La familiarité avec les combattants de la première heure nous est fort utile et cela d'autant plus que la prolongation de la durée de l'épreuve à laquelle notre foi est confronté peut induire certains a baiser les bras. Parmi ces combattants je vous propose la lecture d'un bref chapitre d'un opuscule du Père D.P. Auvray o.p. (1) :
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LE TEMPS DES ANTICHRISTS
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« Actuellement le dialogue est roi. C'est le temps des embrassades. Fort bien. On ne montrera jamais assez de compréhension à l'égard des autres. Mais cela ne doit pas empêcher de rester lucides. A ce propos, il y a dans la première Épître de saint Jean des avertissements qui demeurent tout à fait d'actualité. Nous aurions grand intérêt à en faire notre profit.
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« Petits enfants, voici venue la dernière heure. Vous avez ouï qu'un Antichrist doit venir ; et déjà maintenant beaucoup d'antichrists sont survenus ; à quoi nous reconnaissons que la dernière heure est là. Ils sont sortis de chez nous... Qui est le menteur, sinon celui qui nie que Jésus soit le Christ ? Le voilà l'Antichrist ! Il nie le Père et le Fils. Quiconque nie le Fils ne possède pas non plus Père. Qui confesse le Fils possède aussi le Père. Pour vous, que l'enseignement reçu dès le début demeure en vous » (I Jean 2;18-24)
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La dernière heure est venue. Avec l'apparition du Christ, l'histoire humaine est entrée dans sa dernière période. Déjà du temps de saint Jean, dans les communautés des fidèles, des antichrists préfigurent l'Antichrist précédant la Parousie du Fils de Dieu.
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Ce n'est pas seulement du temps de saint Jean que beaucoup d'antichrists sont survenus. Il suffit d'ouvrir les yeux et regarder notre époque. L'Europe et l'Occident, bénéficiaires privilégiés de l'Incarnation, on dit non, de mille manières, à Jésus. Fils de Dieu. Avec une ténacité exemplaire, l’Évangile a été méthodiquement refoulé de partout. C'est le triomphe du monde. L'athéisme moderne, l'abandon du catholicisme manifestent puissamment aux yeux de tous le triomphe éclatant des antichrists.
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« Ils sont sortis de chez nous. » En effet. Les maîtres à penser qui ont exercé sur le XXe siècle une décisive influence antichrétienne sont issus de l'Europe chrétienne. Il est excellent de parler de dialogue à l'heure actuelle. On ferait bien aussi de parler de résistance acharnée et de combat.
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Avec l'aide de Dieu et de son Fils, les vrais chrétiens doivent s'opposer, dans une lutte implacable, à ceux qui se dressent contre Jésus. C'est saint Jean, l'Apôtre de la douceur et de la charité, qui nous invite à les démasquer en les appelant par leur nom. Ce sont des antichrists et des menteurs. Saint Jean est l'adversaire né des équivoques et des compromissions. Il est pour la lumière et pour la vérité. Ce n'est pas un naïf.
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Pour dialoguer, il faut être deux. Est-on bien sûr que les gens sont comme nous, disposés à un dialogue sincère ? Est-il certainement établi que pas un ne veut travailler, directement ou indirectement à l'écrasement du règne de Jésus-Christ ? Pour le moins, il est raisonnablement permis d'en douter. Ce serait folie de favoriser par notre aveuglement, notre lâcheté, les entreprises des antichrists, avoués ou secrets, abondamment à l’œuvre dans le monde qui nous entoure.
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Le respect, plein de charité, des libertés et des sincérités fourvoyées, n'implique nullement la non-résistance ou la capitulation devant des idées fausses, des projets ou des réalisations néfastes. Une compréhension mal orientée est capable de conduire à des désastres sans nom. Nous sommes peut-être en train de nous en apercevoir.
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Inlassablement, saint Jean nous ramène à la seule vraie ligne de conduite : appeler les gens et les choses par leur nom. Pas d'équivoque. Pas d'ombre. La pleine lumière pour chacun. Ce qui importe, ce n'est pas de posséder le monde, c'est de posséder le Père, Jésus et l'Esprit. C'est l’œuvre fondamentale à laquelle nous sommes tous conviés. La réussite de la vie humaine est là. Elle n'est pas ailleurs.
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Saint Jean ne parle de rien d'autre. Nulle considération n'est capable de le faire dévier de son enseignement très ferme et très précis. Il n'a cure d'une promotion de l'homme qui ne soit pas une promotion divine. Il se garde bien d'inverser l'ordre des valeurs.
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La confusion des idées nous trouble. Nous tremblons et nous redoutons des déviations possibles. Quoi faire ? Entendons l'exhortation de saint Jean : « Que l'enseignement entendu dès le début demeure en vous. »
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C'est un fait que les novateurs excessifs ne manquent pas de nos jours. Ont-ils songé à l'accueil que leur réserverait saint Jean ? Au lieu de les suivre, il vaut mieux, sans aucun doute, se montrer le disciple empressé de l'Apôtre bien-aimé. C'est autour des colonnes de l’Église qu'il faut serrer les rangs. Saint Jean ne s'est pas laissé intimider par les antichrists. Résolument, il leur a fait face. Imitons sa lucidité, sa force et son amour. »
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(1) D.P. Auvray o.p. - Face à la subversion dans l’Église – Les éditions du Cèdre – Paris 1975 – pp. 17-19
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