Una cum Ludovico. Avis aux prêtres pour la Restauration ! par Vexilla Galliae 2023-05-11 21:50:54 |
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Comme l’âme ne peut pas être sauvée si le corps est malade, l’empêchant de fonctionner correctement, le salut des membres du corps politique dépend de la santé de celui-ci. Pour qu’il soit sain, il faut d’abord qu’il soit conforme aux volontés divines, et possède donc une colonne vertébrale — des institutions — conforme à la loi divine et naturelle, descendant de la tête — elle-même de nature divine — qui dirige le corps. Pour la France, cela est limpide : seule la royauté voulue par Dieu, incarnée par l’élu de Dieu qui est désigné par les lois fondamentales du royaume — en l’occurrence de jure le roi Louis XX — est la forme naturelle du corps politique français.
La République — sans même parler des poisons que sont la démocratie et le libéralisme — est au mieux un parasite suçant ce qu'il reste de vivace et de bon dans le corps chrétien de la France éternelle, au pire un monstre destructeur cherchant à détruire de fond en comble ce corps naguère si bon dans ses institutions et son fonctionnement, dans sa conformité à la loi naturelle et surnaturelle, que constiuait la royauté française — malgré tous les heurts dus aux hommes, pécheurs par nature, que les institutions élevaient et aidaient à faire le bien.
Tout clerc de l’Église catholique soucieux du salut des âmes dont elle a la charge devrait se soucier de la santé du corps politique naturel auquel il appartient. Cela est particulièrement vrai en France, où l’histoire et la raison indiquent clairement la royauté comme le seul régime voulu par Dieu pour ce pays.
Supposons que certains clercs, et des prêtres, nous suivent jusqu’ici et soient convaincus du bien-fondé de ces premières constatations : la question devient la suivante. Que faire en tant que prêtre pour la Restauration ? Que faire pour le Roi ?
La restauration politique constitue bien une partie nécessaire et essentielle de l’heureuse formule programmatique « Tout restaurer dans le Christ » : la doctrine du Christ-Roi nous a rendu familier la nécessité pour le corps politique d'accepter Jésus-Christ pour Roi dans le but d' opérer une véritable restauration dans les âmes elles-mêmes.
Or il faut bien aller jusqu’au bout des conséquences de cette sainte doctrine : comment faire régner Jésus-Christ, aujourd’hui au Ciel et dans nos tabernacles sous l’espèce du Pain, si ce n’est par le règne politique et la nécessaire incarnation de son ministre élu, son lieutenant terrestre le Roi de France ?
Parler du Christ-Roi sans espérer la restauration politique serait comme parler du règne de la grâce dans nos cœurs sans faire usage des sacrements, pourtant donnés par Dieu via des signes matériels : Dieu nous a donné des chefs, une nature politique hiérarchique et, dans le cas français, une constitution politique incarnée dans le Roi. Il ne s’agirait pas de refuser ce moyen politique octroyé par Dieu ! il n'est pas facultatif mais nécessaire à la protection du bien commun et au fonctionnement du corps politique : comment voulez-vous obtenir la fin du bien commun sans user des moyens donnés par Dieu pour cela ? Si Dieu nous les a donnés, c'est qu'ils sont les meilleurs, et les seuls moyens dont nous devons user.
Alors que faire ? Il ne serait pas convenable que des prêtres se mêlent de politique politicienne... On pourrait donc imaginer certains prêtres enseigner plus souvent la réalité politique telle que voulue par Dieu, pas seulement dans les familles, mais aussi au niveau du corps politique, et l'existence toute particulière de l'élection divine dans l'histoire de France, cela afin de souligner comment le surnaturel se greffe efficacement sur un naturel sain, et le parfait encore, et combien au contraire un corps malade entrave l'œuvre de la grâce. Certes, il faut être prudent, et ce genre d'enseignement ne saurait être donné sans une solide formation.
Nous proposons ainsi aux prêtres une action politique simple, et excessivement puissante : le « una cum Rege nostro ». Il s’agit non pas de recommander un non una cum sédévacantiste, mais au contraire de rétablir le et Rege nostro Ludovico dans le canon, après le Pape et l’ordinaire du lieu, comme il est indiqué par exemple dans un missel quotidien belge de 1957 que nous avons sous la main — dire qu'il m'a fallu huit ans pour remarquer cette note de bas de page si importante ! Pour les canonistes puristes, pour ce faire, il faudrait en théorie obtenir un indult romain, mais cette formule a-t-elle jamais été abolie après la Révolution de façon officielle et claire ? Rien de moins sûr, et on peut supputer que le cas échéant l'intention des papes successifs eût toujours été de rétablir la mention — mais la politique internationale, celle de Napoléon en particulier, leur arrachait parfois quelques concessions...
Dans tous les cas, l'ajout du roi après le pape et l'évêque correspond tout à fait à l'esprit liturgique des sacres du roi de France, et au fonctionnement naturellement admis autrefois de la coopération entre le trône et l'autel, qui étaient certes distincts mais indéfectiblement unis. Cette mention exprime parfaitement dans la liturgie la doctrine et la pratique traditionnelles de l'Église quant à la politique.
Voici ainsi le canon de la messe complété de la mention royale :
« Te ígitur, clementíssime Pater, per Iesum Christum, Fílium tuum, Dóminum nostrum, súpplices rogámus, ac pétimus, uti accépta hábeas et benedícas, hæc ✠ dona, hæc ✠ múnera, hæc ✠ sancta sacrifícia illibáta, in primis, quæ tibi offérimus pro Ecclésia tua sancta cathólica: quam pacificáre, custodíre, adunáre et régere dignéris toto orbe terrárum: una cum fámulo tuo Papa nostro N. et Antístite nostro N. et Rege Nostro N. ómnibus orthodóxis, atque cathólicæ et apostólicæ fídei cultóribus. »
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