Chers Liseurs,

Déjà un sacré bout de temps que je ne vous ai donné des nouvelles de notre amie.

Mon épouse et moi avons eu le bonheur d’aller la voir en fin de la première semaine de Janvier.
J’ai volontairement tardé à vous écrire car il me fallait « digérer » et prendre du recul, en effet l’émotion provoquée par cette visite était intense et je ne voulais pas que mes propos fussent sous l’emprise de celle-ci.

Flo était gaie ce jour là et a pu converser ( et rire) longuement avec nous, nous avons eu de la chance car son époux nous avait prévenu que très souvent les effets de la morphine et autres tranquillisants et anti douleurs la font dormir presque toute la journée.
Les tumeurs ont grossi, Flo attend avec foi son passage, car comme vous le savez il n’y a plus de traitements curatifs possibles. Les infirmières sont gentilles et compétentes, et un prêtre la visite toutes les semaines accompagné du Bon Dieu.
Elle est alitée toute la sainte journée.

Depuis notre visite, sa fatigue a empiré, son état général également, nous savons, elle le sait, son mari aussi, que son temps sur cette terre est maintenant compté et court.

Flo a une crainte, comme souvent les belles âmes en ont, celle de rester trop longtemps au purgatoire. J’ai remarqué que cette appréhension habitait les âmes que nous pensons saintes ou proche de cet état, cela s’explique , je pense, par leur intense vie spirituelle qui leur fait comprendre à quel point nous sommes petits et pécheurs devant Notre Seigneur. Seule une âme aimante de son Créateur peut comprendre la faiblesse de son amour en comparaison de celui de la Trinité pour nous.

J’espère avoir les mêmes craintes qu’elle le jour de mon trépas et d’avoir, comme elle l’aura, la grâce d’une bonne mort.

Nous avons parlé de certains d’entre vous avec Flo (...) et de la messe qui fut célébrée (...) par l’abbé Laguerie , Flo en était très touchée et reconnaissante.

Je ne peux terminer ces nouvelles sans vous parler de la force et du courage de son mari qui nous a reçu souriant, comme toujours, et avec gentillesse , de plus il nous a régalé pour le déjeuner ce qui ne gâte rien. Je communiquais beaucoup avec ma « P’tite sœur en Jésus » avant que son cancer ne se déclare, mais aujourd’hui je pense autant à elle qu’à lui, ne l’oubliez pas dans vos prières LUI AUSSI.

Il est craindre que le prochain message que j’aurai à publier sur Florilège soit le dernier, mais qui sait ? A la grâce de Dieu.

Vénérable Professeur Lejeune, priez pour FLO.


SP

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