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Chili : magnifique victoire pour la culture de vie !
par Cristo 2022-09-05 12:42:24
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le projet de constitution soumis hier à référendum comportait des avancées historiques en matière de politique mortifère (avortement avec aucun délai, euthanasie, éducation, famille naturelle, ...) : les électeurs ont rejeté sans appel ce texte.
Il semble même que ce soit cette question de l'IVG qui a fait capoter le référendum (cf dernier article) : le diable porte pierre !
Deo gratias !




Nouvelle Constitution, les évêques chiliens tentent de faire entendre leur voix

Les faits Réunis du 18 au 22 juillet, les évêques chiliens ont étudié le projet de nouvelle Constitution du pays qui doit être approuvée par référendum le 4 septembre. S’ils soutiennent certains points, ils concentrent leurs critiques sur l’inscription de l’avortement dans le texte.
Arnaud Bevilacqua, le 24/07/2022

Les évêques chiliens sont bien décidés à s’engager, avec une certaine gravité, dans le débat politique sur la nouvelle Constitution du pays. Le projet, rédigé par une Assemblée constituante afin de remplacer le texte actuellement en vigueur, hérité de la dictature, a été remis le 4 juillet au président Gabriel Boric. Il doit désormais être adopté par référendum le 4 septembre.

Un référendum incertain

Le Chili est donc entré en campagne, qui s’annonce mouvementée et dont l’issue demeure incertaine. D’autant que certains choix, comme la décision d’inscrire l’avortement dans la Constitution, ont donné lieu à de vives controverses.

Réunis du 18 au 22 juillet pour plancher sur le texte de la nouvelle Constitution, les évêques chiliens ont publié un document de cinq pages appelant à défendre le bien commun. Ce plaidoyer, sobrement intitulé « Les évêques du Chili face à la proposition constitutionnelle. Éléments de discernement », vise à expliquer le point de vue de l’épiscopat avant le vote du 4 septembre.

« Soucieux de la vie et du développement » du peuple chilien, ils appellent leurs concitoyens à se rendre aux urnes et livrent leurs « conseils pour éclairer la conscience de tous, en particulier ceux qui professent la foi chrétienne ».


Défense de la dignité humaine

Ils assurent avoir examiné le projet constitutionnel, un texte de rupture, à l’aune de la défense de la dignité de l’être humain. À ce titre, ils indiquent apprécier le texte « dans sa proposition sur les droits sociaux, l’environnement et la reconnaissance des peuples autochtones ». En effet, dans ce nouveau document, le Chili est notamment défini comme un État « plurinational, interculturel et écologique ».

En revanche, sans surprise, ils s’élèvent fermement contre le fait que le droit à l’avortement soit introduit dans la nouvelle Constitution, mais aussi contre des normes « qui laissent ouverte la possibilité de l’euthanasie, celles qui défigurent la compréhension de la famille, celles qui restreignent la liberté des parents sur l’éducation de leurs enfants, et celles qui posent certaines limites au droit à l’éducation et à la liberté religieuse ».

Une Église en crise de légitimité

Se projetant au-delà des débats et clivages politiques, l’épiscopat chilien lance un appel afin que « chaque citoyen s’engage personnellement pour le bien commun et la justice, et cherche à être un artisan de paix dans les différents milieux où il vit ». « Aucun texte constitutionnel ne peut remplacer la conversion du cœur humain et de nos relations, comme attitudes fondamentales pour construire un pays meilleur », insistent les évêques chiliens. Ils soulignent par ailleurs que le référendum quel que soit son résultat n’est pas une fin en soi dans la recherche d’une société plus juste.

