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«De [ce Cœur] découle une grâce sans fin» (fête du Sacré Cœur de Jésus: bréviaire romain [1961])
par Alexandre 2011-06-30 23:39:45
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Vendredi suivant le 2° dimanche après la Pentecôte

FÊTE DU CŒUR SACRÉ DE JÉSUS


- Matines

Hymne
Auctor beáte sǽculi, Christe, Redémptor ómnium,
Lumen Patris de lúmine, Deúsque verus de Deo.

Bienheureux créateur du Inonde, Christ, universel rédempteur,
lumière jaillie de la lumière du Père, Dieu vrai sorti de Dieu;


Amor coégit te tuus Mortále corpus súmere,
Ut, novus Adam, rédderes, Quod vetus ille abstúlerat.

C’est ton amour qui t’a contraint à prendre un corps mortel,
pour nous rendre, nouvel Adam, ce que l’ancien nous avait pris.


Ille amor, almus ártifex Terræ marísque et síderum,
Erráta patrum míserans Et nostra rumpens víncula.

Cet amour, auguste artisan de la terre, de la mer et des astres,
prit en pitié les égarements de nos pères et rompit nos liens.


Non Corde discédat tuo Vis illa amóris íncliti:
Hoc fonte gentes háuriant Remissiónis grátiam.

Que de ton Cœur ne se retire pas la force de ce merveilleux amour;
qu’à cette source les nations puisent la grâce du pardon.


Percússum ad hoc est láncea Passúmque ad hoc est vúlnera,
Ut nos laváret sórdibus, Unda fluénte et sánguine.

Si la lance le frappa, s’il endura ses blessures,
c’était pour nous laver de nos taches par l’eau et le sang répandu.


Iesu, tibi sit glória, Qui Corde fundis grátiam
Cum Patre et almo Spíritu In sempitérna sǽcula. Amen.

A toi soit la gloire, Jésus, qui de ton Cœur répands la grâce,
avec le Père et l’Auguste Esprit, dans les siècles éternels. Amen.


Premier Nocturne

Livre du prophète Jérémie (24,5-7; 30,18-24; 31,1-3 et 31,31-33)
Ainsi parle le Seigneur, Dieu d’Israël: «Je veux m’intéresser pour leur bien aux exilés de Juda que j’ai envoyés de ce lieu au pays des Chaldéens. Je veux fixer les yeux sur eux pour leur bien, les faire revenir en ce pays, les reconstruire au lieu de les démolir, les planter au lieu de les arracher. Je leur donnerai un cœur pour connaître que je suis le Seigneur. Ils seront mon peuple et moi je serai leur Dieu, car ils reviendront à moi de tout leur cœur.»

Parole du Seigneur: «Voici que je vais rétablir les tentes de Jacob, je prendrai en pitié ses habitations: la ville sera rebâtie sur ses ruines, la maison forte restaurée en son lieu. Il en sortira l’action de grâce et les cris de joie. Je les multiplierai au lieu de les réduire, je les glorifierai au lieu de les abaisser. Ses fils seront comme jadis, son assemblée devant moi sera stable, je visiterai tous ses oppresseurs. Son chef sera tiré de son sein, son souverain sera issu de lui. Je lui donnerai audience et il s’approchera de moi; qui donc en effet risquerait sa vie pour s’approcher de moi? - Parole du Seigneur - Et vous serez mon peuple et je serai votre Dieu. Voici une bourrasque du Seigneur qui éclate, un ouragan se déchaîne, sur la tête des impies il fait irruption. La colère du Seigneur ne se détournera pas qu’il n’ait accompli et réalisé le dessein de son cœur. Dans l’avenir vous comprendrez cela.

En ce temps-là, - Parole du Seigneur - je serai le Dieu de toutes les familles d’Israël; elles seront mon peuple.» Ainsi parle le Seigneur: «Il a trouvé grâce au désert, le peuple qui a échappé au glaive. Israël marche vers son repos. De loin le Seigneur lui est apparu. D’un amour éternel je t’ai aimée, aussi t’ai-je conservé ma faveur.» Paroles du Seigneur : «Voici venir des jours où je conclurai avec la maison d’Israël et la maison de Juda une alliance nouvelle. Non pas comme l’alliance que j’ai conclue avec leurs pères, le jour où je les ai pris par la main pour les faire sortir du pays d’Égypte. Cette alliance - mon alliance! – c’est eux qui l’ont rompue. Alors moi, je leur fis sentir ma maîtrise, – Parole du Seigneur. Mais voici l’alliance que je conclurai avec la maison d’Israël, après ces jours-là, - Parole du Seigneur. Je mettrai ma Loi au fond de leur être et je l’écrirai sur leur cœur. Alors je serai leur Dieu et eux seront mon peuple.»


Deuxième Nocturne

(Historique du culte du Sacré-Cœur de Jésus)
Parmi les merveilleux développements de la doctrine sacrée et de la piété, par lesquels les desseins de la divine Sagesse se manifestent de jour en jour plus clairement à l’Église, il n’en est guère de plus remarquable que la progression triomphale du culte du Sacré-Cœur de Jésus. En effet très souvent au cours des premiers temps, des Pères, des Docteurs, des Saints ont célébré l’amour de notre Rédempteur. La blessure ouverte au côté du Christ, ils l’ont appelée la source mystique de toutes les grâces. Mais, à partir du moyen âge, depuis qu’une piété plus affective envers la très sainte Humanité du Sauveur commença à toucher les fidèles, les âmes contemplatives pénétraient par cette plaie jusqu’au cœur lui-même, blessé par amour pour les hommes. Et depuis lors cette contemplation devint chez quelques grands saints tellement familière qu’il n’est point de région ni d’ordre religieux où l’on n’en trouve à cette époque des témoignages insignes. Enfin, dans des temps plus proches de nous, et particulièrement à l’époque où des hérétiques, sous le prétexte d’une fausse piété, essayaient de détourner les chrétiens de la très sainte Eucharistie, on commença à rendre un culte public au Sacré-Cœur, grâce surtout à saint Jean Eudes, qui, à juste titre, est appelé l’auteur du culte liturgique des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie († 1680).

Toutefois, pour établir pleinement et parfaitement le culte du Sacré-Cœur de Jésus et le propager dans le monde entier, Dieu lui-même se choisit pour instrument une humble vierge de l’ordre de la Visitation, sainte Marguerite Marie Alacoque. A celle-ci, brûlant d’amour dès son enfance envers le sacrement de l’Eucharistie, le Christ Seigneur apparut de nombreuses fois et daigna révéler les richesses et les désirs de son divin cœur. La plus célèbre de ces apparitions est celle où Jésus se montra à elle pendant qu’elle était en prière devant l’Eucharistie (1675). Il lui montra son Sacré- Cœur et se plaignit de ce qu’en retour de son immense charité il ne recevait que les opprobres des hommes ingrats. Il lui ordonna d’obtenir qu’une fête nouvelle soit instituée, le vendredi après l’octave de la Fête-Dieu, et qu’en cette fête son Cœur soit honoré dignement et les outrages que les pécheurs lui infligent dans son sacrement d’amour soient expiés par de dignes hommages. Personne n’ignore quelles grandes et nombreuses difficultés la servante de Dieu rencontra pour accomplir les ordres du Christ. Mais, encouragée par le Seigneur lui-même et puissamment aidée par les religieux, ses directeurs spirituels, qui avec une ardeur incroyable travaillèrent à la propagation de ce culte, elle ne cessa pas de s’acquitter fidèlement jusqu’à sa mort de la céleste mission qui lui avait été confiée.

