Dites-donc !
Quand on a fait prépa (pas moi), puis un concours hyper-sélectif pour devenir fonctionnaire élève payé par mes impôts pour une Ecole (que je vénère et que je connais bien comme vous savez, moi abonné à la BEC dès 1997 et contributeur pour les cr...), puis un concours moins sélectif que l'INP, mais tout de même !
Et on me donne des leçons de démocratie du savoir digne d'une socialiste ?!
J'ai suffisamment d'amis conservateurs du patrimoine, notamment en bibliothèque, pour savoir que c'est une planque redoutable, en dehors de la rue de Richelieu.
Mickael G. est un excellent ami (et ancien séminariste), pour vous prouver que je me démocratise en parlant avec des personnes qui ne sont pas passées par les grandes zécoles.
Je suis un produit démocratique de la vraie école communale classe unique du CP au CM2, du vrai collège d'une ville ouvrière de gauche, d'un vrai lycée Diderot public très exigeant et de la vraie université de masse.
Et j'ai enseigné dans des lieux où personne ne veut enseigner, sans quoi les vieux syndiqués hors classe y demanderaient leur mutation.
Le parrain de ma fille dirige dans une ville rose la BU de sciences. Quelle planque ennuyante !
Je ne confonds pas les odieuses médiathèques (sic) avec les ordinateurs et les journaux pour les vieux, des vraies bibliothèques ou des sections de livres anciens et imprimés de BU.
Etre conservateur à la Mazarine ou aux manuscrits est plus enviable que d'être ailleurs dans le cursus honorum me semble-t-il. Ou même au Saulchoir.
Diriger un service d'archives départementales n'a plus rien à voir avec la recherche depuis très longtemps. Je ne crois pas que cela se sait en dehors du sérail et des amis du sérail.
Le contribuable que je suis se demande pourquoi il y a trois conservateurs de bibliothèques dans une BU ou une BM. N'importe qui pourrait faire leur travail, avec un DESS. Ou un attaché de conservation.
Tant mieux s'il y a des postes ouverts.
Il est triste d'être chartiste, comme j'en connais, sans concours et donc sans métier.
La démocratie, vous en parlerez à mes amis haut-marnais qui n'ont pas d'internet, pas de livres et qui n'auraient jamais idée d'aller à la BM de Langres qui, sans les journaux locaux et les ordinateurs n'auraient aucun lecteur.
Un tradi ou philo-tradi s'estime aussi l'aristocrate par rapport à la plèbe du NOM.
A un colloque, en général, on fait intervenir ceux qui ont été demandés ou cooptés, pas le premier qui vient en passant par la rue. Et les revues à comité de lecture, c'est la même chose.
Les BU sont devenus des baisodromes (comme l'ancienne salle du fer à cheval vers la fin, vu de mes yeux) et des lieux où des paumés mettent leurs chaussettes sur des chaises longues, des endroits où sont rechargés des portables et des ordinateurs, des lieux où l'on parle fort, où l'on écoute de la musique, où les livres sont sortis et replacés dans le mauvais endroit, où les bouquins des années 70 ne sont toujours pas remplacés en Histoire...
Les conservateurs sont dans leur bureau ou président à l'occasion en BM... Mais ils font les affairés...
Je me souviens fort bien à Orléans avoir demandé (exigé) de parler au conservateur chargé des achats et des emprunts. J'ai eu toutes les peines du monde à lui expliquer que les Cahiers de Fanjeaux n'étaient pas une revue, et que je pouvais donc les emprunter ! Il fallut que le directeur du département d'histoire intervienne posément. Idem pour lui faire comprendre que la BEC, conservée en bibliothèque de droit, serait mieux en bibliothèque de Lettres ! Le droit ayant précédé les Lettres à Orléans pour les bâtiments en dur. Mais de cela, il s'en foutait, puisque je le dérangeais.
Les fonctionnaires sont au service des lecteurs (et enseignants), non l'inverse. Ils sont payés par mes impôts. Puisque vous parliez de contribuables...
Ce n'est parce que deux lecteurs liraient un volume chez Brepols qu'il faudrait ne plus l'acheter si cela concerne l'histoire d'un lieu près d'une BU ou d'une BM, au profit d'un bouquin affligeant d'un érudit local sur les crimes du département d'après la presse, que tous les vieux oisifs de la société feront semblant de lire le samedi matin.
Si les élus savaient qui lit vraiment des livres dans leurs BM dans les villes non-universitaires (et encore...), ils fusionneraient leurs différentes bibliothèques de quartiers pour transférer la moitié du budget dans les trottinettes et les ateliers de théâtre...
L'élitisme républicain n'est pas un gros mot, et les bons profs ne font pas des cours pour les nuls, mais pour élever le niveau qui n'est pas fameux.
Pourquoi tant de gens mettent leurs enfants dans le privé ? Pas seulement à cause des grèves (sur-représentées aux informations d'ailleurs).
En 1990, un seconde du lycée Diderot de Langres était capable d'apprendre quatre pages d'allemand chaque dimanche et travaillait le samedi au retour de l'internat. De nos jours, les germanistes n'apprennent pas plus de déclinaison que les latinistes, dans le public.
J'ai eu aussi de charmants conservateurs qui daignaient parler à des étudiants ou à des chercheurs, une fois dans leur journée, je précise. J'ai hérité de la BEC de Pierre Gasnault, mais il fallut la chercher en valise dans les rues de Paris. Persée ? M'en fiche, sauf pour faire des recherches rapides. On ne lit pas sur écran un article de trente pages avec des notes.
Quand plus personne ne s'abonnera aux revues, celles-ci auront l'air fine...