Embourbée dans une crise de confiance et de légitimité, liée à une gestion calamiteuse des abus sexuels commis en son sein, l’Église chilienne tente de renouer le dialogue avec la société civile. Au Chili, l’affiliation à la religion catholique est en chute libre : 42 % de la population se déclarait catholique en 2021, contre 70 % il y a quinze ans.

https://www.la-croix.com/Religion/Nouvelle-Constitution-eveques-chiliens-tentent-faire-entendre-leur-voix-2022-07-24-1201226196



Or, l'actuelle constitution comportait une disposition pro-vie explicite (pas assez forte pour empêcher des avancées par la loi, hélas) :

- Interruption de la grossesse

La Constitution de 1980 protège "la vie des enfants à naître", bien qu'en 2017, le Chili ait dépénalisé l'avortement en cas de viol ou de danger pour la vie de la mère ou de l'enfant.

La nouvelle Constitution inscrit dans le marbre le droit à "l'avortement volontaire", plaçant sur cette question le Chili à l'avant-garde sur la scène mondiale. Le parlement devra définir le nombre de semaines de grossesse maximal pour pratiquer une IVG chirurgicale ou médicamenteuse.

https://www.la-croix.com/Chili-principaux-changements-projet-nouvelle-Constitution-2022-09-03-1301231487


Article plus complet sur les enjeux ici :
Référendum constitutionnel au Chili: l’appel au discernement des évêques
«Les évêques du Chili face à la proposition constitutionnelle. Éléments de discernement». C’est le titre du document des évêques chiliens rendu public le 22 juillet. Il contient quelques réflexions sur le projet de nouvelle Constitution, qui sera soumis à référendum le 4 septembre prochain.
Anna Poce - Cité du Vatican
Cette semaine, tous les évêques chiliens, y compris les administrateurs diocésains, se sont réunis pour étudier la nouvelle proposition constitutionnelle, que les Chiliens seront appelés à approuver ou à rejeter le 4 septembre. Vendredi 22 juillet, les évêques ont remis un document de cinq pages et demie, signé par tous les participants, qui propose un guide, fondé sur la Doctrine sociale de l'Église, «pour éclairer la conscience de tous à partir de la Parole de Dieu, en particulier de ceux qui professent la foi chrétienne».
Ombres et lumières de la proposition constitutionnelle
Le texte constitutionnel, qui n'a pas reçu une approbation large et transversale, «est une proposition», disent les évêques, «qui nous met face à notre avenir, au défi de discerner si le texte proposé nous offre ou non un cadre social et juridique adéquat pour construire la paix, la solidarité et la justice dans notre pays».

Cela nécessite un discernement éclairé et un vote de conscience, soulignent-ils, en mettant toujours en avant le bien commun du pays. En outre, chacun est appelé «à accomplir son devoir civique en allant voter». Un discernement éclairé est nécessaire, soulignent les évêques, qui permet une évaluation éthique adéquate, qui vérifie «si la dignité de l'être humain est respectée et promue, si elle contribue à la réalisation du bien commun, et si les autres valeurs de la doctrine sociale qui promeuvent un ordre juste sont appliquées».

Si, d'une part, les évêques ont dit apprécier le texte constitutionnel dans sa proposition sur les droits sociaux, l'environnement et la reconnaissance des peuples autochtones, d'autre part, ils ont évalué négativement les réglementations qui permettent l'interruption de grossesse, celles qui laissent la porte ouverte à l'euthanasie, celles qui élargissent le concept de famille en le défigurant, celles qui limitent la liberté des parents sur l'éducation de leurs enfants, et celles qui imposent certaines limites au droit à l'éducation et à la liberté religieuse.

Le document épiscopal aborde chacune de ces questions, offrant aux catholiques des critères éthiques et doctrinaux de discernement.

Prendre garde aux sujets de bioéthique

«Nous considérons comme particulièrement grave, écrivent les évêques, l'introduction de l'avortement, que le texte de la proposition constitutionnelle appelle le "droit à l'interruption volontaire de grossesse». «Tout en comprenant, disent-ils, qu'il existe parfois des situations complexes dans lesquelles une nouvelle vie est générée, nous ne devons pas oublier que l'embryon est un être humain auquel il faut reconnaître les droits inaliénables d'une personne». C'est pourquoi, ajoutent-ils, «il est surprenant que la proposition constitutionnelle reconnaisse les droits de la nature et exprime sa préoccupation pour les animaux en tant qu'êtres sensibles, mais ne reconnaisse aucune dignité ni aucun droit à l'être humain dans le ventre de sa mère».