Enfin en l’an 1765, le Souverain Pontife Clément XIII approuva l’Office et la Messe en l’honneur du Sacré- Cœur de Jésus. Pie IX étendit la fête à l’Église universelle (1856). Désormais, le culte du Sacré- Cœur, comme un fleuve débordant, en dépit de toutes les difficultés, se répandit dans le monde entier. Au début du siècle suivant, en annonçant le Jubilé, Léon XIII décida que le genre humain tout entier serait consacré au Sacré-Cœur. Cette consécration, faite solennellement dans toutes les églises du monde catholique, développa considérablement cette dévotion et elle attira non seulement des peuples mais aussi des familles, qui se consacrent en grand nombre au Divin Cœur et se soumettent à cette domination royale. En dernier lieu, afin que la solennité de cette fête répondît plus pleinement à la dévotion si largement répandue dans le peuple chrétien, le Souverain Pontife Pie XI éleva cette fête au rang de première classe (1928). En outre, afin de faire acte de réparation pour les droits violés du Christ souverain Roi et Sauveur très aimant et de déplorer les péchés des peuples, il ordonna que chaque année à cette fête, une amende honorable soit récitée dans tous les sanctuaires du monde entier.


Troisième Nocturne

Lecture du saint Évangile selon saint Jean (19, 31-37)
En ce temps-là, comme c’était la préparation de la Pâque, et pour ne pas laisser les corps en croix durant le sabbat - car ce sabbat était un grand jour - les Juifs demandèrent à Pilate qu’on enlève les corps après leur avoir brisé les jambes. Les soldats vinrent donc, et rompirent les jambes au premier, puis à l’autre qui avait été crucifié avec Jésus. Étant ensuite venus à lui, et le voyant déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes; mais un des soldats lui ouvrit le côté avec une lance, et aussitôt il en sortit du sang et de l’eau. Celui qui l’a vu en a rendu témoignage, et son témoignage est véridique. Et il sait qu’il est vrai, afin que, vous aussi, vous croyiez. Car ces choses ont été faites, afin que l’Écriture fût accomplie: «Vous ne briserez aucun de ses os» (Ex 12, 46; Ps 34, 21). Et ailleurs, l’Écriture dit encore: «Ils contempleront celui qu’ils ont transpercé» (Za 12, 10).

Homélie de saint Bonaventure, évêque
(Livre de l’Arbre de vie, 30: Opera omnia, éd. Quaracchi, 8, 79-80)
Afin que soit formée l’Église, du côté du Christ endormi sur la croix, et que s’accomplisse cette parole de l’Écriture: «Ils tourneront leurs regards vers celui qu’ils ont transpercé» (Za 12, 10), une disposition divine permet que l’un des soldats ouvre ce côté sacré en le perçant de sa lance. Ainsi le sang mêlé d’eau, prix de notre salut, s’échappe de l’intime de ce cœur comme d’une source, donne aux sacrements de l’Église le pouvoir de conférer la vie de la grâce et devient pour ceux qui vivaient déjà dans le Christ le breuvage de la «source vive qui jaillit en vie éternelle» (Jn 4, 14). Lève-toi donc, âme qui aimes le Christ, ne cesse de veiller, approche tes lèvres afin de «puiser les eaux aux sources du Sauveur» (Is 12, 3).

(Livre de la Vigne mystique, 3, 2-6: Op. omnia, 8, 162-165)
Mais puisqu’une fois déjà nous sommes venus au cœur du très doux Seigneur Jésus et qu’il nous est bon d’être là, ne nous en laissons pas facilement arracher. Oh ! qu’il est bon et doux d’habiter en ce cœur! Ton cœur, excellent Jésus, est un bon trésor, une perle précieuse que nous découvrons en fouillant le champ de ton corps, Qui rejetterait cette perle? Que ne donnerai-je plutôt toutes les perles, que n’échangerai-je mes pensées et mes sentiments pour me l’acquérir, jetant toutes mes pensées dans le cœur du bon Jésus: il me nourrira sans tromper mon attente. Ayant donc trouvé, ô très doux Jésus, ce cœur qui est tien et mien, je te prierai, toi mon Dieu: accueille mes prières dans le sanctuaire de l’exaucement, bien plus, attire-moi tout entier dans ton cœur.

