Le Forum Catholique
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Gaius - 2021-07-21 14:44:19
Il faut remonter à 1907
pour voir le pape s'en prendre aussi sèchement à des catholiques. St Pie X ne prend pas de gants en effet pour dénoncer les "modernistes", soit à l'époque une large partie des universitaires catholiques, laïcs comme religieux: "hommes au langage pervers, diseurs de nouveautés et séducteurs, sujets de l'erreur et entraînant à l'erreur ... absolument courts de philosophie et de théologie sérieuses ... ennemis de l'Eglise, certes ils le sont, et à dire qu'elle n'en a pas de pires on ne s'écarte pas du vrai ... rien de si insidieux, de si perfide que leur tactique ... gonflés d'esprit de vanité ainsi que des outres ... agissant par pure ostentation de science..."
Je ne sache pas que l'un deux ait ouvertement traité Pie X de crapule, d'Ubu ou de tyran. Tout au plus Mgr Duchesne se permit-il un de ses bons mots (« C'est un gondolier vénitien dans la barque de saint Pierre : il est naturel qu'il la conduise à la gaffe »).
Je préfère quant à moi la belle réaction du père Lagrange, bibliste injustement visé par les foudres romaines en 1912 pour son exégèse toute prudente de St. Marc:
Très Saint-Père. Prosterné aux pieds de Votre Sainteté, je viens lui protester de ma douleur de l'avoir contristée et de mon entière obéissance. Mon premier mouvement a été, et mon dernier mouvement sera toujours de me soumettre d'esprit et de cœur, sans réserve, aux ordres du Vicaire de Jésus-Christ. Mais précisément parce que je me sens le cœur du fils le plus soumis, qu'il me soit permis de dire à un Père, le plus Auguste des Pères, mais à un Père, ma douleur des considérants qui paraissent attachés à la réprobation de plusieurs de mes ouvrages qui seraient entachés de rationalisme. Que ces ouvrages contiennent des erreurs, je suis prêt à le reconnaître, mais qu'ils aient été écrits dans un esprit de désobéissance à la tradition ecclésiastique ou aux décisions de la Commission biblique pontificale, daignez, Très Saint-Père, m'autoriser à Vous déclarer que rien n'était plus loin de ma pensée. Je demeure à genoux devant votre Sainteté pour implorer sa bénédiction. Fr. M.-J. Lagrange OP (17 août 19012).
A méditer en ces temps douloureuse incompréhension
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