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quand E. Macron et François se rencontrent, que se disent-ils ?
par Cristo 2021-11-26 13:07:40
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après M. Castex l'autre jour, c'est aujourd'hui pour eux. Voir le menu.

les propos du Pape : "mais l'autre, vraiment, je ne sais pas d’où il vient", ne vous rappellent rien en ce temps de pré-Avent ? ...




Emmanuel Macron et le pape François : les enjeux d’une rencontre très attendue

Trois ans après une première rencontre jugée particulièrement réussie, le président de la République Emmanuel Macron, en voyage en Croatie, en Italie et au Vatican, et le pape François s’apprêtent à se retrouver, vendredi 26 novembre. À la clé, des intérêts communs, mais un contexte différent.

Par Marie-Lucile Kubacki
Publié le 25/11/2021


C’est la seconde fois qu’Emmanuel Macron rencontrera le pape François, vendredi 26 novembre 2021. Cette nouvelle visite sera-t-elle aussi réussie que la première ? On se souvient qu’en 2018 les deux hommes s’étaient quittés sur un final quasi hollywoodien, marqué par une chaleureuse embrassade. De quoi faire oublier les visages crispés qui avaient caractérisé les photos immortalisant la visite de son prédécesseur, François Hollande, lors de son premier passage en 2014, dans le contexte tendu, il est vrai, du vote de la loi ouvrant le mariage à tous les couples.

Le deuxième passage du président socialiste, un an avant la fin de son mandat, s’était certes déroulé dans un climat plus fraternel, la France pleurant à l’unisson la mort de Jacques Hamel, mais il avait moins marqué les esprits.

De quoi faire oublier, aussi, cette phrase prononcée par le pape, le 28 avril 2017, dans l’avion, entre les deux tours de l’élection présidentielle : « Concernant les deux candidats à la présidentielle, je ne connais pas leur histoire, je ne sais pas d’où ils viennent. (…) Je sais qu’un des candidats est un représentant de la droite forte, mais l’autre, vraiment, je ne sais pas d’où il vient et c’est pour cela que je ne peux pas donner une opinion tranchée sur la France. »

L’accueil des migrants, sujet sensible

Le happy end Macron-François de 2018 avait été interprété à juste titre comme le signe d’une entente toute particulière, d’une certaine familiarité même, signal d’une harmonie retrouvée dans la relation entre la France et le Saint-Siège. Le pape et le Président, dont la presse n’avait pas manqué de relever les affinités jésuites, avaient trouvé matière à discussion, durant 57 min (un excellent chronomètre, de mémoire vaticane) : contribution de la religion à la promotion du bien commun, multilatéralisme, Europe et protection environnementale, les sujets d’entente ne manquaient pas. Comme ceux davantage matière à débat entre les deux diplomaties, dont la question de l’accueil des migrants. L’autre sujet sensible, outre les questions bioéthiques, étant la question nucléaire, le pape François s’étant prononcé pour un désarmement total.

Depuis 2018, l’eau a coulé sous les ponts. La « séquence catholique » macronienne, dont le discours aux Bernardins avait constitué un des points d’orgue, a été rapidement suivie de déconvenues. Après la lune de miel, une partie du monde catholique s’est réveillée un peu groggy, forte de l’impression de s’être parfois laissé séduire par des beaux discours ou se réconfortant de n’avoir jamais cru aux promesses.

Ainsi, le jeune Président, pour qui près des deux tiers des catholiques pratiquants avaient voté au second tour (sondage Ifop, La Croix et Pèlerin, 2017), est à présent un candidat en campagne, dont la visite au pape est en grande partie regardée avec un œil critique dans le monde catholique, comme une tentative de reconquête.

Réserves sur la laïcité

Ainsi, tandis qu’à l’Élysée, on aime à souligner qu’Emmanuel Macron a gardé une relation suivie avec le pape François, marquée par des échanges téléphoniques réguliers, les tensions autour de l’interdiction de messes publiques pendant la crise sanitaire, de la loi de bioéthique et l’ouverture de la PMA aux couples de femmes, mais aussi de la laïcité, ravivées pendant les débats accompagnant l’examen de la loi sur le séparatisme, sont passées par là. Au Vatican, où la laïcité française demeure un sujet sensible, cette dernière n’a pas manqué d’inquiéter.

Lors d’un entretien donné à KTO en janvier 2021, le « Premier ministre » du Vatican, le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin, avait clairement exprimé des réserves quant à la modification de la législation sur la laïcité : « Il y a sans aucun doute un problème avec l’islam radical, et une réponse à y apporter », avait-il reconnu, tout en s’interrogeant sur la nécessité d’arriver à une loi. Et d’ajouter : « D’après ce que j’ai compris, cette loi risquerait de mettre aussi un peu en discussion les équilibres qui se sont créés tout au long de ce siècle, depuis 1905. »


Cet été, en juillet, le numéro deux du Vatican s’était par ailleurs rendu à Strasbourg, pour donner un sermon à la tonalité plutôt politique, lors d’une messe : « L’Europe a besoin d’espérance, si elle veut que finisse l’hiver démographique, qui n’est pas d’abord le fruit d’une crise économique ou sociale, mais de l’affaiblissement de l’espérance et du sens authentique de la vie et de l’existence », avait-il énoncé, poursuivant son appel au Vieux Continent : « L’Europe a besoin de retrouver le sens profond de ses racines. L’Europe a besoin de foi en Dieu. L’Europe a besoin de charité, pour mettre au centre de ses préoccupations celui qui survit dans la marginalité, dans la pauvreté ou dans l’exclusion, et pour gérer le phénomène migratoire avec sagesse et clairvoyance… »