Outre l'avortement, les évêques sont préoccupés par la disposition garantissant à chacun le droit à une mort digne. Si le texte garantit de manière louable l'accès aux soins palliatifs pour les malades graves et chroniques, la «mort dans la dignité» est un droit ambigu, affirment-ils, «car il cherche à résoudre un problème en mettant délibérément fin à une vie humaine».

La famille et l'éducation des enfants

L'article 10 du texte alarme également les évêques du Chili, qui stipule que «l'État reconnaît et protège la famille dans ses différentes formes, expressions et modes de vie, sans la limiter aux liens exclusivement filiaux ou consanguins, et lui garantit une vie digne». En ce qui concerne cette norme, ils expliquent que «nous nous trouvons face à un sens neutre et défiguré de la famille, qui la laisse comme un mode d'organisation au même titre qu'une association, perdant finalement de l'efficacité dans la protection que l'État devrait fournir, puisque n'importe quel groupe de personnes pourrait être considéré comme une famille».

Les évêques regrettent également «qu'à aucun moment la responsabilité des parents et l'importance d'intégrer leur participation à l'éducation de leurs enfants ne sont établies». Il y a également une «forte présence de l'idéologie du genre, qui donne l'impression de vouloir s'imposer comme une pensée unique dans la culture et dans le système éducatif, portant atteinte au principe de la liberté des parents d'éduquer leurs enfants».

Droits et peuples autochtones

Les évêques saluent toutefois le nombre de droits proposés dans le texte constitutionnel et l'inclusion des peuples autochtones. «Il est encourageant de constater l'engagement à garantir un large éventail de droits fondamentaux, humains et sociaux, tels que, entre autres, l'éducation, le travail, le logement décent, la propriété, la santé intégrale et le bien-être, l'égalité et la non-discrimination, et la sécurité», apprécient-ils dans leur document, rappelant «traîner encore aujourd’hui une injustice historique ayant miné les autochtones» par le passé. Dans ce contexte, ajoutent-ils, «le souci de la protection de l'environnement et de la nature est également précieux», un thème particulièrement présent dans le Magistère du Pape François.

https://www.vaticannews.va/fr/eglise/news/2022-07/chili-eveques-amerique-sud-politique-constitution-referendum.html


A rebours des Etats-Unis, le Chili veut inscrire l’avortement dans son projet de Constitution
Si le texte est approuvé, il placera le Chili aux antipodes des Etats-Unis qui viennent de révoquer le droit fédéral à l’avortement.

Par Le Parisien avec AFP
Le 27 juin 2022

L’avortement suscite toujours le débat au Chili, mais le temps où l’Église catholique pesait de tout son poids pour empêcher toute évolution est désormais loin. Considéré il y a encore quelques décennies comme un des pays latino-américains les plus conservateurs, il pourrait voir très prochainement le droit à l’avortement inscrit dans sa Constitution, le plaçant à l’avant-garde mondiale en la matière.

La nouvelle Loi fondamentale chilienne, rédigée pendant près d’un an par une Assemblée constituante composée de citoyens, sera soumise à référendum le 4 septembre. Si le texte est approuvé, il placera le Chili aux antipodes des États-Unis qui viennent de révoquer le droit fédéral à l’avortement : le droit à une « interruption volontaire de grossesse » (IVG) sera alors gravé dans la nouvelle Constitution.


15 000 signatures recueillies

Une majorité de Chiliens (73 %) sont désormais en faveur de l’IVG, sans conditions (41 %) ou sous conditions (32 %), selon un sondage Ipsos de septembre 2021. Actuellement, l’avortement est autorisé en cas de viol, de danger pour la vie de la mère ou de malformations fœtales.

