Il y a aussi autre chose.
Je viens d'une région où la plupart des calvaires (mon ancienne commune rurale en compte plus de 60, les communes voisines entre 30 et 50 en moyenne, sur un carré de dix par dix km on compte trois à quatre communes) ont été rénovés dans les années 1990 et 2000 par des retraités qui étaient plutôt de gauche, ouvriers et agents de maîtrise, avec quelques ingénieurs au milieu qui sont allés prendre leur retraite à la campagne.
Ils faisaient même des travaux lourds - coulage de chapes, rénovation complète à partir de ruines, déplacement et pose lors de travaux routiers ou remembrement agricole - et leur rayon d'action s'étendait aussi aux puits, fours, et même parfois aux lavoirs et aux moulins.
Ces bénévoles ont aujourd'hui 75 voire 80 ans et n'ont pas transmis. On connaît le même problème dans tout un tas d'autres associations qui font vivre les communes rurales, comme les associations de chasse, les syndicats d'initiative, etc etc
Par ailleurs un calvaire rénové en 1990 et pas entretenu après, c'est un calvaire à rénover de nouveau. Et même s'il est entretenu, il a besoin d'un coup de taille haie ou de cisaille une à deux fois par an, d'un peu de peinture tous les 3 à 5 ans, d'une réfection des soudures s'il y a un portail et une grille devant etc - bref de travaux ponctuels qu'un homme seul doté d'un générateur et d'outillage peut faire, mais qui vont quand même plus vite dès qu'il y a 3 ou 4 personnes sur le sujet.
SOS Calvaires ce sont principalement des jeunes, entre 20 et 40 ans donc, si on leur met le pied à l'étrier, on peut espérer, d'une, que les calvaires seront rénovés et entretenus sur plusieurs décennies, de deux, ils susciteront des suiveurs et des bénévoles locaux, aiguillonneront les communes et associations de quartier pour entretenir le petit patrimoine local.
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