Le pape est en phase avec l'intelligentsia progressiste d'aujourd'hui : avant tout chose la non-discrimination ; et donc la relativisation des comportements bons parmi tous les comportements, de la culture chrétienne parmi les autres, etc. J-M Guénois souligne son opposition en cela avec des objectifs majeurs de ses prédécesseurs. Quelle tristesse !
Par Jean-Marie-Guénois dans le Figaro, extraits;
"Le doute est levé. Les racines chrétiennes de l’Europe ne sont pas le souci du pape François. Loin de là. C’est l’un des mérites de l’intéressante interview qu’il a accordée, mardi 17 mai, au quotidien La Croix. Elle est limpide sur le sujet. Il « redoute », dit-il, le terme même de « racines chrétiennes » de l’Europe. Et préconise la notion de « racines au pluriel ».
"Voici la phrase du pape François publiée par le quotidien catholique : « Il faut parler de racines au pluriel car il y en a tant. En ce sens quand j’entends parler des racines chrétiennes de l’Europe, j’en redoute parfois la tonalité qui peut être triomphaliste ou vengeresse. Cela devient alors du colonialisme. Jean-Paul II en parlait avec une tonalité tranquille. L’Europe, oui, a des racines chrétiennes. Le christianisme a pour devoir de les arroser, mais dans un esprit de service, comme pour le lavement des pieds. Le devoir du christianisme pour l’Europe, c’est le service.» ...
"Mais le trait spécifique de la pensée du Pape sur l’Europe n’est pas argentin, il est philosophique. C’est une structure de pensée qui se retrouve partout dans son pontificat. C’est le principe de non-exclusion. Ce qui pose donc le débat. Non de façon superficielle, entre un pape « argentin » et des « papes européens » mais selon deux visions de l’identité européenne : ouverte et plurielle ou historique et culturelle. En recevant le prix Charlemagne François a défini l’Europe non « par l’opposition aux autres », mais par les « diverses cultures », par « la beauté de vaincre les fermetures ». Et par sa « capacité d’intégration ».
Dans La Croix il propose un terrain précis d’application de ce principe de non-exclusion, celui des migrants et de l’islam : « Sur le fond la coexistence entre chrétiens et musulmans est possible. Je viens d’un pays où ils cohabitent en bonne familiarité. » Il ajoute : « Chacun doit avoir la liberté d’extérioriser sa propre foi. Si une femme musulmane veut porter le voile, elle doit pouvoir le faire. De même, si un catholique veut porter une croix. » Certains, catholiques, pensaient jusque-là qu’ils étaient un chemin privilégié de l’Europe. Le chef de l’Église catholique, sans exclusive pour personne, mais sans ambiguïté cette fois, pense que l’islam est lui aussi un chemin d’Europe. Il a lui-même joint le geste à la parole en rapatriant dans son avion à Rome, depuis l’île de Lesbos le 16 avril dernier, trois familles musulmanes."
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