PREMIÈRE CONFÉRENCE
DE LA FIN DU MONDE.
DES SIGNES DONT ELLE SERA PRÉCÉDÉE ET DES CIRCONSTANCES QUI L’ACCOMPAGNERONT.
Veniet dies Domini sicut fur, in quo cœli magno impetu transient.
A La nature, pleinement soumise par son génie, s’ouvrira alors comme une corne d’abondance, pour verser sur une humanité nouvelle la plénitude des biens désirables ; et si les générations actuelles ne parviennent pas à atteindre cet idéal de félicité, elles ont pour se consoler la perspective qu’il sera l’apanage d’une postérité reculée, apanage d’autant plus glorieux pour celle-ci qu’elle l’aura acquis indépendamment et sans le concours de Dieu, qu’il sera le fait exclusif et personnel de sa persévérance, de ses efforts et de son habileté.
Ai-je besoin de dire que ces rêves fantastiques, ces théories grossières et insensées, sont contredites par la raison et la conscience universelle des peuples ? Elles sont contredites par la raison chrétienne.
En effet, si, comme telle est notre foi et notre conviction à nous chrétiens, la vie du temps a eu son principe et son commencement en Dieu, il faut aussi qu’elle ait en Dieu sa consommation et sa destination.
L’homme a été créé pour connaître Dieu, L’aimer et Le servir, et s’il ne parvenait un jour à le posséder et à lui être irrévocablement uni, le plan du créateur, dénué de toute fin rationnelle, ne serait qu’une monstruosité et une aberration.
L’humanité, frustrée dans son amour, dans ses tendances, dans ses aspirations, deviendrait un nouveau Sisyphe, sorte de machine de hasard, s’agitant dans le vide, condamnée à circuler éternellement sur la roue d’une aveugle et fatale nécessité.
Où seraient alors la justice, la morale, la sécurité des familles et des pouvoirs publics, dans un système où tout serait inconséquence et contradiction, où l’idéal ne deviendrait jamais le réel, où le bien ne serait jamais séparé du mal, et qui n’offrirait aucune mesure pour déterminer l’importance de la vie morale et la vraie sanction des actes humains ?
«L’histoire, a dit un auteur sceptique de notre temps, est le juge des peuples, et son jugement, qui se poursuit à travers le temps, rend le jugement dernier inutile et superflu». Mais, répondrons-nous, le jugement de l’histoire n’est pas un jugement public, tandis que le mal est public, et qu’il
s’élève avec une arrogance qui est un scandale pour les hommes et un outrage incessant contre Dieu.
Le jugement de l’histoire est encore un jugement incomplet, parce que toute action bonne ou mauvaise est un principe de bien et de mal, une semence de vie ou de mort, dont son auteur n’a pu ni prévoir, ni pressentir tous les fruits et tous les résultats. C’est pourquoi, si le jugement universel ne nous avait été prédit, nous devrions le demander, l’affirmer, comme une conséquence nécessaire, comme la dernière démarche de cette providence de Dieu qui dirige le mouvement de l’histoire à travers les siècles, comme une dernière mesure pour compléter son œuvre et y mettre son sceau.
Ce jugement universel n’est que le dernier tableau du drame universel : il est l’exécution générale de tous les jugements partiels émanés de la justice de Dieu.C’est seulement à cette condition que l’histoire deviendra claire et compréhensible, que nous la verrons, non telle que se la figurent l’esprit et les regards troublés de l’homme, mais telle qu’elle est en vérité, et comme un livre ouvert à tous les yeux (Hettinger, Apologie du Christianisme, t. IV, ch. XVI).
Source : livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde