Le Parisien publie ce jour un article sur la Commission reconnaissance et réparation mise en place suite au rapport Ciase et qui s’apprête à dépouiller un… cadavre. Réparation : cette notion a été remise à l’honneur dans l’Eglise, dans son acception profane bien sûr. Dans son acception religieuse, c’est une autre histoire. Elle reste inadmissible pour la plupart des fidèles et des clercs, comme je l’expliquais dans ma thèse :

La Justice divine, voilà une expression qui de nos jours offense les oreilles de beaucoup de chrétiens. Les commentateurs modernes n’ont aucune difficulté à apporter une définition exacte de la justice, terme récurrent dans la Bible. Ils se font un devoir d’apprendre aux néophytes ce que signifie « être juste ». L’idée de justice référée à l’homme les inspire au plus haut point. Mais ils restent étonnamment silencieux dès qu’ils se trouvent confrontés à la notion de justice divine, la justice en tant qu’attribut divin. L’idée de colère divine, la notion de réparation, de satisfaction n’ont pour eux aucun sens, sauf à les replacer dans le contexte du Moyen Âge auquel on a l’habitude d’associer la théologie classique de la rédemption. Ce déni de la justice divine et les manœuvres des novateurs pour en affaiblir la portée au profit de la Miséricorde, qui devient le seul attribut reconnu de Dieu, expliquent que l’amour soit devenu l’horizon indépassable de la nouvelle pensée théologique

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Je me demande en outre si, à travers cette commission, ce n’est pas l’idée de justice réparatrice que l’on cherche à mettre en œuvre, dans son sens le plus laïque justement. En 1880, le philosophe Alfred Fouillée lui avait consacré une longue étude publiée dans La Revue Des Deux Mondes.
Idée intéressante mais qui pose un certain nombre de questions. Son champ d’application est tellement étendu qu’on ne voit pas quelles limites on pourrait lui assigner. Un exemple : on a appris que l’organisation Black Lives Matter a transféré des millions à une autre organisation caritative canadienne dirigée par la femme de son cofondateur pour acheter un manoir. Scandale et démissions en série au sein de BLM. La « réparation » appelle la « réparation ». C’est le diable qui se mord la queue. De plus il restera toujours une part d’ombre dans les mobiles qui conduisent à vouloir obtenir cette réparation.

     

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