La sainteté de Jean-Paul II

Le Forum Catholique

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Signo -  2019-08-01 11:28:36

La sainteté de Jean-Paul II

J'avais déjà expliqué ici les grands traits de cette sainteté.

«La grâce suppose la nature» (S. Thomas d'Aquin).

Ce qui me paraît très évident aussi chez saint Jean-Paul II, c'est l'équilibre admirable entre la nature et la grâce.

C'est un homme très équilibré. Il avait été travailleur manuel pendant la guerre (un travail très éprouvant, celui d'ouvrier dans une carrière de pierre), c'était un grand sportif, et en même temps c'était un intellectuel de très haute portée, aussi bien philosophe que théologien.

Une piété profondément traditionnelle et une très grande dévotion mariale (formé à l'école de saint Louis Marie Grignon de Montfort). Une orthodoxie doctrinale irréprochable quand on l'analyse de près. Il était issu de cette solide chrétienté polonaise, dans laquelle foi, enracinement, identité et patriotisme vont naturellement ensemble.
Sa manière très impressionnante de célébrer la sainte Messe (piété, gravité) me paraît être très proche paradoxalement de celle de Mgr Lefebvre dont il partage l'ardeur missionnaire et l'ouverture sur l'universalité catholique.

Amateur des sorties en montagne, il était aussi bien à l'aise en soutane qu'en pantalon. Il était très à l'aise avec les femmes (ce qui détonnait dans le milieu ecclésiastique romain...). Il a l'eu l'intelligence de rompre avec un certain puritanisme (totalement anti-traditionnel d'ailleurs) obsédé par la peur du corps et de la sexualité qui empoisonnait la spiritualité catholique depuis plusieurs siècles. Sa «théologie du corps» n'a été rien de plus qu'un approfondissement de la théologie de l'Apôtre Paul et des Pères des premiers siècles. Il vivait intensément des sacrements et de la prière. Sa prédication était forte, puissante, énergique, comme portée par une force intérieure qui lui venait de sa vie spirituelle très profonde. Il était habité par ce désir: prêcher le mystère du Christ (voir à partir de 49'48), envers et contre tout.
Bref, c'était un homme accompli.

Je ne sais pas si Pie XII était un mystique, mais en tout cas il me semble qu'il a moins atteint cet équilibre entre nature et grâce, entre maturité humaine et affective et accomplissement spirituel. Il ne faut pas oublier que Pacelli a essentiellement été un fonctionnaire de la bureaucratie vaticane, un diplomate brillant certes, mais qui n'a jamais exercé aucune responsabilité pastorale jusqu'à son élection. Certes, cela n'empêche pas la sainteté, mais enfin, de là à le proposer en modèle...
Par ailleurs je trouve les allocutions publiques de Pie XII par trop théâtrales (même s'il y avait une part de théâtralité aussi chez Jean-Paul II, plus sobre toutefois).

J'ai annoncé votre justice dans toute l'assemblée; Seigneur, vous le savez, je n'ai pas fermé la bouche.
Je n'ai pas caché votre justice au fond de mon coeur: j'ai proclamé votre vérité et votre salut.
Je n'ai pas caché votre bonté ni votre vérité à la grande assemblée.


(Trait de la Messe pour un souverain pontife).

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