Parce que vous croyez que depuis 1905, depuis même 1802, que l'Eglise de France n'est pas asservie au pouvoir politique? Une blague... Avant d'aller donner des leçons aux églises orthodoxes, commencez par balayer devant votre porte.
Je ne me prononcerai pas sur les Églises orthodoxes, qui se trouvent largement hors de mon champ de compétence. Mais, pour parler de ce que connais un peu, j'apporterais de sérieuses nuances à l'idée d'une Église de France complètement asservie à la puissance temporelle après la reconstruction concordataire.
D'une part, l'Église a préservé l'intégrité de son système juridictionnel, ce qui n'a d'ailleurs pas échappé aux nostalgiques de la Révolution. Certes, les articles organiques y attentaient en continuant pendant la vacance du siège épiscopal leurs pouvoirs aux vicaires généraux de l'évêque défunt. Mais ce point a été résolu dès le décret du 28 février 1810 permettant aux chapitres cathédraux de pourvoir au gouvernement des Églises vacantes.
D'autre part, s'il y a bien à l'époque concordataire une régulation de la vie de l'Église de France par la puissance temporelle, parler d'asservissement paraît très excessif. Les nominations aux places inamovibles - cures de plein titre et canonicats - en sont un bon exemple : dans les faits, l'administration qui s'oppose à la nomination d'un prêtre pour des motifs purement politiques finit presque toujours par s'incliner face à un évêque persévérant. La régulation concordataire des nominations a ainsi abouti bien plus à l'intégration de critères méritocratiques et notabiliaires aux politiques épiscopales de nomination qu'à un contrôle politique étroit de la part de l'État.
Peregrinus
Soutenir le Forum Catholique dans son entretien, c'est possible. Soit à l'aide d'un virement mensuel soit par le biais d'un soutien ponctuel.
Rendez-vous sur la page dédiée en cliquant ici.
D'avance, merci !