La question européenne

Lors de son passage à la villa Bonaparte, il y a un mois, Jean Castex, prenant la parole à la suite de Pietro Parolin, avait tenté de rassurer, exposant sa vision de la laïcité et promettant que le ministre de l’Intérieur « veillerait attentivement à ce que, dans le décret d’application la loi séparatisme, la demande quinquennale de renouvellement de la qualité d'association cultuelle soit le plus simple possible et que les formalités pour dons et legs soient allégées ». Et déclaré que l’actualisation de la loi n’était « en rien constitutive d’un changement de paradigme de la laïcité républicaine », mais venait « au contraire la consacrer en l’adaptant au temps présent. »

Trois ans après 2018, de quoi le pape et le président vont-ils donc parler ? À nouveau, la question européenne devrait occuper les échanges, alors que la France s’apprête à prendre la présidence semestrielle de l’UE au 1er janvier 2022 et qu’une crise humanitaire migratoire secoue l’est du continent, à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie.

A fortiori car l’étape au Vatican de ce vendredi 26 novembre 2021, est pour Emmanuel Macron une étape d’un voyage très européen. Avant de rencontrer le pape François, le président passe en effet deux jours en Croatie (24 et 25 novembre), première visite officielle bilatérale d’un chef de l’État français depuis l’indépendance de ce pays en 1991. Il doit signer un accord commercial finalisant la fourniture de 12 Rafale à ce pays, l’enjeu global de cette visite étant, indique l’Élysée, « le renforcement la coopération stratégique » entre les deux pays : la Croatie, entrée dans l’UE en 2013, souhaite intégrer rapidement la zone euro et l’espace Schengen.

Avant de rencontrer le pape, Emmanuel Macron doit également s’entretenir à Rome avec son homologue, Sergio Mattarella, et le président du Conseil, Mario Draghi. L’enjeu, selon l’Élysée, est de préparer la présidence française du conseil de l’Union et signer le traité de coopération franco-italien du Quirinal, qui est un traité de coopération renforcée.

L’impact de la crise sanitaire

Outre l’Europe et l’état de sa démocratie, Emmanuel Macron et le pape François devraient aborder le climat et la biodiversité, la solidarité avec les pays en développement et le continent africain, mais aussi l’impact de la crise sanitaire et l’accès à la vaccination dans le monde, un thème auquel le pape a notamment consacré le livre Un temps pour changer (avec un de ses biographes, le journaliste britannique Austen Ivereigh, Flammarion).

Le rapport de la Ciase sur les abus sexuels dans l’Église de France pourrait lui aussi s’inviter dans la discussion. Du moins, la chose est considérée comme « probable » à l’Élysée. Il y a un mois, le premier ministre Jean Castex et le pape avaient déjà échangé à ce sujet.

Dans un discours prononcé à l’ambassade de France près le Saint-Siège, la villa Bonaparte, à l’occasion du centenaire du rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays, et dans la foulée de sa rencontre avec le pape, le premier ministre avait même fait allusion à la polémique autour du secret de la confession, déclarant ​​que la séparation de l’Église et de l’État n’était « en aucun cas la séparation de l’Église et de la loi ».

Une réponse assez directe aux propos du président de la Conférence des évêques de France, Éric de Moulins-Beaufort, qui avait déclaré au moment de la parution du rapport de la Ciase, que le secret de la confession était « supérieur aux lois de la République », avant de reconnaître « une formulation maladroite ».

En marge de sa visite, Jean Castex avait précisé devant la presse : « Ce n’est pas un scoop : l’Église ne reviendra pas sur le dogme du secret de la confession. Mais il faut à tout prix trouver les voies et moyens pour concilier cela avec le droit pénal, le droit des victimes. Le pape François en a tout à fait conscience. C’est un travail au long cours. »

Frustrations suscitées par le pape François

Si Emmanuel Macron a déçu, notamment parmi les catholiques, le pape François, toutes proportions gardées, ne bénéficie plus de la même aura qu’à ses débuts. Élu sur un programme de réformes, le pape, qui n’a jamais été particulièrement populaire dans les rangs conservateurs, commence à interroger dans les rangs progressistes sur ses intentions : ses hésitations sur le sujet du diaconat féminin et sa fin de non-recevoir, pendant le synode sur l’Amazonie, à l’ordination d’hommes mariés, les viri probati, ont suscité des frustrations et son bilan est scruté avec une attention croissante.

Ainsi, au-delà des questions politiques, profondément, ce sont deux réformateurs éprouvés par l’exercice du pouvoir et des responsabilités qui s’apprêtent à se rencontrer. Deux hommes qui ont en partage d’avoir généré et de générer, encore, surtout en ce qui concerne le pape, qui a pour lui de ne pas être limité par un quinquennat, une attente et des frustrations à la mesure des espoirs suscités.

https://www.lavie.fr/christianisme/eglise/emmanuel-macron-et-le-pape-francois-les-enjeux-dune-rencontre-tres-attendue-79333.php

     

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