c'est la question que je me pose à la lecture de cet article honnête dont le terme "extrême-droite" est absent (merci à son auteur).
Voir photos sous le lien.
RIP !
Tours : le cœur de Maurras prélevé voilà soixante-dix ans
Publié le 15/11/2022
UN DOCUMENT UNE HISTOIRE TOURS
Juste après sa mort à Tours le 16 novembre 1952, le cœur du leader de l’Action française fut prélevé. Il repose depuis dans une boîte à couture dans la propriété familiale, à Martigues.
Poète marqué par sa Provence natale, intellectuel bicéphale avec une œuvre littéraire d’un côté et politique de l’autre, figure de la pensée monarchiste du début du 20e siècle à l’Action française (AF), antidreyfusard et antisémite, Charles Maurras est mort il y a soixante-dix ans, à Tours. Il a poussé son dernier soupir à 84 ans, le 16 novembre 1952, à la clinique Saint-Grégoire à Saint-Symphorien, emporté par une crise d’urémie.
L’auteur d’Enquête sur la monarchie était arrivé à Tours en mars 1952, assigné à résidence. Au cours de l’été, il se promenait avec sa nièce, allait chez des amis à Saint-Cyr-sur-Loire, à la Bellecherie, la belle demeure où a vécu un autre auteur, républicain celui-ci, Anatole France, aux initiales chères à Maurras.
Un photographe de la NR présent
La NR du 17 novembre lui consacre une photo à la une et donne quelques détails de ses derniers instants dans deux longs articles.
« À son chevet se trouvait son neveu et fils adoptif, Jacques Maurras, resté près de lui depuis trois jours. » Le Dr François Daudet (fils de Léon Daudet, petit-fils d’Alphonse) avait quitté la clinique quelques heures plus tôt pour regagner Paris. « La maladie n’avait pas altéré la puissance de travail de l’homme de lettres qui toutes les nuits écrivait. Il avait encore signé un article dans le dernier numéro d’Aspects de la France. La lumière de sa chambre ne s’éteignait guère avant sept heures. Et ces jours-ci, il corrigeait les épreuves de son dernier ouvrage Pie X, qui doit paraître prochainement. »
Un prêtre était venu donner les derniers sacrements.
Avant ses obsèques, une équipe médicale fut chargée de prélever son cœur pour le conserver dans un monument à ériger à sa mémoire. Un photographe de la NR, Robert Langereux, a assisté à cette opération et a pris des clichés.
Son cœur repose aujourd’hui dans la boîte à couture de sa mère, enterré dans le jardin familial de la propriété familiale à Martigues (Bouches-du-Rhône). Elle appartient désormais à la commune, plutôt encombrée par cet héritage.
« J’entends venir quelqu’un »
Dans Pages françaises, Michel Déon raconte : « Si l’on en croit ceux qui assistèrent à ses derniers instants, il eut ce mot admirable pour un sourd et un agnostique : “ J’entends quelqu’un venir ”. Avait-il trouvé Dieu dans l’échec et la prison ? […] Le cortège pataugea dans une boue épaisse. Maurras était mort dans la clinique Saint-Grégoire à Saint-Symphorien, ancien domaine de mon grand-père maternel, vendu après sa ruine par le phylloxéra. L’hommage me parut de pure forme. Nous savions tous qu’il n’était plus là et qu’à la seconde où la vie l’avait quitté, il était parti pour son cher Martigues. Des mains se pressaient, des signes de tête s’échangeaient, discrètement. »
La NR indique qu’après le Requiem, les obsèques ont été célébrées par le chanoine Méchine, le curé de la paroisse. Pierre Benoit, de l’Académie française, était présent, ainsi que Bernard Grasset, quelques figures de l’AF. Tours, terre de rois mais politiquement de tradition radicale-socialiste, a été la dernière adresse du violent polémiste.
https://www.lanouvellerepublique.fr/indre-et-loire/tours-le-coeur-de-maurras-preleve-voila-70-ans