6 Oct.: s. Bruno (Bréviaire)

Le Forum Catholique

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Alexandre -  2011-10-05 22:15:05

6 Oct.: s. Bruno (Bréviaire)

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Saint Bruno, par Houdon (Rome, Sainte-Marie de la Victoire)

Le 6 Octobre


<b>S. BRUNO, CONFESSEUR</b>

<b><i>Deuxième Nocturne</b></i>

<i>Leçon iv</i>
Bruno, fondateur de l’Ordre des Chartreux, naquit à Cologne [vers 1030]. Dès le berceau, il montra de tels indices de sa sainteté future, par la gravité de ses mœurs, par le soin qu’il mettait, avec le secours de la grâce divine, à fuir les amusements frivoles de cet âge, qu’on pouvait déjà reconnaître en lui le père des moines, en même temps que le restaurateur de la vie anachorétique. Ses parents, qui se distinguaient autant par leur noblesse que par leurs vertus, l’envoyèrent à Paris, et il y fit de tels progrès dans l’étude de la philosophie et de la théologie, qu’il obtint le titre de docteur et de maître dans l’une et l’autre faculté. Peu après, il se vit, en raison de ses remarquables vertus, appelé à faire partie du Chapitre de l’Église de Reims [vers 1057].

<i>Leçon v</i>
Quelques années s’étant écoulées [1084], Bruno renonçant au monde avec six de ses amis se rendit auprès de saint Hugues, évêque de Grenoble. Instruit du motif de leur venue, et comprenant que c’était eux qu’il avait vus en songe, la nuit précédente, sous l’image de sept étoiles se prosternant à ses pieds, il leur concéda, dans son diocèse, des montagnes très escarpées connues sous le nom de Chartreuse. Hugues lui-même accompagna Bruno et ses compagnons jusqu’à ce désert, où le Saint mena pendant plusieurs années la vie érémitique. Urbain II, qui avait été son disciple, le fit venir à Rome [1091], et s’aida quelques années de ses conseils dans les difficultés du gouvernement de l’Église, jusqu’à ce que, Bruno ayant refusé l’archevêché de Reggio, obtint du Pape la permission de s’éloigner.

<i>Leçon vi</i>
Poussé par l’amour de la solitude, il se retira dans un lieu désert, sur les confins de la Calabre, près de Squillace [1092]. Ce fut là que Roger, comte de Calabre, étant à la chasse, le découvrit en prière, au fond d’une caverne où ses chiens s’étaient précipités à grand bruit. Le comte, frappé de sa sainteté, commença à l’honorer et à le favoriser beaucoup, lui et ses disciples. Les libéralités de Roger ne demeurèrent pas sans récompense. En effet, tandis qu’il assiégeait Capoue, Sergius, un de ses officiers, ayant formé le dessein de le trahir, Bruno, vivant encore dans le désert susdit, apparut en songe au comte et, lui découvrant tout le complot, le délivra d’un péril imminent. Enfin, plein de mérites et de vertus, non moins illustre par sa sainteté que par sa science, Bruno s’endormit dans le Seigneur [6 oct. 1101] et fut enseveli dans le monastère de Saint-Étienne, construit par Roger, où son culte est resté jusqu’ici en grand honneur.

Pour cette fête simplifiée (ou <i>Bréviaire</i> 1961) :

<i>Leçon ix (ou iii)</i>
Bruno, fondateur de l’Ordre des Chartreux, naquit à Cologne [vers 1030]. Il se distingua dès l’enfance par la gravité de ses mœurs et le désir de la solitude. Envoyé à Paris par ses parents, il fit de tels progrès dans l’étude de la philosophie et de la théologie, qu’il obtint le titre de docteur et maître dans l’une et l’autre faculté, et peu après prit possession d’un canonicat de l’Église de Reims à cause de ses éminentes vertus [1057]. Ayant fondé l’Ordre des Chartreux [1084], après avoir mené pendant quelques années la vie érémitique, il fut appelé à Rome par Urbain II qui avait été son disciple [1091]. Ce Pontife dans un temps de calamités nombreuses, s’aida durant quelques années de la science et des conseils de Bruno, jusqu’à ce que l’homme de Dieu, ayant refusé l’archevêché de Reggio et obtenu la permission de se retirer, gagna de nouveau le désert [1092] où plein de vertus et de mérites, il s’endormit dans le Seigneur [6 oct. 1101].


