Il y a deux choses à maintenir.
La première : j'ignore tout des fautes en question, à part ce que l'on en dit dans ce fil et le lien à "La Vie", mais je crois qu'il importe de ne pas s'emballer.
Car je constate d'abord que ce dernier média ("La Vie", ex illustrée, ex catholique) n'est pas le mieux placé pour donner une information objective sur une famille religieuse à l'égard de laquelle il a toujours pris ses distances, et de plus sur le sujet de la chasteté alors qu'il a toujours plaidé pour l'ordination d'hommes mariés, ce qui est un élément déstabilisateur pour tout le clergé, régulier comme séculier.
Ensuite qu'il n'y a pas eu de relation "consommée". Ce qui est tout de même très différent de ce qui s'est passé pour le fondateur des Légionnaires du Christ ou aux Béatitudes.
La deuxième : le charisme propre du Père Marie-Dominique Philippe est intact.
En effet, ceux qui allaient à lui le faisaient pour sa grande lucidité intellectuelle. Son aristotélisme était un atout pour son thomisme à la fois au plan philosophique et au plan théologique.
Il avait été éjecté de Fribourg et y était revenu grâce à une pétition d'étudiants (ce qui fait que dés qu'il y avait un problème à l'université, il me demandait de faire une pétition, du coup on me considérait comme un spécialiste au point qu'un jour ce sont les séminaristes tessinois qui sont venus me trouver pour cela...)
Et puis devant la crise des séminaires en France, des jeunes Français sont venus peu à peu se former auprès de lui. Le premier à ma connaissance est un élève du Prytanée de La Flèche, envoyé là par le Père Abbé de Solesmes. C'est l'aura intellectuelle personnelle du Père Philippe qui a attiré vers Fribourg plusieurs dizaines de séminaristes français, dont deux sont évêques aujourd'hui.
En conclusion je réponds aux allégations sur le serment d'obéissance à lui plutôt qu'à Rome : cela ne correspond absolument pas à ce que j'ai perçu de lui entre 1969 et 1976.
Ces rumeurs peuvent provenir de son magnétisme à l'égard de ses disciples. Nous disions ainsi, mais par mode de plaisanterie, je le souligne, qu'il y avait deux sortes de philippiens : les monothéistes et les polythéistes. Vous me direz sans doute que l'oecuménisme était plus facile avec ceux qui avaient en commun avec nous le monothéisme ; eh bien détrompez-vous : pour les polythéistes il y avait le Bon Dieu et le Père Philippe, tandis que pour les monothéistes il n'y avait que le Père Philippe.
Même si le côté très affectif de la personnalité du Père Philippe a pu conduire à des difficultés de gouvernement dans la congrégation Saint Jean, il n'a en rien entaché sa rigueur intellectuelle et sa probité foncière.
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