Avant 1956, en Carême notamment, lorsque une fête avait la préséance sur la férie, il était prescrit de lire comme dernier évangile de la messe, à la place du prologue de saint Jean, celui de la férie commémorée. Samedi 19, pour la fête de saint Joseph, on aurait ainsi lu comme dernier évangile celui de la parabole du fils prodigue (Luc 15, 11-32) et hier, en la fête de l'Annonciation, celui de la Samaritaine (Jean 4, 5-42).

Or, le décret de simplification des rubriques daté du 23 mars 1955 et entré en vigueur le 1er janvier 1956 a supprimé cette substitution, et le prologue de saint Jean doit désormais être lu à chaque messe, sauf, bien entendu, à celle du jour de Noël, où il l'a déjà été au cours de la messe, et le jour des Rameaux où le récit de l'entrée de Jésus à Jérusalem (Matth. 21, 1-9) remplace le Prologue. Ce changement a été entériné par la refonte générale des rubriques par Jean XXIII (1960, entrée en vigueur en 1961).

Rubrique tout à fait dommageable, me semble-t-il, car de ce fait, cette année, la parabole du fils prodigue et la rencontre de Jésus avec la Samaritaine sont passées quasiment sous silence. Certes, ces évangiles sont beaucoup plus longs que le prologue de saint Jean (environ 2 fois plus pour le fils prodigue et presque 4 pour la Samaritaine), mais quels magnifiques enseignements du Sauveur sur le pardon et l'eau vive !

Enfin, cette morne uniformisation n'a-t-elle pas précipité la suppression du dernier évangile intervenue en 1964-65 ?

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