<i><b>Troisième nocturne</i></b>

(Évangile et homélie du Commun)

Lecture du saint Évangile selon saint Luc
(ch. XII, 35-40.
Trad. du <i>Lectionnaire</i> de 1964-1965)


Leçon vii
En ce temps-là,
Jésus dit à ses disciples:
«Que vos ceintures soient serrées sur vos reins,
et vos lampes allumées.
Soyez semblables à des hommes
qui attendent leur maître,
à son retour des noces,
afin de lui ouvrir aussitôt
qu’il arrivera et frappera.
Heureux ces serviteurs,
que le maître trouvera éveillés quand il arrivera!
En vérité, je vous le dis,
il resserrera sa ceinture, les fera mettre à table
et passera pour les servir.
S’il arrive à la deuxième ou à la troisième veille de la nuit,
et qu’il les trouve ainsi,
heureux sont-ils!
Sachez-le: si le maître de maison savait
à quelle heure le voleur va venir,
il veillerait, et il ne laisserait pas forcer sa maison.
Soyez prêts, vous aussi,
car c’est à une heure où vous n’y pensez pas
que le Fils de l’homme viendra.»


Homélie de saint Grégoire, pape
(Homélies sur les évangiles 13, 1-3.
Texte latin : SC 485, 300.302 ;
trad. française: éd. Barroux, 152-153)

Le texte du saint Évangile qu’on vient de vous lire, frères très chers, est bien clair pour vous. Mais de peur que même une telle simplicité ne risque de sembler obscure à quelques-uns, nous allons le parcourir brièvement afin d’en découvrir le sens à ceux qui l’ignorent, sans fatiguer pour autant ceux qui le comprennent. Le Seigneur dit : «Que vos reins soient ceints». C’est la luxure du sexe fort qui se trouve désignée par les reins. Et nous ceignons nos reins lorsque nous réfrénons la luxure de la chair par la continence. Mais parce que c’est peu de chose de ne pas faire le mal si l’on ne s’applique aussi, par un effort assidu, aux bonnes actions, le Seigneur ajoute aussitôt : «Et qu’il y ait en vos mains des lampes allumées.» Ce sont bien des lampes allumées que nous tenons en main quand nous montrons l’exemple à notre prochain et l’éclairons par nos bonnes œuvres, ces bonnes œuvres dont le Seigneur dit : «Que votre lumière brille devant les hommes, pour qu’ils voient vos bonnes œuvres et glorifient votre Père qui est dans les cieux» (Mt 5, 16).

<i>Leçon viii</i>
Ici, deux choses sont ordonnées à la fois : ceindre ses reins et tenir des lampes; ce qui signifie que la chasteté doit rendre nos corps purs, et la vérité nos actions lumineuses. Car ni la pureté, ni la lumière ne peuvent plaire l’une sans l’autre à notre Rédempteur, soit qu’on fasse le bien sans avoir renoncé aux fautes de luxure, soit qu’on excelle en chasteté sans s’exercer encore aux bonnes œuvres. Sans les bonnes œuvres, la chasteté est donc bien peu de chose, et sans la chasteté, les bonnes œuvres ne sont rien. Celui qui accomplit ces deux préceptes doit encore aspirer à la patrie céleste par l’espérance, et ne pas se garder du vice dans le seul but d’obtenir l’estime de ce monde.


<i>Leçon ix</i>
«Et vous, soyez semblables à des hommes qui attendent leur maître à son retour des noces, afin que lorsqu’il arrivera et frappera à la porte, ils lui ouvrent aussitôt.» Le Seigneur arrive quand il s’approche pour juger; il frappe à la porte lorsqu’il nous prévient de la proximité de la mort par les atteintes d’une maladie. Nous lui ouvrons aussitôt si nous l’accueillons avec amour. On ne veut pas, en effet, ouvrir au Juge qui frappe, si l’on a peur de mourir et qu’on redoute de voir le Juge qu’on se souvient d’avoir méprisé. Mais celui qui puise son assurance dans son espérance et ses œuvres lui ouvre aussitôt qu’il frappe à la porte, parce qu’il attend son Juge dans la joie, et qu’en voyant approcher l’instant de la mort, la pensée de la gloire qui va le récompenser le comble d’allégresse.

<img src="http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/f/f0/Le_sueur_mort_de_saint_bruno.jpg">
Mort de saint Bruno, par Eustache Le Sueur (Paris, Louvre)
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