PREMIÈRE CONFÉRENCE
DE LA FIN DU MONDE.
DES SIGNES DONT ELLE SERA PRÉCÉDÉE ET DES CIRCONSTANCES QUI L’ACCOMPAGNERONT.
Veniet dies Domini sicut fur, in quo cœli magno impetu transient.
Il est manifeste que les deux derniers événements, indiqués par saint Paul comme devant signaler l’approche de la suprême désolation, ne sont pas accomplis. L’Antéchrist n’a pas encore paru, ainsi que nous l’établirons dans le prochain discours.
Les juifs, en tant que nation, n’ont pas encore rejeté l’épais bandeau qui les empêche de saluer comme Dieu celui qu’ils ont crucifié. Reste à étudier si, à l’heure présente, l’Évangile a été prêché sur toute la terre et offert en témoignage à l’universalité des nations.
Sur ce point les Pères et les Docteurs sont partagés. Les uns disent que les paroles de Jésus-Christ doivent être interprétées moralement, qu’il faut les entendre dans le sens d’une prédication partielle et sommaire, qu’il suffit, pour leur vérification, que des missionnaires aient éclairé un certain nombre d’intelligences isolées dans les diverses parties de la terre habitable, et que dans chaque désert, sur chaque côte lointaine, la croix ait été arborée au moins une fois.
D’autres, en plus grand nombre, tels que saint Jérôme, Bède, veulent que les paroles du Fils de Dieu soient entendues dans le sens le plus strict et le plus littéral.
Cornélius a Lapide, le plus savant des interprètes des Livres saints, émet le sentiment que la fin des temps n’arrivera pas avant que le christianisme ait été, non seulement divulgué, propagé. mais qu’il se soit établi, organisé, et qu’il ait subsisté à l’état d’institution publique chez les hommes de toute race et de toute nationalité : de telle sorte qu’avant que le cours des siècles soit achevé.
Il n’y aura pas une plage barbare, pas une île perdue dans l’Océan, pas un lieu actuellement inconnu dans les deux hémisphères, où l’Évangile n’ait brillé dans tout son éclat, où l’Église ne se soit manifestée avec sa législation, ses solennités, sa hiérarchie comprenant les évêques et les pasteurs de second ordre, où enfin ne se soit pleinement vérifiée la grande prophétie :
«Il n’y aura plus qu’un seul troupeau sous la houlette d’un seul pasteur» (Cornél. à Lapide, Comment. in Matth., vol. xv, p. 564.
Nous opinons pour ce dernier sentiment. Il est plus conforme au témoignage des saintes Écritures. Il est plus en accord avec la sagesse et la Miséricorde de Dieu, qui ne distingue pas entre civilisés et barbares, entre grecs et entre juifs, mais qui, voulant le salut de tous les hommes, n’exclut aucun d’eux de la lumière et du bienfait de la Rédemption.
Enfin, il se concilie mieux avec la conduite de la Providence, qui prend une égale sollicitude de tous les peuples et les appelle successivement à la connaissance de sa loi, au temps fixé par ses immuables décrets.
Or, il suffit de jeter les yeux sur une carte géographique pour reconnaître que la loi évangélique est loin d’avoir été promulguée à tous les peuples, et que d’innombrables multitudes, à l’heure présente, restent encore assises dans les ténèbres, et ne possèdent pas la moindre teinture des vérités révélées.
Source : livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde