Pie XII, retenu à la chambre, a tenu à faire diffuser pendant la cérémonie dans la basilique Saint-Pierre, un hommage personnel très chaleureux à Mgr Montini. Une estime réciproque unissait les deux prélats et Pie XII avait été très affecté par un rapport secret transmis par un informateur du Saint-Siège, le colonel A., émanant de l’archevêque de Riga faisant état de sondages de la secrétairerie d’Etat avec les autorités communistes.
Pie XII ne put, sans pleurer, prendre connaissance des terribles documents établissant sans démenti possible la réalité d’une entreprise plus que jamais machiavélique à laquelle peu d’âmes peuvent résister. L’un de ces documents transmis à Rome en 1954 par l’intermédiaire de l’évêque de Riga provoqua une grande douleur à Pie XII. Il y était fait état de contacts pris en son nom avec les persécuteurs par une haute personnalité du secrétariat d’Etat. L’amertume du Saint-Père fut si vive que sa santé en fut affectée et qu’il se résigna à assurer seul la marche des affaires extérieures.