Lu dans Ouest France :
Ces niches votives qui font de Rennes une cité mariale
Il y a plus de 220 « niches à Vierge » dans les rues de Rennes, essentiellement dans le centre-ville ancien. Les éditions Ouest-France publient un guide de six itinéraires pour marcher à leur découverte. À l’origine de cet ouvrage, le recensement fouillé, mené depuis des années par Jacques Alexandre, un Rennais passionné par ce petit patrimoine architectural.
Pascal SIMON.
Niche à Vierge, au 17-19, place du Champ-Jacquet, sur l’une des frontières du grand incendie de 1720. | © Photo : MARC OLLIVIER/OUEST-FRANCE
Les promeneurs, dans les rues piétonnes de Rennes, passent souvent à proximité sans faire attention. Il faut lever le nez, c’est vrai, pour les apercevoir : les niches votives, plus communément appelées « niches à Vierge ».
Ces éléments architecturaux abritant une statue plus ou moins grande, ornent de nombreuses maisons et hôtels particuliers de Rennes. Il y en aurait plus de 220. S’il n’existe pas encore de recensement exhaustif de ce précieux petit patrimoine, des recherches ont déjà été entamées. Un travail universitaire a notamment été mené pour le tricentenaire du grand incendie de Rennes de 1720 (1).
Au 5, rue La-Fayette, une niche néogothique en bois sculpté avec une vierge aux bras ouverts. | © Photo : HERVÉ RONNÉ
Mais c’est un Rennais passionné, Jacques Alexandre, qui depuis des années, et au gré de ses longues promenades et d’heures passées dans les archives, a collecté une masse impressionnante de documents et pris des centaines de photographies.
Six itinéraires balisés
Ce travail, les Éditions Ouest-France en publie un « condensé » à travers les pages de Madones de Rennes, un ouvrage sous la forme d’un guide, illustré de cartes et de photographies d’Hervé Ronné et des éclairages historiques de Capucine Lemaître, docteure en histoire de l’art, chargée d’enseignement à l’université Rennes 2, spécialiste de l’histoire patrimoniale.
Au 22, rue Saint-Louis, une vierge accueillante dans une niche néogothique. | © Photo : HERVÉ RONNÉ
Au 50, rue d’Antrain, Vierge à l’enfant dans une niche entourée de claveaux en pierre calcaire. | © HERVÉ RONNÉ
Six itinéraires à la découverte des niches votives sont ainsi balisés de la porte mordelaise à la place des Lices, de la place de la Mairie à la place de Coëtquen, autour de la place Sainte-Anne et de la place Hoche, à l’est des jardins du Thabor, au sud de la Vilaine et dans le quartier Sacré-Cœur.
Au 11, place Émile-Souvestre, cette vierge à l’enfant à l’allure cubiste orne la façade de l’établissement scolaire Notre-Dame-du-Vieux-Cours. | © HERVÉ RONNÉ
Des promenades accessibles à tous
Comme toujours, il a fallu faire des choix. « Jacques Alexandre a effectué ses recensements au fil de balades parfois très longues. Le choix a été de proposer des balades d’une heure et demie, en moyenne, accessibles à tous, explique Patrick Grimault, vice-président de l’association des Amis du patrimoine rennais. Le premier itinéraire, par exemple, permet de découvrir une quarantaine de niches votives sur un parcours de 3,5 kilomètres ».
Les Amis du patrimoine ont d’ailleurs soutenu la démarche de Jacques Alexandre, à qui ils avaient d’ailleurs attribué en 2005 son prix Galette, qui honore une personne ou à un groupe ayant pris une initiative très importante de « conservation, restauration, valorisation d’un élément patrimonial ».
Madones de Rennes, par Capucine Lemaître, Jacques Alexandre et Hervé Ronné, aux Editions Ouest-France, 144 pages ; 17 €.
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(1)
Rennes 1720, l’incendie, co-dirigé par Gauthier Aubert et Georges Provost, enseignants en histoire à l’université Rennes 2 (et co-écrit avec d’autres professeurs, conservateurs etc.) est paru aux éditions PUR, le 19 novembre 2020 (327 pages, 45 €).
Contacts et renseignements : Les Amis du patrimoine, tél. 02 99 53 35 53. Site internet : www.amispatrimoinerennais.org
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