Car ton côté fut ouvert pour nous en ménager l’accès; ton cœur fut blessé, afin que, dégagés des agitations du dehors, nous puissions y habiter; mais il a encore été blessé pour nous faire voir, par cette blessure visible, l’invisible blessure de l’amour. Comment mieux montrer cette ardeur qu’en permettant à la lance de blesser non seulement le corps mais le cœur lui-même? La blessure de la chair témoigne donc de la blessure spirituelle. Ce cœur tant blessé, qui donc ne l’aimerait? Qui n’aimerait en retour un cœur si aimant? Qui n’embrasserait un cœur si chaste? Nous donc, qui vivons encore dans la chair rendons, autant que nous le pouvons, amour pour amour; embrassons notre Blessé dont les vignerons impies ont percé les pieds et les mains, le côté et le cœur. Et prions-le de daigner enchaîner des liens de son amour et blesser de son trait notre cœur si dur et si impénitent encore.


- Laudes, hymne

Cor, arca legem cóntinens, Non servitútis véteris,
Sed grátiæ, sed véniæ, Sed et misericórdiæ.

Cœur, arche contenant la Loi, non de l’antique servitude,
mais la loi de grâce, mais celle du pardon, mais celle de la miséricorde.


Cor sanctuárium novi Intemerátum féderis,
Templum vetústo sánctius, Velúmque scisso utílius.

Cœur, sanctuaire inviolé de la nouvelle alliance,
temple plus saint que l’ancien, voile plus utile que celui qui fut déchiré.


Te vulnerátum cáritas Ictu paténti vóluit,
Amoris invisíbilis Ut venerémur vúlnera.

Ton amour a voulu que tu fusses blessé par un coup visible,
pour que d’un amour invisible nous vénérions les blessures.

Hoc sub amóris sýmbolo Passus cruénta et mýstica,
Utrúmque sacrifícium Christus Sacérdos óbtulit.

Sous ce symbole de l’amour, le Christ Prêtre, ayant souffert
de façon sanglante et mystique, offrit un double sacrifice.

Quis non amántem redámet? Quis non redémptus díligat,
Et Corde in isto séligat ætérna tabernácula?

A Celui qui nous aime qui ne rendrait son amour?
Quel racheté ne le chérirait pas et dans ce Cœur ne se choisirait pas une demeure éternelle?


Jesu, tibi sit glória, Qui Corde fundis grátiam,
Cum Patre et almo Spíritu In sempitérna sǽcula. Amen.

A toi soit la gloire, Jésus, qui par ton Cœur répands la grâce,
ainsi qu’au Père et à l’auguste Esprit, dans les siècles éternels. Amen.



- Vêpres, hymne

En ut supérba críminum Et sæva nostrórum cohors
Cor sauciávit ínnocens Meréntis haud tale Dei!

Voici comment la cohorte orgueilleuse et cruelle de nos crimes
a blessé le Cœur innocent d’un Dieu qui ne méritait rien de tel!


Vibrántis hastam mílitis Peccáta nostra dírigunt,
Ferrúmque diræ cúspidis Mortále crimen ácuit.

La lance brandie par le soldat, ce sont nos péchés qui la dirigent,
et le fer de la pointe cruelle, la faute mortelle l’aiguise.


Ex Corde scisso Ecclésia, Christo iugáta, náscitur:
Hoc óstium arcæ in látere est Genti ad salútem pósitum.

Du Cœur percé naît l’Église, unie au Christ:
c’est la porte placée sur le côté de l’arche pour le salut du genre humain.


Ex hoc perénnis grátia, Ceu septifórmis flúvius,
Stolas ut illic sórdidas Lavémus Agni in sanguine.

De lui découle une grâce sans fin, comme un fleuve septiforme,
pour que nous y lavions nos robes dans le sang de l’Agneau.


Turpe est redíre ad crímina, Quæ Cor beátum lácerent:
Sed æmulémur córdibus Flammas amóris índices.

C’est une honte de revenir aux crimes qui blesseraient ce Cœur bienheureux:
attisons plutôt dans nos cœurs les flammes, indice de l’amour.


Iesu, tibi sit glória, Qui Corde fundis grátiam,
Cum Patre et almo Spíritu, In sempitérna sǽcula. Amen.

Jésus, dont le Cœur répand l’amour, à toi soit la gloire,
ainsi qu’au Père et à l’auguste Esprit, dans les siècles éternels. Amen.


     

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 «De [ce Cœur] découle une grâce sans fin» (fête du Sacré Cœur de Jésus: [...] par Alexandre  (2011-06-30 23:39:45)


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