Le virus Covid-19, la guerre en Ukraine et les crises successives ont giflé les idoles fabriquées de main d'homme. Tout s'est avéré être "vanité et vexation d'esprit" (Ecl 1,14)



Tout le monde le dit, on assiste à un changement d'ère. Le côté tragique de l'histoire est revenu. Il semblait avoir définitivement disparu de la vie humaine. Mais cette pax moderne n'était qu'une illusion basée sur des chimères. Ce qui se déroule sous nos yeux n'est pas la fin de la paix ou le retour de la tragédie, mais la dissipation de l'écran de fumée construit par l'idéologie impérialiste occidentale qui a gouverné le monde après la Seconde Guerre mondiale. Un monde dans lequel les progrès de la technique, du commerce et de la démocratie libérale devraient garantir douceur, calme et volupté...

Le non-sens de tout va

Les enfants gâtés qui ont fait Mai 68 ont régné sur le monde pendant 50 ans (y compris le clergé et l'Église). Sous prétexte que les anciens avaient engendré deux guerres mondiales et toutes sortes d'abominations, ils se sont donné le droit de juger et de condamner leur héritage. Mais ont-ils fait mieux ? Détenteurs d'un pouvoir démesuré sur la société, sur les esprits et sur l'environnement, ils ont poussé à l'extrême leur conception de la liberté : libertinage politique, libertinage moral, libéralisme économique... Ils ont promis un monde réalisé grâce au « tout est permis ». le bal masqué de la Compagnie Créole ! Ils ont réussi à transformer la société en un vide immense et permanent : tant dans le Carnaval que dans le chant de Nwel ; à la fois au milieu du Carême et à Pâques; tant à la course de yawl qu'à la rentrée scolaire; tant dans les médias que lors des funérailles, et même à la messe, c'est un « soukwé sa » sans fin.

Il est temps de faire le point...

Le monde (en fait, "l'Occident") se croit plus riche, plus libre et plus savant que jamais. Ce n'est pas tout à fait faux, mais malgré ses regrets déclarés, il est plus impérialiste que jamais. Pourtant, loin d'engendrer les temps heureux, paisibles et prospères promis, l'idéologie dominante a produit le désespoir, la désillusion, le gaspillage, les divisions, la drogue, la violence, la débauche, les suicides, l'angoisse, le sentiment d'être maudit... bref, un grand canular! Le bonheur et la joie de vivre ne sont pas à l'ordre du jour des petits-enfants de la génération qui avait 20 ans en 1968. C'est particulièrement vrai ici aux Antilles : depuis 50 ans, des villas, des voiries, des équipements, des espaces de loisirs et de consommation pour tous. Malgré cela, le pays se vide.

défier les idoles

Alors, depuis quelques mois, la fumée se dissipe. Le virus Covid-19, la guerre en Ukraine et les crises successives ont giflé les idoles fabriquées de main d'homme. Tout s'est avéré être "vanité et vexation de l'esprit" (Eccl 1,14). Les œuvres de l'esprit humain, lorsqu'elles ne craignent pas Dieu, se révèlent être de terribles enseignants. En se passant du Bon Dieu, de ses serviteurs, de sa liturgie et même de son Nom, notre société fondée sur l'humanisme, la science, la politique et l'économie s'est égarée. Loin de libérer l'homme, elle l'a aveuglé, asservi et ensorcelé.

J'ai trouvé une vidéo sur YouTube d'un homme disant : "Mon grand-père a marché 10 miles, mon père 5 miles, je conduis une Cadillac, mon fils une Mercedes et mon petit-fils conduira une Ferrari... mais mon arrière-petit-fils marchera de nouveau." Mais mon arrière-petit-fils remarchera. Parce que? Parce que les moments difficiles font les hommes forts, les hommes forts font les moments faciles, les moments faciles font les hommes faibles et les hommes faibles font les moments difficiles.

Je pense que les temps difficiles sont de retour... D'une certaine manière, c'est une bonne nouvelle : nos petits-enfants marcheront à nouveau, ils seront plus pauvres, mais ils seront plus dignes que leurs parents !

+ David Thomas Daniel Macaire , OP
Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France

Qu'en pensez-vous, amis du FC ? L'évêque a-t-il raison ?

https://www.infocatolica.com/?t=opinion&cod=43453

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