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Bonne remarque
par Froggy 2023-06-03 00:14:11
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Je crois qu’il faut prendre en compte quelques éléments un peu différents.

Tout d’abord, ces chiffres de 1987 sont parfaitement gonflés. En 1987, il n’y avait pas de drones ni de véritables moyens de compter. Donc c’était les chiffres de la police et les chiffres des organisateurs… D’où a t on vu dans le passé les pèlerins assister à la messe à Chartres en bas de la butte des charbonniers ? Par ailleurs, c’était avant les sacres de 1988 qui ont déclenché une scission malheureuse mais toujours présente. C’était aussi la génération d’avant, voire encore celle d’avant, et on ne mélangeait pas les tradis de « souche » et puis les tradis « compatibles ». Il y avait un ostracisme singulier. Pour diverses raisons.

Les choses ont bien changé et tout devient miscible (au grand dam de certains), et très heureusement la grande majorité de la jeunesse actuelle se contrefout royalement de savoir si on est FSSPX, FSSP, ICRSP, ou que sais-je. Ils pensent messe tradi et cathe tradi. Point. Ils emmènent leurs copains. Et puis les copains des copains. Et ils ne savent pas ce que c’est que Vatican deux voire le bref examen critique. Ils voient et assistent à LA MESSE. Ils se confessent à des prêtres, ils se dépassent pour la plus grande gloire de Dieu. Ils essaiment. Pourquoi la moyenne d’âge est à 20 ans ? Le Bon Dieu au travers des vieux a semé.

Bref, je pense sincèrement que nous sommes en train de passer un cap, tout ces jeunes qui ont 20 ans vont fonder de multiples familles avec beaucoup d’enfants catholiques, beaucoup de saints prêtres, et finalement reconstruire la Chrétienté. Souvenez-vous Dom Gérard dans son sermon de la cathédrale de Chartres en 1985. C’était mon premier pèlerinage. Gravé à vie dans ma mémoire.