Au sein de l’Assemblée constituante, totalement paritaire, certaines avaient d’abord douté de l’opportunité de mentionner explicitement l’IVG dans la Loi fondamentale craignant de braquer la droite sur l’ensemble du texte. Mais le mouvement féministe a donné l’élan décisif en recueillant les 15 000 signatures nécessaires pour inscrire la proposition à l’ordre du jour.

Cette dernière a été présentée « sans aucun euphémisme », raconte à l’AFP Alondra Carrillo, membre du mouvement féministe 8M et élue à la Constituante. « L’avancée historique du mouvement féministe nous a permis de dire qu’il était absolument nécessaire d’exprimer les choses (…) pour que cela change l’histoire des filles de notre pays », ajoute cette psychologue de 30 ans.

« C’est la loi qui doit préciser dans quels délais il est possible d’exercer ce droit »

Ainsi l’article 16 du projet de Constitution qui, si elle est votée en septembre, remplacerait l’actuelle héritée de la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990) établit que l’État garantit les droits sexuels et reproductifs sans discrimination.

En la matière, il assure « l’accès à l’information, à l’éducation, à la santé et aux services et prestations nécessaires à cet effet, en assurant à toutes les femmes et aux personnes capables de porter des enfants, les conditions pour une grossesse, une interruption volontaire de grossesse, un accouchement et une maternité libres et protégés ».

Le texte n’évoque pas de délai, ce qui a immédiatement poussé les mouvements anti-IVG à affirmer que la Constitution permettrait l’avortement « jusqu’à neuf mois ». Janise Meneses, à la tête de la Commission des droits fondamentaux au sein de la Constituante, dément : il est « complètement faux de dire que nous avons approuvé » dans le projet un avortement « sans limite de temps » ou « jusqu’au jour avant la naissance ».

« Le délai n’est pas mentionné car ce n’est pas une donnée constitutionnelle. C’est la loi qui doit préciser dans quels délais il est possible d’exercer ce droit », insiste-t-elle.

En 1990, à la fin de la dictature, le Chili était particulièrement à la traîne en matière de droits civils : les relations homosexuelles n’ont été dépénalisées qu’en 1999, le divorce n’a été autorisé qu’en 2004, et des groupes ultraconservateurs comme l’Opus dei étaient influents dans la population majoritairement catholique.


Un des premiers pays au monde à inscrire l’IVG dans la Constitution

En 2017, sous pression du mouvement féministe et alors que l’Église était empêtrée dans de nombreux scandales de pédophilie, le pays de 18 millions d’habitants a finalement mis fin à l’interdiction totale de l’IVG. Moins de deux ans après, le soulèvement social de 2019 contre les inégalités a remis la question des droits sexuels et reproductifs à l’agenda.

Le mariage homosexuel a ainsi été voté en 2021 et les Chiliens ont donné une large majorité au jeune président de gauche, Gabriel Boric, qui pendant sa campagne s’est clairement dit favorable à l’IVG, contre son rival d’extrême droite.

Si la Constitution est votée en septembre, le Chili pourrait être un des tout premiers pays au monde à inscrire l’IVG dans la Constitution, avec la France où le parti au pouvoir, soutenu par le gouvernement, veut rapidement déposer une proposition de loi en ce sens.

Mais la décision de la Cour suprême des États-Unis ravive l’espoir des mouvements anti-IVG chiliens. « Il ne faut pas que nous ayons une Constitution qui établisse le droit à l’avortement », réclame Bernardita Silva, président de la Fondation « Chile Siempre ».

https://www.leparisien.fr/societe/a-rebours-des-etats-unis-le-chili-veut-inscrire-lavortement-inscrit-dans-son-projet-de-constitution-27-06-2022-XTECVBF2X5DIRFEJ6TBAEXTNGI.php

     

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 Chili : magnifique victoire pour la culture de vie ! par Cristo  (2022-09-05 12:42:24)


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