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Alexandre VI Borgia: un digne pontife et un grand pape
par Chicoutimi 2023-05-18 05:22:29
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Voici une partie du livre Erreurs et mensonges historiques, tome 3, de Charles Barthélemy, 1876, publiée par Le Catho:

Les Borgia, ce nom seul semble suer le crime, tant de préjugés

''Les Borgia ont été flétris par leurs contemporains, leurs compatriotes, leurs coreligionnaires, des catholiques, et ce sont les protestants qui se sont chargés de réhabiliter leur mémoire.

C’est ce qui était arrivé déjà à l’égard de la prétendue papesse Jeanne, comme tout a sa raison en ce monde, il faut donc chercher quel intérêt ont eu des écrivains catholiques ou soi-disant tels à noircir la réputation des Borgia, tandis que des hérétiques se chargeaient d’en appeler, en leur nom, au tribunal de la postérité.

La question est d’autant plus intéressante à résoudre, que parmi les Borgia, un pape fameux est aussi le plus incriminé. Alexandre VI ; c’est lui que le préjugé vulgaire couvre surtout d’infamie. Et cependant, nous disions-nous souvent, est-il bien possible que le XVe siècle ait supporté pendant onze ans un pape aussi dépravé, aussi infâme qu’on représente habituellement Alexandre VI ?

(...)

Une fois le doute éveillé, nous voulûmes aller au fond des choses et ce d’abord l’historien protestant, Roscoë, qui vint pleinement réhabiliter à nos yeux le pontife si indignement calomnié ; avec Roscoë, remontant aux sources, nous reconnûmes bientôt que toutes les accusations émanaient d’écrivains notoirement ennemis d’Alexandre VI, que plusieurs de ces accusations se contredisaient entre elles, que leurs auteurs étaient loin être impartiaux, nous dirons pourquoi tout à l’heure.

(...)

M. La Rochelle (c’est le nom du défenseur de César Borgia) nous révéla ainsi le mobile qui avait présidé aux calomnies amassées contre Alexandre VI par les historiens de son temps, écrivains à la solde de tous ces petits tyrans de la veille et qui ne pouvaient voir sans douleur s’évanouir leurs pensions ou leurs gages.

(...)

Or, il résulte, nous pouvons le dire dès à présent, qu’Alexandre VI fut un digne pontife et un grand roi, César Borgia le défenseur des libertés de l’Italie et Lucrèce la plus pure des femmes. Mais, comme l’histoire est un procès dans lequel il faut écouter impartialement tous les témoignages pour en extraire la vérité, nous nous sommes faits une loi sévère de lire les attaques avec autant de soin que les réhabilitations ; c’est de ces attaques mêmes qu’a jailli pour nous la vérité.

(...)

La naissance des enfants de Borgia fut irréprochable, il était légitimement marié à Julie, et il n’entra dans les ordres sacrés qu’après la mort de cette femme. Il est probable seulement que, étant bénéficier ecclésiastique, il tint son mariage secret, afin d’éviter toutes les récriminations qu’on aurait pu faire entendre.

Les ennemis d’Alexandre le représentent comme un homme d’une rare prudence, qui chercha, pendant des années entières, à tromper les cardinaux sur son compte, marchant dans les rues de Rome les yeux modestement baissés, passant ses journées à visiter les églises, les monastères et les hôpitaux, faisant toutes sortes de bonnes œuvres, et ils voudraient nous faire croire que cet hypocrite, que cet homme si adroit, si prudent, et qui se préparait de si longue main l’accès au trône pontifical par l’apparence de toutes les vertus, aurait entretenu un commerce illégitime avec une femme pendant plusieurs années, l’aurait emmenée partout avec lui, aurait reconnu ses enfants publiquement et à la face du ciel, aurait enfin affiché lui-même son ignominie et se serait glorifié de ses scandales !

Quelle contradiction dans le même homme ! Quel cynisme incroyable ! Dire de lui qu’il cherchait à en imposer aux cardinaux par une feinte piétée, et qu’en même temps, il reconnaissait ses bâtards, c’est lui décerner un brevet de stupidité, et supposer ses lecteurs dignes d’en recevoir un autre.

En voulant trop prouver, les ennemis d’Alexandre VI ont détruit leurs prétendues preuves ; leurs absurdes contradictions réduisent à rien leur témoignage. En résumé, il n’y a rien, dans la jeunesse et dans l’âge mûr d’Alexandre VI, qui accuse une vie de désordre et d’immoralité.

(...)

C’était l’usage des papes, dans ces temps de troubles, de choisir quelqu’un de leurs parents, le plus souvent un de leurs neveux, homme d’énergie et de talents militaires, pour diriger la défense des domaines pontificaux contre les États ambitieux qui les entouraient et qui cherchaient continuellement à les envahir.

Il était aussi d’usage que les papes donnassent le nom de fils à ces parents, et telle est la seule base sur laquelle l’esprit de haine appuie ses calomnies. Mais, pourquoi aller plus loin dans ce dédale d’infamies dont on a voulu entourer la mémoire d’un grand pape ? Nous laissons à d’autres ce triste et stérile courage…

«Singulière destinée des Borgia, s’écrie un écrivain, ils sont la terreur des grands, et ils sont aimés des peuples. Pas une émeute populaire n’a troublé le cours du pontificat d’Alexandre VI ; et après sa mort, les villes de la Romagne ne veulent obéir qu’à César, son fils.»

(...)

Voilà ce que fut Alexandre VI roi. Ce qu’il fut pontife est à la hauteur de ce qu’il y a de plus beau dans l’histoire des papes. Détourner de l’Italie l’invasion française et appeler les princes à la croisade contre les Turcs, tel avait été un des premiers actes d’Alexandre VI, lors de son avènement au trône de saint Pierre.

Sa sollicitude était universelle. Dès la première année de son pontificat, on le voit travailler activement à ramener dans le sein de l’Église les Hussites de la Bohême. (...)

Buchard raconta aussi les derniers moments d’Alexandre VI, mais cette mort suite à une fièvre qui le tenait depuis le matin et à la fin se trouvant mal, il reçut l’onction puis expira dans son lit. Mais cette mort était trop simple et trop naturelle pour ses ennemis, il est important de faire mourir Alexandre VI comme on l’accusait d’avoir vécu, alors les historiens modernes raconterons un autre récit.

(...)

En présence de cette réhabilitation d’une grande mémoire si indignement calomniée, on se prendra, sans doute, à répéter avec Joseph de Maistre, ce voyant des âges modernes :

« Un temps viendra où les papes contre lesquels on s’est le plus récrié seront regardés dans tous les pays comme les amis, les tuteurs, les sauveurs du genre humain, les vénérables génies constituants de l’Europe.»

(...)''

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