SERMON DE DOM GÉRARD: CHRÉTIENTÉ
(Sermon prononcé par Dom Gérard, prieur du Barroux, en la
cathédrale de Chartres, au cours de la Sainte Messe célébrée par M.
l’abbé Lecareux, en clôture du IIIe
pèlerinage organisé par le Centre
Charlier à la Pentecôte 1985).
" Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.
Chers pèlerins de Notre-Dame,
Vous voilà enfin rassemblés en compagnie de vos anges gardiens,
présents eux aussi par milliers, que nous saluons avec affection et
reconnaissance, au terme de cet ardent pèlerinage, plein de prières, de
chants et de sacrifices, et déjà certains d’entre vous ont retrouvé la
robe blanche de l’innocence baptismale. Quel bonheur !
Vous voilà rassemblés par une grâce de Dieu dans l’enceinte de cette
cathédrale bénie, sous le regard de Notre-Dame de la Belle Verrière,
une des plus belles images de la Très Sainte Vierge. Image devant
laquelle nous savons que Saint Louis est venu s’agenouiller après un
pèlerinage accompli pieds nus.
Est-ce que cela ne suffit pas à nous rendre le goût de nos racines
chrétiennes et françaises ? Nous vous remercions, chers pèlerins,
parce que, en l’honneur de cette Vierge Sainte, vous vous êtes mis en
marche par milliers, et ce sont des milliers de voix, sortant de milliers
de poitrines, de tous les âges et de toutes les conditions, qui nous
donnent ce soir la plus belle et la plus vivante image de la chrétienté.
Nous vous remercions de vous présenter ainsi chaque année
comme une parabole vivante ; car lorsque vous vous avancez au
cours de ces trois jours de marche vers le sanctuaire de Marie en
priant et en chantant, vous exprimez la condition même de la vie
chrétienne qui est d’être un long pèlerinage et une longue marche vers
le paradis ! Et cette marche aboutit dans l’église, qui est l’image du
sanctuaire céleste.
La vie chrétienne est une marche, souvent douloureuse, passant par
le Golgotha, mais éclairée par les splendeurs de l’Esprit. Et qui
débouche dans la gloire. Ah ! On peut bien nous persécuter cependant
j’interdis qu’on nous plaigne. Car nous appartenons une race d’exilés
et de voyageurs, douée d’un prodigieux pouvoir d’invention, mais qui
refuse — c’est sa religion — de laisser détourner son regard des
choses du Ciel.
N’est-ce pas ce que nous chanterons tout à l’heure à la fin du Credo :
Et exspecto, — et j’attends, — Vitam venturi saeculi. — la vie du
siècle à venir. Oh ! Non pas un âge d’or terrestre, fruit d’une évolution
supposée, mais le vrai paradis de Dieu dont Jésus parlait en disant au
bon larron : « Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis ! »
Si nous cherchons à pacifier la terre, à embellir la terre, ce n’est pas
pour remplacer le Ciel, c’est pour lui servir d’escabeau.
Et si un jour, face à la barbarie montante, nous devions prendre les
armes en défense de nos cités charnelles, c’est parce qu’elles, sont,
comme le disait notre cher Péguy, « l’image et le commence ment et le
corps et l’essai de la maison de Dieu ».
Mais avant même que ne sonne l’heure d’une reconquête militaire,
n’est-il pas permis de parler de croisade, du moins lorsqu’une
communauté se trouve menacée dans ses familles, dans ses écoles,
dans ses sanctuaires, dans l’âme de ses enfants ?
Aussi bien, chers amis, nous n’avons pas peur de la révolution nous
craignons plutôt l’éventualité d’une contre-révolution sans Dieu !
Ce serait rester enfermés dans le cycle infernal du laïcisme et de la
désacralisation ! Il n’y a pas de mot pour signifier l’horreur que doit
nous inspirer l’absence de Dieu dans les institutions du monde
moderne ! Voyez l’O.N.U, architecture soignée, aula gigantesque,
drapeaux des nations qui claquent dans le ciel. Pas de crucifix !
Le monde s’organise sans Dieu, sans référence à son Créateur.
Immense blasphème !
Entrez dans une école d’état : les enfants y sont instruits sur tout.
Silence sur Dieu ! Scandale atroce ! Mutilation de l’intelligence,
atrophie de l’âme sans parler des lois permettant le crime abominable
de l’avortement.
Ce qu’il y a de plus triste, mes chers frères, et de plus honteux, c’est
que la masse des chrétiens finit par s’habituer à cet état de chose.
Ils ne protestent pas ; ils ne réagissent pas. Ou bien, pour se donner
une excuse, ils invoquent l’évolution des mœurs et des sociétés.
Quelle honte !
« Il y a quelque chose de pire que le reniement déclaré, disait l’un des
nôtres, c’est l’abandon souriant des principes, le lent glissement avec
des airs de fidélité ». Est-ce qu’une odeur putride ne se dégage pas de
la civilisation moderne ?
Eh bien! Contre cette apostasie de la civilisation et de l’État qui
détruit nos familles et nos cités, nous proposons un grand remède,
étendu au corps tout entier ; nous proposons ce qui est l’idée-force de
toute civilisation digne de ce nom : la chrétienté !
Qu’est-ce qu’une chrétienté ? Chers pèlerins, vous le savez et vous
venez d’en faire l’expérience : la chrétienté est une alliance du sol et
du ciel ; un pacte, scellé par le sang des martyrs, entre la terre des
hommes et le paradis de Dieu ; un jeu candide et sérieux, un humble
commencement de la vie éternelle. La chrétienté, mes chers frères,
c’est la lumière de l’Évangile projetée sur nos patries, sur nos
familles, sur nos mœurs et sur nos métiers. La chrétienté, c’est le
corps charnel de l’Église, son rempart, son inscription temporelle.
La chrétienté, pour nous autres Français, c’est la France gallo￾romaine, fille de ses évêques et de ses moines ; c’est la France de
Clovis converti par Sainte Clotilde et baptisé par Saint Rémi ; c’est le pays de Charlemagne conseillé par le moine Alcuin, tous deux
organisateurs des écoles chrétiennes, réformateurs du clergé,
protecteurs des monastères.
