par les abbés Godin et Daniel. C'était issu d'un mémoire universitaire présenté par l'abbé Godin en 1942.

Godin décéda en 1944 asphyxié au monoxyde de carbone dans sa petite chambre peu avant la lancée effective de la "Mission de Paris" que le cardinal Suhard, qui avait encouragé la publication, a créé dans la foulée du livre.

Beaucoup a été prêté au livre qui ne s'y trouve pas : ainsi, à aucun moment, les A. écartent les paroisses communautaires et l'A.C. spécialisée qu'ils ont tous les deux pratiquées.

La vision est en effet fondée sur l'expérience de ce qui était "la ceinture rouge de Paris". La déchristianisation, cher Roger, ne s'y limitait pas loin de là et tant rurale qu'urbaine, elle était fort présente ailleurs. Bien des clercs en avaient conscience dès la fin du XVIIIe et la Révolution française. Godin n'est pas novateur sur ce point.
Il innove en recherchant de nouvelles méthodes d'apostolat qui s'ajouteraient aux formules existantes. Il ne songeait pas à cette date aux prêtres-ouvriers qui démarrent après sa mort.

Godin et Daniel étaient très au fait de la culture communiste-socialiste des banlieues ouvrières et prétendaient la combattre, aucune sympathie là aussi à cette date. Cela vient plus tard.

L'ouvrage a été traduit dans plusieurs langues et a eu du succès y compris dans des communautés protestantes. Un pasteur néo-évangélique, il y a 12-15 ans, avait fait un travail sur cette réception en protestantisme en Faculté de Théologie protestante et sa directrice m'avait demandé de le conseiller et d'être au jury.
Dans Une Église ébranlée, notamment, Poulat évoque le rayonnement du livre qui décrit un monde ouvrier puissant bien loin de nous ; comme Les saints vont en enfer de Gilbert Cesbron.

nb. j'ai eu la chance d'interviewer Yvon Daniel, le co-auteur, pendant ma recherche de thèse.

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