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Haro sur Lagrasse: le venin du Monde
par baudelairec2000 2021-12-23 23:11:11
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Camille pascal était l'invité ce soir de L'heure des livres sur Cnews pour "Trois jours et trois nuits", un ouvrage qui permet au Monde et aux cultureux de tous bords de relancer une polémique sur l'abbaye de Lagrasse.

L'occasion pour des pseudo-historiens de revisiter les lieux de leur défaite. L'article est signé François Krug et Philippe Gagnebet - « Lagrasse, envoyé spécial » est-il précisé – lequel de deux a été sur place, on ne nous le dit pas. Maus une simple recherche sur Google nous indique que Gagnebet est le correspondant du Monde à Toulouse et collaborateur à France-Culture, laquelle radio, faut-il le préciser, a sponsorisé le Banquet du Livre de Lagrasse. Il n'en reste pas moins qu'il a fallu deux journalistes pour accoucher d'un article de merde ... Je dis bien un article de merde parce que la plupart des infos contenues dans l'article, ce n'est ni plus ni moins que du réchauffé. Ce que je sais en revanche, pour bien connaître d'une part Lagrasse et ses alentours, et d'autre part les Chanoines, c'est que l'auteur de l'article s'est contenté de compiler les articles de la presse locale sur les Chanoines depuis leur installation dans ce village des Corbières. Les journaux du secteur sont : La Détresse du Midi, L'Indépendant et le Midi Libre. Alors, Eudoxie, pour la neutralité, il faudra repasser.

On appréciera d'abord l'entrée en matière, celle d'un homme d'une cinquantaine « qui erre » ; il entre dans le Café de la Promenade où des pochtrons l'attendent dont un certain Renaud Oulès qui travaille pour Le Marque-Page, à l'origine de cet événement culturel incontournable qu'est le Banquet du Livre : « Dis-moi qui tu fréquentes, je te dirais qui tu-es ». On en connaît d'autre qui errent et déambulent en sortant du Café de la Promenade. Le récit est palpitant : on attend la suite...

Si j'en crois le post de Ptitlu, c'est reparti pour la guerre des abbayes : la républicaine, celle qui a toujours été là, et celle des religieux, ces envahisseurs qui ont rachété la partie privée. Une erreur à relever dès le départ : il n'y a pas de cloître dans la partie publique ou républicaine. Le cloître mauriste est du côté des chanoines. Oui, les responsables de la partie républicaine n'ont pas vu d'un bon œil l'arrivée des Chanoines au printemps 2004 dans la partie privée de l'abbaye. Car ceux-ci se sont lancés dans un programme de rénovation sans précédent dont le cloître ; ils ont dû pour héberger les membres de la communauté rénover les cellules du premier et en créer de nouvelles au second étage, aménager des locaux en dehors de la clôture pour créer une hôtellerie et un magasin. Ils ont eu l'outrecuidance d'accueillir du public et de faire sortir du sol un jardin monastique ; sans compter la rénovation de la Tour. Evidemment, ces travaux de rénovation ont nécessité la recherche de dons et une course aux mécènes dont les voisins ont pris ombrage.

Les responsables ont bien essayé de faire annuler l'acte de vente en faveur des Chanoines, Georges Frêche, le très cultivé président du Conseil régional, a fait comprendre à ses collègues des Corbières que c'était peine perdue. Il leur fallait inventer une histoire, celle des livres mazoutés de l'été 2007 : les Chanoines auraient téléguidé depuis l'abbaye l'ignoble attentat au mazout et au gasoil contre le Banquet du Livre. On comprendra que Jean-Michel Mariou, cofondateur du Baquet du Livre, ancien de la Gauche Prolétarienne et habitant du village ait sa petite idée sur les responsables de l'attentat.

Le décor est posé : d'un côté, les Chanoines qui attirent du monde, toute l'année et pas seulement l'été, qui investissent, rénovent ; de l'autre, une bande de cultureux, tenus à bout de bras par le Conseil Général de l'Aude et soutenus par France Culture le temps d'une manifestation au cœur de l'été, un festival dont l'égérie est Patrick Boucheron, le supposé médiéviste – votre serviteur a essayé de suivre une de ses conférences mais a dû renoncer devant tant de lieux communs. Qui vient assister à ces rencontres ? Des personnes dont l'âge révèle qu'ils ont pu participer aux événements de mai 1968. Public limité mais dont se contentent les organisateurs et la mairie de Lagrasse.


La mairie de Lagrasse, justement, parlons-en. Passons de la Rive Gauche à la Rive Droite : une population âgée, la plupart des maisons sont fermées même en plein cœur de l'été. Seuls fonctionnent les gîtes et quelques restaurants, des lieux où on a l'impression d'être accueilli. Car du côté de la Mairie, l'essentiel c'est de contrôler le stationnement . Un important détachement d'agents verbalisateurs, appuyés par les forces de gendarmerie, contrôle les véhicules pour voir s'ils stationnent au bon endroit. La menace pour les Lagrassiens et pour leur maire, c'est l'invasion des étrangers et des catholiques, habitués de l'Abbaye. Votre serviteur, toujours lui, était allé, juste après la mise en place du nouveau système de stationnement, râlé contre le zèle d'un agent verbalisateur . Réponse mesurée du maire : « Vous n'êtes qu'un étranger. Si vous n'êtes pas content, allez-voir ailleurs ». Impossible pour les amis de l'Abbaye - je parle de celle appartenant aux Chanoines - de se rendre à l'Abbaye en voiture : ils doivent laisser leur véhicule sur les parkings prévus à cet effet et passer par la case horodateur. Gare à celui qui oserait s'aventurer un dimanche matin ou en semaine Rive Gauche avec son véhicule, la brigade de Gendarmerie verbalise.

On comprend que le maire, viticulteur, socialiste, laïcard convaincu, élu par une population arriérée, s'alarme de l'arrivée d'une nouvelle population, des catholiques qui portent des noms à particules. Cela ressemble pour un lagrassien de souche à un grand remplacement. D'autant plus que les Chanoine ont mis le paquet : ils ont investi Rive Droite, dans le village : l'accueil Saint-Joseph pour les femmes et jeunes filles et cette maison à la sortie du village, route de Saint-Pierre pour accueillir des familles de passage. La provocation ne s'arrêtera donc jamais. Les vieux lagrassiens mis en minorité chez eux ... Qu'on se rassure du côté de la Mairie, elle reste le premier employeur de la commune avec les services de l'ex-DDE: tous les jeunes n'ont pas quitté le village; il reste encore assez de marginaux, de babas cools, accros à des substances illicites ou tout simplent pochtrons pour continuer à défendre l'identité d'un village « typique » Corbières. Car la Mairie voit rouge devant le moindre tradi qui met le pied dans le village mais encourage chaque année un festival rock au goût plus que douteux, les Abracadagrasses. Le vin biologique progresse dans la région, nous voilà rassurés ainsi que les quelques viticulteurs qui tentent de survivre mais ce qui me rassure davantage c'est que la biologie finira par triompher un jour.

     

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