La chrétienté, pour nous, c’est la France du XIIème siècle, couverte
d’un blanc manteau de monastères, où Cluny et Cîteaux rivalisaient en
sainteté, où des milliers de mains jointes, consacrées à la prière,
intercédaient nuit et jour pour les cités temporelles !
C’est la France du XIIIème siècle, gouvernée par un Saint roi, fils de
Blanche de Castille, qui invitait à sa table Saint Thomas d’Aquin,
tandis que les fils de Saint Dominique et de Saint François
s’élançaient sur les routes et dans les cités, prêchant l’Évangile du
Royaume.
La chrétienté, en Espagne, c’est Saint Ferdinand, le roi catholique,
c’est Isabelle de France, sœur de saint Louis, rivalisant avec son frère
en piété, en courage et en intelligente bonté.
La chrétienté, chers pèlerins, c’est le métier des armes, tempéré et
consacré par la chevalerie, la plus haute incarnation de l’idée
militaire; c’est la croisade où l’épée est mise au service de la foi, où la
charité s’exprime par le courage et le sacrifice.
La chrétienté, c’est l’esprit laborieux, le goût du travail bien fait,
l’effacement de l’artiste derrière son œuvre. Connaissez-vous le nom
des auteurs de ces chapiteaux et de ces verrières ?
La chrétienté, c’est l’énergie intelligente et inventive, la prière
traduite en action, l’utilisation de techniques neuves et hardies. C’est
la cathédrale, élan vertigineux, image du ciel, immense vaisseau où le
chant grégorien unanime s’élève, suppliant et radieux, jusqu’au
sommet des voûtes pour redescendre en nappes silencieuses dans les
cœurs pacifiés.
La chrétienté, mes frères, (soyons véridiques), c’est aussi un monde
menacé par les forces du mal ; un monde cruel où s’affrontent les
passions, un pays en proie à l’anarchie, le royaume des lis saccagé par
la guerre, les incendies, la famine, la peste qui sème la mort dans les
campagnes et dans les cités.
Une France malheureuse, privée de son roi, en pleine décadence,
vouée à l’anarchie et au pillage. Et c’est dans cet univers de boue et de
sang que l’humus de notre humanité pécheresse, arrosé par les larmes
de la prière et de la pénitence, va faire germer la plus belle fleur de
notre civilisation, la figure la plus pure et la plus noble, la tige la plus
droite qui soit née sur notre sol de France : Jeanne de Domrémy !
Sainte Jeanne d’Arc achèvera de nous dire ce qu’est une chrétienté. Ce
n’est pas seulement la cathédrale, la croisade et la chevalerie : ce n’est
pas seulement l’art, la philosophie, la culture et les métiers des
hommes montant vers le trône de Dieu comme une sainte liturgie.
C’est aussi et surtout la proclamation de la royauté de Jésus-Christ
sur les âmes, sur les institutions et sur les mœurs. C’est l’ordre
temporel de l’intelligence et de l’amour soumis à la très haute et très
sainte royauté du Seigneur Jésus.
C’est l’affirmation que les souverains de la terre ne sont que les
lieutenants du roi du Ciel.
« Le royaume n’est pas à vous, dit Jeanne d’Arc au dauphin. Il est à
Messire. — Et quel est votre Sire ? demande-t-on à Jeanne. — C’est le
roi du Ciel, répond la jeune fille, et Il vous le confie afin que vous le
gouverniez en son nom. »
Quel élargissement de nos perspectives ? Quelle vision grandiose sur
la dignité de l’ordre temporel ? En un trait saisissant, la bergère de
Domrémy nous livre la pensée de Dieu sur le règne intérieur des
nations.
Car les nations, — et la nôtre en particulier, — sont des familles
aimées de Dieu, tellement aimées que Jésus-Christ, les ayant
rachetées et lavées de son sang, veut encore régner sur elles d’une
royauté toute de paix, de Justice et d’amour qui préfigure le Ciel.
« France, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? » interrogeait le
pape il y a cinq ans.
Très Sainte Vierge Marie, Notre-Dame de France, Notre-Dame de
Chartres, nous vous demandons de guérir ce peuple infirme, de lui
rendre sa pureté d’enfant, son honneur de fils. Nous vous demandons
de lui rendre sa vocation terrienne, sa vocation paysanne, ses familles
nombreuses penchées avec respect et amour sur la terre nourricière.
Cette terre qui a su produire, au cours des siècles, un pain honnête et
des fruits de sainteté.
Très Sainte Vierge, rendez à ce peuple sa vocation de soldat, de
laboureur, de poète, de héros et de saint. Rendez-nous l’âme de la
France !
Délivrez-nous de ce fléau idéologique qui violente l’âme de ce peuple.
Ils ont chassé les crucifix des écoles, des tribunaux et des hôpitaux. Ils
font en sorte que l’homme soit éduqué sans Dieu, jugé sans Dieu et
qu’il meure sans Dieu !
C’est donc à une croisade et à une reconquête que nous sommes
conviés. Reconquérir nos écoles, nos églises, nos familles.
Alors, un jour, si Dieu nous en fait la grâce, nous verrons, au terme de
nos efforts, venir à nous le visage radieux et tant aimé de celle que nos
anciens appelaient la douce France. La douce France, image de la
douceur de Dieu.
Nous sera-t-il permis, ce soir, devant quelques milliers de pèlerins de
parler de la douceur de Dieu?
C’est un moine qui vous parle. Et la douceur de Dieu, vous le savez,
récompense au-delà de toute prévision les combats que ses serviteurs
livrent pour le Royaume.
Douceur paternelle de Dieu. Douceur du crucifié! Ô douce Vierge
Marie, enveloppez d’un manteau de douceur et de paix nos âmes
affrontées à de durs combats.
L’an prochain, c’est à toute la chrétienté que nous donnons rendez￾vous aux pieds de Notre-Dame de Chartres, qui sera désormais
notre Czestochowa national.
Que le Saint-Esprit vous illumine, que la Très Sainte Vierge vous
garde et que l’armée des anges vous protège. Ainsi Soit-il. "
Notre-Dame de Chartres, Pentecôte 1985.

     

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