogue, qui est lui-même le résumé de la loi naturelle.

Le vrai catéchisme n'est pas aujourd'hui à portée de la main : il faut le retrouver, il faut le reconquérir, à contre-courant.
A contre-courant de l'ignorance religieuse qui grandit chaque jour encouragée par le naufrage intellectuel et moral du clergé conciliaire et de l'épiscopat. Nous vivons la plus grande régression spirituelle de l'histoire de l'humanité. Ne sombrons dans l'obscurantisme.

Il existe un remède à l'ignorance religieuse. Un remède exactement ajusté : il faut apprendre.
— Apprendre quoi ?
— Apprendre ce que I’ Eglise en tant que telle a toujours enseigné. Et que donc elle enseignera toujours. C'est-à-dire le catéchisme romain. Pour comprendre l’Évangile, il faut apprendre le catéchisme
J. M.

# # # # # #

Soutenir le Forum Catholique dans son entretien, c'est possible. Soit à l'aide d'un virement mensuel soit par le biais d'un soutien ponctuel. Rendez-vous sur la page dédiée en cliquant ici. D'avance, merci !