Je ne connais pas beaucoup de prêtres célébrant régulièrement la liturgie traditionnelle et étant à la tête de plusieurs dizaines de paroisses.
En revanche voyant comment se comportent des curés lambda dans plusieurs diocèses, je confirme que tous ceux que je connais n'habitent qu'un seul presbytère et passent une bonne partie de leur journée en voiture à aller d'une paroisse à l'autre.
Les presbytères inoccupés ont en effet pour la plupart été vendus ou transformés en centres culturels, salle des fêtes ou autre.
Ces prêtres souffrent généralement d'isolement, on ne peut pas accepter toutes les invitations sans se laisser un peu acheter. Ils sont guettés par les dangers de la solitude, certains ont du mal à ne pas y succomber.
Les communautés de classiques à traditionnelles regroupent généralement les prêtres par deux ou par trois et c'est à mon avis prudent et sage.
Le système absurde de déplacer les prêtres tous les trois, six ou neuf ans a généré une situation où le prêtre n'a plus sa place enracinée dans les familles où il avait baptisé, marié et enterré à la fin trois voire quatre générations : tout le monde le connaissait, il avait sa place chez tout le monde. Il n'a plus le même contact avec le terrain, il est moins responsabilisé sur ce qu'il laissera derrière lui après sa mutation prévisible.
Aujourd'hui la société est sécularisée, il est devenu un inconnu parmi les autres. L'abandon de la soutane n'a pas aidé non plus, paradoxalement, à l'insertion.

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