Pas vous, Nemo !

Ce que nous appelons le chant grégorien, vous le savez aussi bien que moi, est postérieur d'un siècle et demi ou deux à saint Grégoire, puisque ce que nous appelons grégorien est le fruit du métissage entre le chant vieux romain ("grégorien" à proprement parler) et le chant gallican, métissage conséquence du grand projet de restauration carolingienne.

Quant à la "messe grégorienne" qui serait celle de saint Grégoire... J'imagine que dans ce cas on peut sauter le dernier évangile ? Après tout il n'a rien de "grégorien"...

(Et par pitié, quand on parle de saint Grégoire, on ne lui met pas de trait d'union ni de majuscule à saint : sinon c'est qu'on parle de la localité ou de la fête).

Cela dit : une messe chantée en grégorien qui n'a d'autre objectif que de détourner les tradis de la messe dans l'usus antiquior est vouée à l'échec, tout simplement parce que s'il y a bien quelque chose que je sais des trafics c'est qu'ils n'aiment pas qu'on essaie de leur faire prendre des vessies pour des lanternes.

Cela dit sans préjuger de la faisabilité d'une messe NOM chantée en grégorien dans les diocèses suffisamment importants : il y a des gens qui aiment le grégorien et le NOM, ce qu'il faut c'est simplement qu'il y en ait assez, et un chef de choeur suffisamment compétent, pour monter une schola. Peu probable dans le diocèse de Tulle évidemment, mais à Paris il y en a plusieurs (Saint-Pierre-du-Gros-Caillou, Saint-Louis d'Antin...).

En revanche le regard du clergé est souvent problématique : ces messes sont reléguées à des horaires pas possibles car considérées comme sans intérêt pastoral. De ce fait il est difficile de savoir l'intérêt réel des fidèles d'après l'affluence.

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