Bonjour Cristo,

Ce qui se passe depuis 2007 (SP) a souvent pour effet de faire oublier que la crise de l'Eglise ne sévit pas avant tout ad intra, dans le domaine de la liturgie, mais sévit avant tout ad extra, en raison de la conception et du déploiement conciliaires, ou consensualistes fraternitaires, du Magistère et de la pastorale.

C'est d'ailleurs pour cette raison doctrinalo-pastorale, ou sur ce terrain, magistériel et relationnel ad extra, que les symboles et les symptômes de cette crise (DH, GS, NA, UR), sont apparus, certes, en aval de SC, mais aussi, et surtout, en amont de la publication puis de l'application du NOM.

Or, il ne faudrait pas que les uns et les autres se mobilisent ou se positionnent au point de continuer à résister dans le domaine de la liturgie... et d'arrêter de résister, alors qu'il convient, au contraire, de continuer à le faire, dans le domaine des relations entre la conception du Magistère et celle de la pastorale qui sont issues du Concile Vatican II.

Formulé autrement, ce qui précède revient à dire ce qui suit : il ne faudrait pas que la composante liturgico-spirituelle de la crise de l'Eglise fasse diversion, et permette d'éluder, d'éviter, d'occulter ou d'oublier la composante doctrinalo-pastorale de cette crise.

Dans cet ordre d'idées, le déficit de critique philosophique et théologique de l'esprit du Concile, de l'esprit d'Assise, de l'esprit d'Abou Dhabi et de l'esprit d'Amazonie, de la part du catholicisme traditionnel, est peut-être aussi préoccupant que le déficit de prise en compte du fait que la liturgie montinienne est durablement et profondément, voire structurellement et substantiellement dysfonctionnelle, de la part du néo-catholicisme post-conciliaire.

Il est question ici d'un déficit de critique philosophique et théologique, car la critique "cathosphérique", notamment de l'idéologie du "dialogue", interconfessionnellement, interreligieusement et/ou interconvictionnellement correcte, aussi nécessaire et légitime soit-elle, n'est pas suffisante, face à des extravagances et face à des oblitérations qui vont de plus en plus loin, en raison de la dynamique qui, depuis 1962, leur est propre.

Disons-le autrement : certes, l'Eglise catholique ne peut pas se payer le luxe d'un amalgame liturgique équivoque, dans le but de remédier à une guerre civile liturgique, alors que c'est à peu près ce qui est préconisé dans le texte de la Nef publié par la Croix, mais il n'est pas sûr du tout qu'elle puisse continuer à se payer le luxe de l'inscription dans la longue durée d'une attitude doctrinalo-pastorale consensualiste fraternitaire qui ne peut que continuer à conduire à un amolissement, à une amputation, à un attiedissement et à une déformation de son enseignement, en direction des chrétiens non catholiques, des croyants non chrétiens, des non croyants, et, d'une manière générale, des hommes et des femmes du monde de ce temps.

D'autant plus que ce consensualisme fraternitaire ad absurdum conduit,

- d'une part, à donner à croire que presque toutes les sensibilités religieuses imaginables, catholiques ou non, chrétiennes ou non, sont respectables, sauf la sensibilité catholique traditionnelle, qui semble parfois être considérée comme intrinsèquement rigide et sectaire, alors que l'inclusivisme traditiophobe bénéficie apparemment du monopole de la rigidité et du sectarisme légitimes,

et

- d'autre part, à laisser entendre que le probable prochain "dépassement" du consensualisme fraternitaire par le confusionnisme diversitaire est, lui aussi, légitime, au point de déboucher sur la possible soumission, prétendue évangélique, de l'Eglise catholique, à l'écolo-gauchisme, à l'homosexualisme et/ou à l'immigrationnisme.

Bon dimanche.

Scrutator.

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