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en effet Nemo, cela suscite un certain malaise
par Luc Perrin 2011-10-12 00:06:33
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auquel la mise au point du R.P. abbé ne me semble pas apporter de réponse ni liturgique ni moins encore canonique puisque, si j'ai bien compris, il est d'abord question de convenances et d'opportunité liées à un événement ponctuel ainsi qu'à une habitude prise depuis un certain temps contra legem.

Je ne suis pas, pour ma part, d'une rigidité extrême quant à l'observation dans le plus menu détail de toutes les prescriptions liturgiques possibles et imaginables mais la concélébration a été introduite à titre expérimental à partir de 1964 dans certaines paroisses et communautés, en théorie sur permission explicite spécifique de Rome. Le Père abbé de Solesmes en 1962 s'était prononcé en sa faveur à Vatican II, ce doit donc être un héritage indirect de dom Prou.

A-t-on aujourd'hui besoin de revoir cette phase expérimentale des cruelles années 1960 revenir dans nos églises ou se propager dans les monastères ? Alors que Rome essaie, bien timidement il est vrai, de restaurer un peu de respect des semi-rubriques si protéiformes dans le monde chaotique de la Forme ordinaire, est-ce opportun de prendre , même modestement, le contre-pied des efforts du Magistère depuis plus de 25 ans ?
Car je ne vois pas de rituel de la concélébration correspondant à la liturgie qui s'est déroulée à Fontgombault dans les livres liturgiques de 1962, seuls approuvés par Rome à ce jour. Il ne s'agit pas non plus d'un usage bénédictin ancestral dont on pourrait se prévaloir en référence à Universae Ecclesiae (cf. "34. Il est permis d’utiliser les livres liturgiques propres aux Ordres religieux et en vigueur en 1962.")

Je m'interroge aussi sur un choix de donner un éclat particulier à cet usage contra legem qui ne peut que troubler nos frères et soeurs de la FSSPX à l'heure de relations étroites avec le Saint-Siège. Mauvaise conjoncture, pure coïncidence fâcheuse, certainement. Le communiqué du R.P. abbé publié ici indique qu'on n'a pris conscience du trouble potentiel qu'après l'événement, grâce au F.C. qui démontre une fois de plus sa grande utilité pour les responsables de l'Église à tout niveau, même si on ne veut en voir que les conséquences jugées uniquement positives sans s'attarder audit trouble ni à ce qui le motive. Compte tenu de l'importance particulière que les abbayes, tout spécialement bénédictines, ont joué autrefois dans l'essor du mouvement traditionaliste en France, cette dimension qui déborde les contingences locales ne pouvait qu'apparaître dans le débat.

Si un ou des Pères abbés jugent de la plus extrême urgence d'introduire (ou d'étendre) des novations en matière de liturgie, novations calquées sur l'évolution qui de 1964 à 1968 a conduit au fragile et contesté Novus Ordo, le recours à un indult romain spécifique - le texte reproduit par Nemo ne dit rien sur la concélébration - me paraîtrait la voie la meilleure propre à réduire le trouble occasionné dans les esprits, réduire sans le faire disparaître car grandes et justifiées sont les craintes du petit David "extraordinaire" face au gigantesque Goliath "ordinaire" d'être peu à peu absorbé par lui. Les Américains disent : "to baby-step into N.O.", être conduit à pas de bébé dans le Novus Ordo.

Les monastères avaient été en pointe dans la revendication de la concélébration à Vatican II et ils ont sans doute des arguments particuliers à faire valoir en la matière. Reste à souhaiter qu'on le fasse en bon ordre et avec l'aval explicite de Rome, en mesurant avec soin les conséquences de ces dérogations au droit général de la Forme extraordinaire, au-delà d'un lieu si pieux et honorable soit-il et d'une circonstance exceptionnelle, c'est du moins mon très humble avis.

nb. l'Instruction très récente Universae Ecclesiae n'a pas abordé ce point et, en général, elle ne plaide pas en faveur des expérimentations hybrides. L'article 28 stipule :
"De plus, en vertu de son caractère de loi spéciale, le Motu Proprio déroge, dans son domaine propre, aux mesures législatives sur les rites sacrés prises depuis 1962 et incompatibles avec les rubriques des livres liturgiques en vigueur en 1962."

     

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 Précisions importantes du Père Abbé de Fontgombault par XA  (2011-10-10 20:01:30)
      merci.... par Pic-vert  (2011-10-10 20:15:16)
          C'est parfait ! par M  (2011-10-10 20:37:28)
              Mal disant par Palestrina  (2011-10-11 21:53:45)
      Merci beaucoup mon révérend Père! par Jéhu  (2011-10-10 21:36:44)
      Sur la forme fontgombaldienne du rite romain par Nemo  (2011-10-11 09:35:38)
          Et le calendrier par Nemo  (2011-10-11 09:39:45)
              "de plus le chant y est merveilleux" par Bertrand Decaillet  (2011-10-11 16:58:11)
          en effet Nemo, cela suscite un certain malaise par Luc Perrin  (2011-10-12 00:06:33)
      Mais par Thomas  (2011-10-11 09:39:20)
          Je crois sur ce sujet par XA  (2011-10-11 23:29:51)
      Dom Jean Pateau par MG  (2011-10-11 15:48:51)
      Décevant ! par MG  (2011-10-12 01:35:28)
          on dirait... par utunumsint  (2011-10-12 13:39:37)
              Oui par MG  (2011-10-13 01:14:43)
                  vous semblez oublier... par utunumsint  (2011-10-13 07:06:23)
              Vous savez très bien par MG  (2011-10-13 01:41:01)
                  je vous suggère de lire par utunumsint  (2011-10-13 13:39:32)
                      Mais ... par MG  (2011-10-13 19:06:07)
                          pourquoi ? par utunumsint  (2011-10-13 22:52:32)


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