Féminisme ou genderisme : on ne peut avoir le beurre et l'argent du beurre

Le Forum Catholique

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Candidus -  2019-08-19 06:14:57

Féminisme ou genderisme : on ne peut avoir le beurre et l'argent du beurre

Comment un homme transgenre parvient-il à la conclusion qu'il est une femme ? Ce ne peut être que sur la base de son ressenti, et cela signifie qu'il existerait des dispositions intérieures que seules les femmes peuvent partager.

Or, les progressistes qui défendent la théorie du genre affirment en même temps, conformément à la vulgate féministe, que le genre est une construction sociale et culturelle ; ils rejettent l'idée que les femmes se caractérisent par des sentiments, des préférences et un mode d'être particulier ; ils nient l'existence d'une sensibilité et d'une identité féminines objectives.

Si l'on soutient que le genre est une construction artificielle qui n'est fondée ni dans une réalité psychologique ni dans une réalité biologique, l'idée d'une identité féminine et masculine n'a effectivement aucun sens et il n'est pas possible de définir une femme par rapport à un homme ; on ne peut plus véritablement distinguer l'une de l'autre ; la féminité devient un concept fluide et abstrait, un vêtement dont n'importe quel homme peut se revêtir dans une démarche arbitraire et opportuniste : bénéficier d'une bourse ou d'une "discrimination positive", remporter une compétition sportive, par exemple.

Dans ce cas, que reste-t-il de l'affirmation d'un homme qu'il est une femme ? Autant que ce qu'il reste de l'affirmation de l'existence d'une nature féminine : RIEN.

Dans le passé, on disait d'un garçon qui jouait à la poupée qu'il était efféminé ; on pouvait soutenir qu'il n'y a rien de mal à cela ou on pouvait considérer que ce n'est pas féminin que de jouer avec une poupée. Maintenant, on dira que ce "garçon" est en fait une "fille". Si un garçon qui manifeste des caractéristiques féminines est une fille, alors ces caractéristiques féminines, ces "constructions" dénoncées par les féministes, acquièrent une prégnance qu'aucun conservateur ne pourrait leur donner.

Les progressistes qui se revendiquent à la fois du féminisme culturaliste (tout est culturel) et du genderisme, dénoncent les stéréotypes de genre mais en même temps ils les renforcent en faisant d'eux des marqueurs et des discriminants de la masculinité et de la féminité.

On ne peut avoir le beurre et l'argent du beurre : soit le genre est une réalité subjective, une construction culturelle, et dans ce cas s'affirmer homme ou femme n'a aucune pertinence particulière et ne peut donc pas faire l'objet d'une reconnaissance sociale ; soit il existe une identité, une nature féminine, et l'indifférenciation des rôles prônée par la doxa féministe s'en trouve ébranlée, voire réduite à une utopie.
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