Pour répondre aux réactions suscités par ses propos, Mgr. Di Falco cite le père Raniero Cantalamessa prédicateur de la Maison pontificale :
« La raison fondamentale qui permet un dialogue loyal entre les religions repose sur le fait que « nous avons tous un seul Dieu ».
Le pape saint Grégoire VII, en 1076, écrivait à un prince musulman d’Afrique du nord :
« Nous croyons et nous confessons un seul Dieu, même si nous le faisons de manières diverses, chaque jour le louant et le vénérant comme créateur des siècles et souverain de ce monde » (St Grégoire VII, Epistolae, III, 21, PL 148, 451).
C’est de cette vérité que partit aussi saint Paul dans son discours à l’aréopage d’Athènes : « En lui nous avons la vie, le mouvement et l’être » (cf. Ac 17,28).
Nous avons, subjectivement, des idées différentes sur Dieu.
Pour nous, chrétiens, Dieu est « le Père de notre Seigneur Jésus Christ » que l’on ne connaît pleinement qu’ « à travers lui » ; mais objectivement, nous savons bien qu’il ne peut y avoir qu’un seul Dieu.
Chaque peuple et langue a son nom et sa propre théorie sur le soleil, certaines plus exactes, d’autres moins, mais de soleil il n’y en a qu’un ! »
Ce faisant il aggrave son cas. En se mettant à la suite du prédicateur et assumant sa pensée il illustre ostensiblement ce mal qui ronge un grand nombre des clercs dévoyés.
L’adjectif peut sembler fort à certains et pourtant c’est bien de cela qu’il s’agit. Le Larousse donne cette définition du verbe dévoyer dont est issu l’adjectif :
« Détourner quelqu'un du droit chemin, le dégrader moralement, le pervertir. »
Prétendre qu’objectivement les vrais fidèles et les infidèles sont à égalité devant Dieu c’est détourner les catholiques de la vérité et tromper les musulmans en les rassurant dans l’erreur.
Dans la proposition : « musulmans et chrétiens NOUS avons le même Dieu »
Il y a deux erreurs :
- l’un concernant le sujet : NOUS
- l’autre l’objet : DIEU
Premièrement on ne peut pas inclure dans le sujet à égalité EUX = les musulmans et NOUS les chrétiens :
EUX (les musulmans) croient par l’intermédiaire d’une tradition humaine
NOUS (chrétiens) croyons par la foi surnaturelle.
Pour être englobés dans le même sujet comme le justifie le prédicateur pontifical il faut réduire les uns et les autres dans une égalité subjective :
« Nous avons, subjectivement, des idées différentes sur Dieu. »
Même s’il reconnait en faisant appel à une comparaison avec le soleil que certaines idées sont plus exactes que d’autres.
En second lieu en ce qui concerne l’objet : DIEU
Et là c’est une confusion entre l’objet matériel et l’objet formel.
Dieu est donc objet de connaissance (objet matériel) mais de manière essentiellement diverse (objet formel) :
Par la lumière naturelle :
- science
- opinion
- témoignage
Par la lumière surnaturelle = la foi
Objectivement parlant la connaissance que NOUS (chrétiens) avons de Dieu par la foi nous donne un lien avec Lui qui est réel, alors que la connaissance qu’on EUX (les musulmans) de Dieu repose sur un témoignage humain qui est dans l’ordre de la connaissance naturel le plus infime qui soi.
Il suffit de rappeler ce que dit saint Thomas sur la foi dans le « de veritate » citant deux grands docteurs :
« Enfin, ce que dit Denys au septième chapitre des Noms divins :
« La foi est la base inébranlable des fidèles, qu’elle établit dans la vérité et en qui elle établit la vérité »
Cela est identique à ce que dit l’Apôtre :
« la substance des choses que l’on doit espérer ».
En effet, la connaissance de la vérité est la chose que l’on doit espérer, puisque la béatitude n’est rien d’autre que « la joie de la vérité », comme dit saint Augustin au livre des Confessions. »
Je conclus en vous invitant à faire votre la prière que l’Eglise nous a proposée dans la collecte de la Messe de dimanche dernier :
« O Dieu, qui montrez à ceux qui errent la lumière de votre vérité, afin qu’ils puissent rentrer dans la voie de la justice : donnez à tous ceux qui sont placés dans les rangs de la profession chrétienne, la grâce de rejeter tout ce qui est contraire à ce nom, et d’embrasser tout ce qui lui convient. »