Un ami prêtre me disait un jour (il n'y avait pas de vacance du Siège de Strasbourg à l'horizon):

"Que penserais-tu si tu apprenais que j'étais choisi pour évêque?"

Il ne l'est pas devenu. Mais on a su un célèbre chanoine de la cathédrale de strasbourg, qui était persuadé qu'il serait successeur de mgr brandt et qui est effectivement devenu évêque, mais un peu plus au Sud du grand-est.


Quant au cardinal Poupard, il dissimulait à peine qu'il y avait pensé très fort et depuis très longtemps, le Siège qu'il visait étant celui de Lutèce.


L'idée selon laquelle il ne faut pas choisir d'évêque allogène... me gêne.

Cela a notamment abouti à ce qu'en france, sous l'ère du cardinal Lustiger qui, à défaut d'être Président de la CEF, avait l'oreille de Rome, un haut clergé parisien semblait être "élevé en batterie" pour recevoir la charge épiscopale et être disséminé à travers la france. Il y en a encore un certain nombre en activité.


La plupart de ces évêques, à l'exception notable de mgr rouet, avait une froideur toute parisienne qui ne leur a pas permis de s'acclimater à la chaleur... provinciale.

Ces évêques ont modifié le collège épiscopal dans un sens qui doit plaire à la plupart des liseurs de ce forum, mais je crois important qu'un prêtre soit proche de son peuple et qu'un évêque aussi.

Lorsqu'un nouvel évêque est aujourd'hui nommé dans un diocèse provincial, il visite le diocèse, un peu comme un préfet en cravate qui va tâter le c... des vaches, comme un ancien fermier général ou comme un ambassadeur, mais pas un ambassadeur du vatican, un ambassadeur de la capitale -on nage en plein gallicanisme-. Il y a eu beaucoup de nominations qui ont été l'effet du parisianisme en province et ç'a peut-être recentré l'épiscopat dans un sens favorable aux liseurs de ce forum, mais ça n'a certainement pas aidé les diocèses, pas plus financièrement que pour assouplir l'esprit de pastorale administrative ambiant.

Je "plains" (regrette) le temps où les évêques étaient choisis par leur peuple, soit au sein de celui-ci, soit en la personne d'un évangélisateur que les membres d'un diocèse arrêtaient au passage et auquel ils conféraient l'épiscopat, souvent contre son gré.


Heureusement, à strasbourg, nous faisons exception:

Après le départ de mgr elschinger :

1. Mgr brandt était un monégasque rapatrié;

2. Mgr doré s'était tellement attaché au diocèse que, tout en vivant à Issy-les-moulineaux, haut lieu de la compagnie de saint-sulpice, il désire être enterré dans le diocèse et continue d'y venir une ou deux fois par an pour y prononcer des conférences;

3. Mgr gralet était dans le diocèse depuis longtemps avant d'être l'auxiliaire de mgr doré;

4. et mgr Lockmann est un enfant du pays, passé par la case romaine, mais je continue de préférer l'école romaine à l'école de Paris -je n'ai pas parlé des cols romains-.

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