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Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales
par ami de la Miséricorde 2024-09-04 08:07:14
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CHAPITRE XIII
De la blessure d'amour.


Vrai Dieu! Théotime, que vais-je dire? les bienheureux qui sont en paradis voyant que Dieu est encore plus aimable qu'ils ne l'aiment, pâmeraient et périraient éternellement du désir de l'aimer davantage, si la très sainte volonté de Dieu n'imposait à la leur le repos admirable dont elle jouit; car ils aiment si souverainement cette souveraine volonté, que son vouloir arrête le leur et le contentement divin les contente, acquiesçant d'être bornés en leur amour par la volonté même de laquelle la bonté est l'objet de leur amour.

Que si cela n'était, leur amour serait également délicieux et douloureux; délicieux pour la possession d'un si grand bien, douloureux pour l'extrême désir d'un plus grand amour. Dieu donc tirant continuellement, s'il faut ainsi dire, des sagettes (flèches) du carquois de son infinie beauté, blesse l'âme de ses amants, leur faisant clairement voir qu'ils ne l'aiment pas à beaucoup près de ce qu'il est aimable. Celui des mortels qui ne désire pas d'aimer davantage la divine bonté, il ne l'aime pas assez : la suffisance en ce divin exercice ne suffit pas à celui qui veut s'y arrêter comme si elle lui suffisait.

CHAPITRE XIV
De quelques autres moyens par lesquels le saint amour blesse les coeurs.


Rien ne blesse tant un coeur amoureux que de voir un autre coeur blessé d'amour pour lui. Le pélican fait son nid en terre, dont les serpents viennent souvent piquer ses petits. Or quand cela arrive, le pélican, comme un excellent médecin naturel, de la pointe de son bec blesse de toutes parts ses pauvres poussins, pour, avec le sang, faire sortir le venin que la morsure des serpents a répandu par tous les endroits de leur corps; et pour faire sortir tout le venin, il laisse sortir tout le sang, et par conséquent il laisse ainsi mourir cette petite troupe pélicane. Mai

s les voyant morts, il se blesse soi-même et répand son sang sur eux, il les vivifie d'une nouvelle et plus pure vie; son amour les a blessés, et soudain par ce même amour il se blesse soi-même (Toute cette comparaison du pélican est empruntée aux fables classiques).

Jamais nous ne blessons un coeur de la blessure d'amour, que nous n'en soyons soudain blessés nous-mêmes. Quand l'âme voit son Dieu blessé d'amour pour elle, elle en reçoit soudain une réciproque blessure. Tu as blessé mon coeur, dit le céleste amant à sa Sulamite; et la Sulamite s'écrie : Dites à mon bien-aimé que je suis blessée damour. Les avettes ne blessent jamais qu'elles ne demeurent blessées à mort.

Voyant aussi le Sauveur de nos âmes blessée d'amour pour nous jusques à la mort et la mort de la croix, comme pourrions-nous n'être pas blessés pour lui? mais je dis blessés d'une plaie d'autant plus douloureusement amoureuse, que la sienne a été amoureusement douloureuse, et que jamais nous ne le pouvons tant aimer que son amour et sa mort le requiérent.

C'est encore une autre blessure d'amour, quand l'âme sent bien qu'elle aime son Dieu, et que néanmoins Dieu la traite comme s'il ne savait pas d'être aimé, ou comme s'il était en défiance de son amour. Car alors, mon cher Théotime, l'âme reçoit des extrêmes angoisses, lui étant insupportable de voir et sentir le seul semblant que Dieu fait de se défier d'elle.

Le pauvre saint Pierre avait et sentait son coeur tout rempli d'amour pour son Maître, et notre Seigneur dissimulant de le savoir : Pierre, dit-il, m'aimes-tu plus que celui-ci? Eh! Seigneur, répondit cet apôtre, vous savez que je vous aime. Mais, Pierre, m'aimes-tu, réplique le Sauveur?

Mon cher Maître, dit l'apôtre, je vous aime certes, vous le savez. Et ce doux Maître, pour l'éprouver, et se défiant d'être aimé, Pierre, dit-il, m'aimes-tu? Ah! Seigneur, vous blessez ce pauvre coeur, qui, grandement affligé, s'écrie amoureusement, mais douloureusement : Mon Maître, vous savez toutes choses, vous savez certes bien que je vous aime.

Source : Livres-mystiques.com

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde

     

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